Une semaine plus tard, j'étais dans le TGV pour Marseille. Au cours de mes longues promenades dans la Capitale, j'avais réalisé que l'air parisien ne me convenait peut-être plus, qu'il me fallait du changement. Car même si je prenais du plaisir à m'empiffrer dès que je croisais une boulangerie qui me tapait dans l'oeil, même si j'adorais Paris en été - purgée de ses habitants mais plein de touristes émerveillés - je me sentais vide.
Une partie de ma famille, du côté maternel, habitait dans le Sud, et après avoir passé quelques coups de fil et tâté le terrain, je fis mes valises : ma grand-mère, une robuste femme de 73 ans, m'attendait de pied ferme dans sa maison en bord de mer. Ma chambre était prête, je n'avais plsu qu'à débarquer.
J'avais seulement pris quelques vêtements, car je ne pensais pas rester longtemps. Un short et deux débardeurs, pour les sorties en ville. Une robe fleurie pour emmener ma grand-mère manger une pizza. Un jean et un pull, en cas de mauvais temps. Et puis quelques affaires de toilette essentielles : dentifrice, brosse à dents, savon, crème Nivea.
Cette valise, pourtant, ce n'était pas vraiment moi : j'avais toujours aimé la mode et ça se voyait à mon dressing. J'avais toujours acheté les derniers accessoires en vogue, les nouvelles pièces indispensables à toute nana branchée. Mais c'était avant, évidemment, de sombrer dans ma crise de dépression aigüe. Depuis ma sortie de l'hôpital, je ne portais plus que des basiques : jean noir, tee-shirt ou débardeur...J'avais conscience de ne plus être à la mode, mais cela ne me semblait plus aussi essentiel qu'avant.
Dans le TGV qui m'emmenait vers Marseille, je m'assoupis un peu. J'avais le sommeil léger depuis ma sortie de l'hôpital et je me réveillais même parfois en sueur en plein milieu de la nuit. Mais retrouver ma grand-mère, que je n'avais pas vue depuis au moins cinq ans, me rendait heureuse et m'apaisait. Peut-être était-ce pour cela que, tout à coup, je me laissais aller à dormir.
Plus le train avançait vers sa destination et plus je me détendais. Après ma petite sieste, j'ouvris le Voici que j'avais acheté à la Gare de Lyon, lu quelques lignes à propos de la nouvelle histoire d'amour de Rihanna, avant de replonger dans un sommeil encore plus profond. Je me sentis à peine sombrer.
Une main sur l'épaule me réveilla en sursaut. Je réalisai en un instant que le train était à l'arrêt, quasiment vide. Quelques passagers descendaient encore du train, au fond du couloir, valises à la main.
La main me secoua à nouveau l'épaule, un peu plus vigoureusement cette fois-ci.
- Hey, on est arrivés ! Vous avez dormi comme une masse. Ca me fait plaisir de vous revoir...vous me reconnaissez, n'est-ce pas ?
Je levai les yeux vers mon interlocuteur et fut frappée par la couleur de ses yeux, d'un bleu très clair. C'était le Dr Jonathan Rivière.
VOUS LISEZ
J.F cherche bonheur, désespérément
ChickLitAlix est une jeune architecte qui a tout pour elle : un boulot génial, un mec mignon, une famille aimante. Jusqu'au jour où elle décroche la promotion de ses rêves et pour laquelle elle ne s'épargne pas. Rythme infernal, fatigue extrême, plus rien n...