Chap.41 : Le retour

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Il n'y a pas de seconde chance. J'avais laissé passer la mienne avec Jonathan, pour la gâcher avec Rico. Certains pourraient penser que mes revirements et mes états d'âme jouent contre moi et me définissent...Une fille instable, incapable de faire des choix, en tous cas, de faire les bons.

Mais ce n'est pas la leçon que je tirai de ce triste épisode. Le soir même, je décidai de partir et de laisser Marseille derrière moi. En apprenant la nouvelle de mon départ, ma grand-mère, Gisèle, ne put s'empêcher de me demander si quelque chose n'allait pas. En même temps, j'étais au bord des larmes, alors normal qu'elle s'interroge. Je lui ai caché les raisons de mon retour précipité à Paris : elle n'avait pas besoin de savoir que ces vacances marseillaises n'avaient servi qu'à me rendre encore plus confuse que je ne l'étais déjà.

Le soir-même donc, je fis mes valises, remballai mes jolis bikinis, mes paréos et mes sandalettes et réservai à prix d'or un billet de retour sur Paris pour le lendemain.

J'étai venue à Marseille pour trouver une réponse à mes questions, pour trouver le bonheur, la félicité, l'épanouissement, ou quel que soit le nom qu'on donne à ce sentiment qui m'était étranger, et je n'avais trouvé que déception, trahison et incertitudes.

C'est sur la pointe des pieds que je quittai la maison le lendemain matin. La soirée avait été brève...Je l'avais passée dans ma chambre et la maison était restée étrangement silencieuse : je suppose que Rico et Lala étaient restés dîner dehors et que ma grand-mère, ne souhaitant pas me déranger, avait fait le moins de bruit possible.

Le soleil était encore bas, l'aube pointait peine, le train partait à 6h40. J'avais commandé un taxi et le chauffeur ne semblait pas s'être réveillé du bon pied, m'adressant à peine la parole. Ça m'allait, moi non plus je n'avais pas vraiment envie de faire la conversation. Ces vacances avaient été un fiasco et, alors que le taxi prenait la route de la gare, plus j'y repensai et plus je détestai Marseille.

Pourtant la cité avait été d'une honnêteté foudroyante avec moi. Elle m'avait ouvert les bras, m'accueillant dans son sein comme une mère généreuse, m'offrant ses vagues tempétueuses, ses villas perchées sur la montagne et ses pizzas au feu de bois à la saveur incomparable. Mais je n'avais réussi qu'à enchaîner les échecs, à frôler la noyade, à passer à côté de la beauté des choses.

Je me fis ces réflexions alors que j'avais pris ma place dans le TGV qui me ramenait sur Paris. Et maintenant alors, qu'est-ce qui m'attendait ?

Le retour dans mon appartement vide, d'où j'avais chassé Miguel ? La perspective d'une longue recherche d'emploi avant de retrouver un boulot dans une boite d'architectes qui me convienne ? Mes parents, qui allaient me regarder avec compassion, les sourcils froncés de soucis devant le visage fermé de leur fille adorée ?

Non. Il ne fallait pas que cette histoire se termine comme ça.


J.F cherche bonheur, désespérémentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant