Chapitre 10

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Sans liste, on a fait les courses en improvisant et en faisant quelques réserves. Aujourd'hui malgré le fait qu'on soit en fin de semaine, le magasin était vide. Au moment du passage en caisse, les choses ont été ralenties par un client, ça a commencé avec un article où il n'y avait pas de code barre ensuite, il n'a pesé aucun de ses cinq sacs de fruits/légumes et au dernier moment, il est allé chercher quelque chose. La seule étape où tout s'est normalement déroulé, c'est quand il a payé. Les choses sont allées plus vite.

Alors qu'il y avait deux clients devant nous, Damien est parti dans les rayons en disant qu'il avait oublié de prendre une bouteille. J'étais en train de fouiller dans mon sac quand j'ai entendu des sifflements. Au début, je n'ai pas relevé mais en les entendant de nouveau, j'ai levé les yeux vers les deux garçons qui venaient de se placer derrière moi.

- Célibataire ?

J'ai levé les yeux au ciel sans leur répondre pour retourner à mes affaires. Les deux n'ont pas cessé pour autant d'embêter tout le monde.

- Bon ça peut pas aller plus vite ! Hey, le caissier, pour un gay, tu tires bien la tronche.

C'est fier de la débilité qu'il venait de sortir qu'il se retourna vers son ami en rigolant. La journée qui avait si bien commencé avait pris un virage à angle droit très serré. Les entendant se marrer plus fort, j'ai soufflé pour me calmer et en croisant les yeux désolés du caissier, ça a appuyé le fait que je voulais me retourner pour calmer leurs ardeurs de fausses racailles.

Seulement, j'ai vu que Damien était derrière eux et les dépassait d'une bonne tête. Les bras croisés sur son torse et le visage sévère, il les fixait.

- Alors la demoiselle est décidée à nous répondre ?

- À ton avis, elle est encore vierge ?

- J'en sais rien mais je vais me la faire.

Cette fois, c'était à mon tour. J'allais m'énerver quand mon mari m'a fait signe de ne pas intervenir.

- Quel homme je serais si je ne te protégeais pas de temps en temps ?

- Tu sais très bien que je sais me défendre et que je déteste ce genre de comportement.

- Nous sommes deux. Je les surveille de près, au prochain faux pas, ils sortent. Un vigile est juste à côté.

- D'accord.

Je me suis retournée et alors que j'allais mettre le contenu des chariots sur le tapis, un claquement s'est fait entendre. Damien retenait le bras de l'un qui s'était approché de moi.

- Lâche-moi !

- Tu m'expliques ce que tu comptais lui faire ?

- Ça ne te regarde pas.

- Je pense au contraire que se faire toucher les fesses par son mari est plus appréciable que par un inconnu.

- Tss.

- Je crois aussi avoir entendu que vous manquiez de respect au personnel.

- Et alors, t'es qui toi ? T'es de la police ?

- Non mais elle arrive pour ton ami et toi car si je ne m'abuse, vos poches ont généreusement été garnies de nourriture que vous n'avez pas l'intention de payer.

Peu après, un vigile est arrivé accompagné de deux policiers. Ils ont forcé les deux jeunes hommes à sortir tout ce qu'ils comptaient voler puis les ont emmenés dans un autre lieu. La caisse a été fermée derrière moi et Damien m'a demandé de ne toucher à rien le temps qu'il revienne.

Je suis complètement perdue là et à en croire par le regard du caissier, il l'est tout autant que moi voire même un peu moins.

- Votre mari est très attentionné.

- Oui, il a toujours été comme ça avec moi.

Ne voulant pas rester là les bras croisés, j'ai terminé de déposer les articles sur le tapis, au moins ce que je pouvais parce qu'avec deux caddies remplis, le tapis n'était pas assez long.

- Aly, je t'avais pourtant demandé de ne toucher à rien.

- Quoi ? Tu ne vas quand même pas faire une scène dans le magasin, tu ne penses pas qu'une ça suffit ?

- Je ne comptais pas faire de scène mais j'aurais pu t'aider à tout déposer.

- Tu vas maider en m'aidant à tout remettre dans les chariots, dans la voiture et à tout ranger à la maison.

Il s'approcha de l'homme pour lui glisser à l'oreille assez fort pour que je puisse l'entendre.

- Ne vous mariez jamais ou vous vous ferez mener à la baguette.

- Je ne vais rien vous promettre patron.

- « Patron » ! Damien, tu m'expliques ?

- C'est explicite sur le coup.

- Je viens de faire une erreur monsieur ?

- Non, ne vous inquiétez pas. Il n'y a pas de soucis. Chérie, ne t'énerve pas je t'explique ça tout à l'heure.

Après avoir placé les courses dans le coffre, monsieur s'est positionné devant ma portière qui est celle du conducteur.

- Tu es en colère alors, je prends le volant.

- Je ne suis pas en colère.

- Mouais. Je vais tout t'expliquer, tu n'as pas à te mettre dans cet état.

- Quel état ?

- Là, tu me fais la tête pour rien. Je ne comprends même pas pourquoi tu es comme ça.

- Même moi je l'ignore. Il n'y a aucune raison pourtant.

- Alors tu veux bien me faire un sourire ?

- Non.

Finalement, il a eu son sourire et j'ai pu m'installer derrière le volant.

C'est pour toujours  [On se l'était promis Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant