20

121 19 1
                                    

JULIETTE

3 mars 2026.

J'envoyais mes escarpins valser à travers la chambre à peine la porte refermée avant d'aller m'asseoir sur le grand lit.
En prenant une grande inspiration, mes yeux se fermèrent pour tenter d'apaiser la compression dans ma poitrine.

-Inspire. Expire Juliette.

Ça ne marchait pas.
Attrapant mon portable pour lancer une vidéo de méditation, mon pouce navigua instinctivement sur l'écran et je me retrouvais avec mon téléphone collé à l'oreille avant de réaliser que j'appelais Lénaïc.

-Juliette ?

Mon cerveau tilta en entendant sa voix.
Merde.
Merde.
Merde.
Quelle conne !

-Allo ?

Il y avait un brouhaha derrière lui.

-T'es tout seul ?

-On a été invité à une soirée avec les gars.

-T'as bu ?

-Un peu.

Il avait toujours été un grand fêtard mais j'avais l'impression que ces derniers temps il n'arrêtait pas. A moins que ce ne soit moi qui désespérait qu'il ne soit pas en train de se languir de moi.

-Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu m'appelles ?

-Je te dérange ?

-Jamais. Mais ça fait des semaines que tu ne me calcules pas et là tu m'appelles.

-J'ai envie de faire une bêtise.

-De quel genre ?

-Ça a été un réflexe de t'appeler. Je l'ai toujours fais quand ça n'allait pas mais ce n'est sûrement pas une bonne idée dans le contexte...

-De quel genre Juliette ?

Ne pouvant plus retenir la boule de sanglot dans ma gorge, je la laissa éclater.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

-Rien. Reniflais-je. Rien du tout.

-Béb... Juliette ?

-C'est qu'un truc à la con, je ne voulais pas te déranger...

-Juliette!

Son ton s'était fait plus fermé signe qu'il ne lâcherait pas l'affaire.

-J'avais une séance photo aujourd'hui et le photographe...il voulait absolument que je pose du côté de mes cicatrices...

-Nue ?

-Oui. Tout le monde me regardait et en regardant les photos sur son écran il a dit...

Rien qu'en y repensant, j'avais envie de prendre une bonne douche froide pour oublier le sentiment d'humiliation que j'avais une nouvelle fois ressenti.

-Qu'est-ce qu'il a dit ? Et arrête avec tes ongles.

Comment est-ce qu'il savait ?
Je desserrais mon point gauche qui s'était contracté pour enfoncer mes ongles dans ma paume. La trace était bien présente mais à force de m'être servi de cette "technique" des années durant, ça ne me faisait même plus mal.

-Il a dit que pour une nana sensée être parfaite et vendre du rêve, j'avais quand même beaucoup de défaut et qu'il aurait un boulot monstre sur l'éditage des photos.

-Len ? Qu'est ce que tu fais tout seul ?

Une voix féminine avait parlé derrière lui et me ramena à la réalité de notre relation.

Coup de FoudreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant