Coup de Foudre

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LÉNAÏC

C'est avec un fond de migraine, qu'on rejoignit les autres devant la boîte pour l'anniversaire d'Enzo.

Cette soirée était certainement la dernière chose dont j'avais besoin mais les gars ne me laisseraient pas leur fausser compagnie alors que je venais à peine de sortir d'une hibernation.

C'est comme ça que je me retrouvais avec une bière et une clope dans le fumoir.

-Tu sais que tu nous as fais flipper. Confessa Julien qui m'avait suivi.

-J'étais vraiment pas de bonne compagnie.

-Ça nous arrive à tous de ne pas l'être. Mais la prochaine fois préviens nous juste. On était à deux doigts d'appeler les pompiers pour voir si t'étais pas mort. Ça te ressemble pas de ne pas donner signe de vie. Même Nono n'avait pas de réponse alors que tu lui réponds toujours.

-C'était pas le moment. J'avais envie d'être tout seul.

-Ce que je comprends totalement. T'as bossé un peu ?

-Non.

-T'as écris depuis la sortie de l'EP ?

-Non.

-T'as essayé ?

-J'ai pas envie.

-On te l'a déjà tous dit mais il faut que tu t'y remettes, même juste pour toi.

-J'ai pas envie.

-Tu dois avoir des choses à raconter pourtant puisque tu ne parles à personne.

-Tu commences à me faire chier.

-Je sais mais je suis aussi là pour ça.

-J'ai un carnet perso où je note des choses même si je ne veux pas qu'elles se retrouvent dans des chansons.

-Tu penses être le seul humain à avoir un journal intime ? 

-C'est pas un journal intime !

-J'espère que tu le caches ailleurs que sous ton oreiller parce que connaissant Maria elle le lirait sans aucun scrupule si elle le trouvait.

-C'est pas un journal intime. Et je le cache pas. Et Maria ne lirait pas ce que j'écris.

Richard vint nous chercher pour annoncer qu'il avait commandé une tournée de shots ce qui coupa court au sauvetage du petit égo masculin de Julien.

Une tournée en amenant une autre, je ne ressortis fumer que cinq shots plus tard et Medhi me suivit avec Raph qui était encore scotché à son téléphone.
C'était bien de le voir avec un sourire à demi niais à nouveau. Par contre il n'écoutait rien de ce que l'on racontait avec Medhi.

-Putain mec !

-Quoi ?

-T'as vu ça ?

Raph me tendit son portable et il me fallu plisser un peu les yeux pour me concentrer et lire.

"JULIETTE BLANCHARD ACCUSE SON COPAIN DE VIOLENCES CONJUGALES"

-C'est quoi cette merde ?

-Il y a un nombre dingue d'articles, c'est en tendance Twitter.

-De quoi ? Demanda Medhi.

Je lui tendis le téléphone de Raph avant de sortir le mien pour ouvrir Twitter.
Mon nom était aussi en tendance.
Ainsi que des dizaines de photos du visage et du corps de Juliette couvert de bleus et de plaies. Elle m'avait tout raconté mais je n'avais jamais vu les photos et je sentis de la bile remonter dans ma gorge.