Coup de Foudre

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La soirée s'était déroulée dans une ambiance très étrange pour laquelle j'étais le seul à blâmer.
Avant de partir, j'avais raccompagné mes grands parents jusqu'à leur voiture et ma grand mère m'avait pris dans ses bras pour me serrer très fort, me dire qu'elle m'aimait et qu'elle était la si j'avais besoin de la moindre chose.
J'avais failli pleurer en voyant ses yeux briller et me sentait encore un peu trop chamboulé pour affronter mes parents.
Nolwenn était sortie en brandissant les clés et en me faisant monter en voiture.

-On va où?

-Je sais pas.

-Tu vas pas me demander pourquoi je t'en ai pas parlé ?

-Ça changera rien. Mets de la musique.

On se cassa la voix sur un bon rock des années 80 jusqu'à arriver sur la plage qui avait été notre refuge d'adolescents.

Elle avait pensé à prendre une serviette qu'on étala sur le sable avant de s'asseoir dessus et de s'allumer une clope chacun.

-Quelle merde. Tu le savais toi ?

-De?

-Le divorce.

-Non.

-Mais tu le prends mieux que moi.

-On ne vit pas avec eux Len, on ne peut pas juger.

-Ils auraient pu nous le dire.

-Ouais.

Elle ferma les yeux pour se concentrer sur le bruit des vagues. Elle avait toujours fait ça.
Je l'avais toujours vu comme ma petite sœur mais ce soir, au clair de lune, en la détaillant je la vis comme la femme qu'elle était devenue. Ma petite sœur allait bientôt fêter ses trente ans, c'était dingue. On nous avait toujours trouvé un air de famille que je retrouvais ce soir.

-Tu trouves qu'on est aussi cyniques qu'eux ? Demanda t-elle en rompant le silence reposant qui s'était étiré.

-J'espère pas. C'est pour ça que tu ne ramènes jamais tes copains ? Parce qu'ils sont trop cyniques ?

Elle haussa les épaules.

-Je sais pas. De toute manière je suis plus avec lui.

-Depuis quand ?

-Peu importe.

Nouveau silence.

-Je suis plus avec Juliette.

Un rire sans joie lui échappa.

-On est aussi cyniques que nos parents.

-Comment croire en l'amour quand le seul modèle de relation qu'on ait jamais eu se sépare ?

-Ta relation avec Juliette faisait croire en l'amour.

-Mais j'ai tout gâché comme je le fais toujours.

Je m'allongeais sur le sable en soupirant.

-Tu veux en parler ?

-Il n'y a pas grand chose à dire de plus. J'ai pensé qu'en étant moins attaché l'un à l'autre, en se permettant de voir ailleurs sans attache ça ne changerait rien entre nous. Mais ça a tout changé et maintenant elle est mieux sans moi.

-T'as couché avec d'autres filles ?

-Quelques unes.

-C'était comment ?

-Cool mais sans plus. Je ne les aimais pas.

Un long silence me répondit.

-Tu peux dire que je suis minable.