Mon jeune amant. Tome I [Terminée]

Chapitre 19: L'acceptation inespérée.

Chapitre 19:

A l'extérieur l'humidité de l'air était pleine de lourdeur, et les grosses gouttes de pluie qui tombaient depuis le matin même, n'aidèrent en rien à alléger cela. Des nuages gris pour pas dire noir s'étaient petits à petits accumulés dans le ciel, et donnaient à cette journée une clarté assez limitée. Parfois un éclaire venait zébrer la voute céleste, et faisait raisonner à travers la capital un gros grondement assez impressionnant.

C'était au final un dimanche comme on en aimait peu. C'était un dimanche pluvieux.

La large place du quartier historique où était installé le salon de thé, voyait ses pavées être à demi inondées par de grosses flaques d'eaux. Les bouches d'égouts très sollicités voyaient un énorme débit d'eau venir bouillonner sur leurs grilles. La fontaine qui était au centre de la place avec à son sommet une statue d'un roi d'entant, voyait la surface de son eau être agitée par de nombreuses gouttelettes. Les multiples petits "plic ploc" sonnaient dans une mesure anarchique, une étrange mélodie aquatique. Les quelques courageux qui avaient mis le nez dehors, comprirent bientôt combien il était regrettable d'avoir fait un tel choix. Et c'est trempés jusqu'aux os, les vêtements presque alourdit de flotte qu'ils rentraient chez eux au plus vite.

Dans le salon de thé, quelques rares clients habituels avaient bravé l'intempérie pour venir passer du bon temps dans ce lieu qu'ils affectionnaient. Assis près de la baie vitrées, ils regardaient d'un air navré ce mauvais temps qui rendait leurs humeurs un peu morose. Lorsqu'ils en eurent fini avec leurs consommations, ils allèrent payer ce qu'ils devaient auprès de la petite étudiante qui travaillait ce jour-là, avant de quitter les lieux. Le salon presque totalement vide de sa substance vitale, faisait bien triste figure.

A présent, il ne restait plus que Carla, Grisha et Livaï qui étaient assis autour d'une table. Réalisant qu'avec ces intempéries plus aucuns clients n'allaient venir, le patron de la boutique autorisa le reste de son personnel à rentrer chez eux plus tôt que prévus, assurant ainsi qu'il saurait gérer le reste tout seul. Ces derniers heureux de quitter le travail et de profiter malgré tout de leur dimanche, n'avaient pu cacher leurs joies et avaient même remercier chaleureusement leur patron.

Sans doute était-ce par praticité que Livaï avait laissé partir ses employées. Peut-être se disait-il que les contraindre à rester, alors que de toute évidence plus aucun clients ne viendraient, était parfaitement idiot ? Peut-être en effet qu'il y avait un peu de ça. Mais en plus de tout ceci, il y avait une certaine envie de pouvoir affronter la futur discussion en toute tranquillité, sans qu'aucun de ses employés ne soient témoins.

La surprise de voir ainsi débouler si soudainement dans son salon les parents d'Eren, était vite passer. Fidèle à sa nature, c'est à nouveau armé de son visage peu expressif, et derrière lequel il cachait bon nombre de ses pensées et émotions, qu'il alla prendre place près d'eux autour de la table ronde où ils étaient assis. Sur cette dernière se trouvait un petit dépliant plastifié mettant en avant les nombreuses offres possibles.

La première visite de Carla, il y a de cela quelques jours, l'avait déjà assez surpris, mais celle de Grisha le fut tout autant. Si ce n'est plus. Sans rien dire sur le moment, Livaï avait observé le père de famille qu'il n'avait pas vu depuis le fameux reportage télévisuel où il avait parlé de la rénovation des quartiers gris. Si on prétendait que le temps n'avait pas de prise sur lui, il semblait à l'inverse qu'il en avait sur le docteur Jeager. Ses cheveux châtain à l'origine voyaient leurs tempes être envahi de mèches blanches qui commencèrent lentement à s'étendre sur l'arrière du crâne. Ses yeux voyaient des rides d'expressions apparaitreen formes de pattes d'oies. En dépit de ces légers détails, un certain calme se dégageait de sa personne, et malgré ce léger vieillissement Grisha se tenait sur son siège avec une certaine droiture, démontrant ainsi combien il était en forme.