La forêt des vampires

♦ Prologue ♦

Je m'appelle Elisabetha Stenn. Je déteste ce prénom, alors je préfère que l'on m'appelle Elisa, et pas Betha, comme certains idiots pourraient s'amuser à m'appeler. Je suis issue d'une famille aisée. J'ai eu 17 ans hier, le 14 mai.

Ma vie n'a absolument rien de merveilleux, déjà qu'elle était assez monotone avant, elle est devenue bien pire à partir de ce jour. En temps normal, un anniversaire est censé être un moment de bonheur, souvent partagé à plusieurs.

Et ce fût malheureusement bien loin d'être mon cas, car en ce 14 mai, j'ai appris la mort dites "mystérieuse" de mes parents, lors d'un de leurs voyages d'affaires en Amazonie.

Mes parents partaient presque à plein temps en voyage à l'étranger pour leur travail. Ils n'étaient presque jamais à la maison, à mes côtés comme ils auraient dû le faire en tant que parents. Ils avaient depuis toujours eu ce goût de l'aventure et du danger; ce goût même, qui avait fini par leur coûter la vie.

Et oui, ce qui devait arriver, arriva.

Le 14 mai donc, alors qu'ils traversaient la forêt amazonienne avec un guide, ils ont subi une espèce... d'attaque, d'après ce que l'on m'a dit. Je crois qu'ils étaient là pour étudier certaines plantes et faire quelques tests d'ADN.

Enfin, toujours est-il que ça a mal tourné.

Les corps de ma mère et du guide ont en effet été retrouvés au milieu des arbres, totalement ensanglantés. Apparemment, il manquait même certains membres au guide, mais je n'ai pas demandé de détails.

Mais le corps de mon père, lui, n'a pas été retrouvé.

Les scientifiques et les enquêteurs que j'ai eu au téléphone, ont émis comme hypothèse qu'ils avaient dû être attaqué par des bêtes sauvages, et que mon père avait eu le temps de s'enfuir avant de se faire rattraper et dévorer à son tour.

Mais en entier, pour sa part - ce qui expliquerait l'absence du corps de celui-ci.

J'avais haussé un sourcil douteux à cette annonce, mais je n'avais rien répliqué.

~~

Cela va bientôt faire 4 jours que j'ai appris la nouvelle. Bizarrement, je n'ai pleuré qu'une heure tout au plus, malgré l'atrocité de la scène, et le fait que les personnes ayant étaient tuées soient mes propres parents. Il faut dire que j'ai été habitué à leur absence, étant donné qu'ils étaient toujours en voyage.

J'ai passé toute mon enfance avec Sophie, ma servante personnelle. Celle-ci m'a éduqué comme sa propre fille; je n'avais également qu'un professeur particulier, qui me faisait les leçons chaque jours.

Je vous laisse imaginer à quoi ressemblait ma vie sociale, sachant que j'avais passé toute mon enfance chez moi, ne dépassant jamais les limites de la propriété. Je n'étais d'ailleurs allée que très peu de fois en ville.

Comme ma mère avait prévu que mon père et elle ne seraient pas présents le jour de mon anniversaire, elle avait pris le soin de laisser une petite enveloppe bleue portant mon nom, que j'avais interdiction d'ouvrir avant le jour fatidique.

Ne pouvant plus rester seule avec les domestiques dans le manoir, il avait été décidé par le reste de la famille que j'aille vivre chez mon oncle Oscarveld, le demi-frère de ma mère.

Ce qui ne m'enchantait pas du tout.

Je me rappelle très bien ce que me disait ma mère à son sujet, pendant les très courtes périodes où elle était à la maison - dans ces moments là, j'en profitais pour la questionner. Elle me l'a toujours décrit comme prétentieux, égoïste, arrogant, et surtout très glauque.

Mais bien évidemment, ni cette décision, ni mon avenir ne m'appartenaient, et je n'avais définitivement pas les moyens de m'opposer à quoi ni qui que se soit.