♦ Chapitre 20 ♦ Réflexions

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- Elisa, tout va bien ?! s'est alarmée Sophie en me rejoignant.

Je n'avais pas bougé, et mes yeux étaient toujours fixés sur la ruelle déserte et sombre qui s'étendait devant moi.

Avais-je rêvé ? Cela avait parut pourtant bien réel, cet homme aux yeux turquoises.

- J'ai cru voir quelqu'un, ai-je soufflé en réponse, en me forçant à détourner les yeux.

Sophie a regardé à son tour en fronçant les sourcils.

- Il n'y a personne. Je me demande bien qui pourrait se rendre dans cette partie de la ville, c'est assez désert, a t-elle observé en regardant autour de nous

J'ai tourné vers elle des yeux vitreux.

- Tu crois que je suis folle ?

- Non ! Je te crois, ne t'en fais pas.

" Si elle savait combien de fois j'avais douté de mes capacités mentales depuis mon arrivée chez Oscarveld... "

- La personne que tu as vu, était-ce une connaissance ? a ensuite demandé Sophie.

- Je ne sais pas...

Je dois bien avouer que ce visage ne m'avait pas vraiment parut inconnu, bien que je n'en avais pas aperçut les détails.

Ace ?

Non, impossible. Ses yeux avaient plutôt des reflets couleur braise. Et puis, que viendrait-il faire ici, si loin du manoir et de son travail ?

En prononçant ce dernier mot, un petit déclic se fit dans mon esprit.

" Il n'est pas un domestique... "

Cette pensée a émergée d'elle-même parmi les autres, comme un souvenir oublié.

" Il n'est pas un domestique ? "

J'avais beau tourner et retourner la question, je n'arrivais pas à comprendre pourquoi je l'avais pensée. Il y avait encore ce... blocage étrange dans mon cerveau.

C'est seulement lorsque le doigt de Sophie a heurté doucement le pli centrale de mes sourcils froncés, que je suis revenue à la réalité.

- Tu réfléchis trop, tu vas avoir une ride ! a plaisanté Sophie en riant.

L'identité de l'homme aux yeux turquoises resterait inconnu pour le moment, mais je pris soin de noter dans un coin de ma tête chaque détails de son visage que j'avais retenu, pour plus tard.

- On devrait y aller, a dit Sophie en me prenant le bras. Nous avons déjà 15 minutes de retard ! Ne faisons pas attendre ce pauvre Eliott plus longtemps.

Alors qu'elle me tirait à sa suite, elle a ajouté :

- Et puis, j'ai du travail.

~~

Après avoir rejoint Eliott, aux alentours de 18h25, nous nous sommes rapidement excusées auprès de ce dernier, avant de nous mettre en route pour le manoir.

Lorsque la voiture passa devant la plage, comme à l'aller, je pus profiter de la vue du soleil commençant sa descente au dessus de la mer. Le ciel se teintait d'orangée, et quelques couples étaient assis dans le sable, épaule contre épaule, à contempler l'horizon, ainsi que quelques touristes qui prenaient des photos.

Un instant, j'ai envié ces couples, ces gens normaux, qui ignoraient beaucoup de choses que je savais désormais.

Et que j'aurais voulu ne jamais savoir.

Seulement voilà, mes parents étaient morts, Oscarveld était mon oncle est un chasseur de vampires, comme mon grand-père avant lui.

Et moi dans tout ça ?

J'étais maintenant embarquée dans ce tourbillon du destin que l'on ne peut contrôler à sa guise.

J'étais piégée et comme liée aux chevilles par des chaînes invisibles.

~~

Pendant l'intégralité du retour, ni Sophie ni moi n'avons entamé de conversations.

Sophie avait l'air songeuse. Ses mains agrippaient doucement le bas de sa robe, et ses yeux étaient rivés sur la fenêtre. Un large sourire s'étendait sur ses lèvres.

Quand à moi, j'étais allongée sur le canapé et je somnolait à moitié, épuisée.

Le trajet s'est donc effectué dans un grand silence, seulement troublait par le bruit des crissements de pneus sur la route, et le léger sifflement de la musique qui s'échappait du compartiment du chauffeur.

J'ai finis par m'endormir.

~~

J'ai été réveillé par le bruit de portière du côté conducteur.

En ouvrant les yeux, j'ai constaté que nous étions arrivés au manoir. Je suis descendue à contre cœur de la voiture, quittant mon lit de fortune.

En descendant, j'ai levée les yeux vers la bâtisse qui était ma maison. Les volets pourpres étaient fermés, et la maison était à peine éclairée.

Tout me rappelait le jour de mon arrivée. Tout les détails étaient là, même la brise légère qui flottait également dans l'air ce jour là.

Mais maintenant, je savais ce que caché la forêt.

Et je savais aussi que " l'animal " que j'avais aperçu à travers le carreau était, j'en étais presque certaine, un vampire.

Bien que je n'en ai encore jamais vu pour comparer, j'en étais persuadée, au fond de moi.





La forêt des vampiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant