La forêt des vampires

♦ Chapitre 17 ♦ Mr Dage

J'ai suivis des yeux mon oncle pendant qu'il s'éloignait, totalement perplexe.

Je savais très bien ce qu'il avait voulu dire : un vampire avait passé la barrière. Mais quand exactement ? A quoi ressemblait-il ? J'étais dégoutée de ne pas m'en être rendue compte moi même, voulant devenir chasseuse de vampires...

Pourtant, quelque-chose me dérangeait. Ce trou de vide dans ma mémoire, que je n'arrivais pas à refermer.

-  Qu'est ce qu'y lui arrive ? a-demandé Sophie en se tournant vers Méline.

-   Ne t'en fais pas, il résoudra le problème, a simplement répondu celle-ci, sans fournir plus d'explications.

Méline était donc au courant pour les vampires, elle aussi.

Sophie n'a pas insisté, et s'est occupé de retirer le linge de mon front pour le tremper dans une bassine, situait aux pieds du canapé.

J'ai profité de cet instant d'inattention pour me redresser sur les coudes et m'asseoir.

-  Hé là ! Que crois tu faire ? m'a stoppé Sophie, en me regardant du coin de l'œil.

-   Quelle heure est-il ? demandai-je en réponse, ignorant sa remarque.

-   14h38, pour être précise, Mademoiselle, a dit Méline.

-    Raison de plus pour que je me lève. Je vais mieux, et mon professeur particulier est là dans moins d'une demie heure. Il faut que je m'arrange un peu, je ne suis pas du tout présentable !

Sur ce, je me suis levée, puis les laissant toutes les deux en plan, j'ai remontée rapidement le grand escalier en direction de ma chambre.

Mes vêtements me collaient à la peau, et mes cheveux étaient emmêlés. J'ai donc décidée de prendre une douche, puis d'enfiler des vêtements propres - constitués d'un jean basique habituel, et d'un t-shirt rouge rubis.

Je me suis soigneusement brossée les cheveux, en contemplant mon reflet dans la glace de la salle de bain.

Je fus interrompu par quelqu'un qui frappait à ma porte. J'ai donné un dernier coup de brosse, avant d'aller ouvrir.

Angela se tenait sur le seuil de ma porte, accompagnée d'un homme à la barbe mal rasée. Il avait des yeux clairs, ce rapprochant de la couleur du caramel, et des cheveux blonds platine. Il paraissait assez jeune.

-   Bonjour, ai-je dis en dévisageant l'homme.

-   Bonjour, a t-il répondit, sans sourire.

-   Mademoiselle, voici Monsieur Dage, votre professeur particulier. Monsieur à prévu 3h de cours pour vous, il partira donc aux alentours de 18h, a expliqué Angela.

-   Je vous remercie pour ses informations, ai-je acquiescé, un sourire forcé sur les lèvres.

Angela ne parut pas le remarquer, et m'a sourit à son tour, avant d'ajouter :

-    Bien, alors je vais vous laissez. Bon courage !

Puis, elle a laissé entré Mr Dage, avant de s'éclipser en fermant soigneusement la porte dernière elle.

L'homme ne perdit pas de temps.

-   Enchanté, je suis Clark Dage.

Il m'a tendu sa main, que j'ai serré maladroitement.

-    De même, je suis Elizabetha.

-    Bien ! Commençons, veux tu ?

Il n'attendit pas de réponse et partit s'asseoir sur mon lit.

" Et bien, plutôt direct ! "

Il a rapidement fait le tour de la pièce du regard, en levant les sourcils. C'était sûrement dû à la couleur rose de mes murs, ou encore à la grandeur des lieux.

Peut-être un peu des deux.

Je l'ai rejoins sans me presser, presque en traînant des pieds. Les cours particuliers, c'était bien la seule chose qui ne m'aurait pas manquer ici.

Clark à poser une valise sur mon lit - je n'ai d'ailleurs remarqué qu'à cet instant qu'il la tenait à la main depuis le début. Il en sortit des manuels de plusieurs matières différentes, ainsi qu'un cahier neuf et quelques stylos.

Puis il a commencé vivement son cours, sans perdre de temps.

~~

Ce fût les 3h les plus longues depuis mon arrivée au manoir. J'avais bien faillit m'endormir, lorsqu'il avait commencé à me parler de maths. Mais quand ce fût le tour de la philosophie, c'était encore pire.

J'étais partie pour bien l'apprécier au départ, mais j'avais radicalement changé d'avis au cours de ces dernières heures. Il était ennuyeux, et parler comme un passionné.

Je n'avais rien contre ce genre de personne, bien évidemment. Mais pour toutes les personnes liées au domaine de l'éducation, mon cœur et mon cerveau avaient du mal à les aimer, bien qu'ils les respectent.

Enfin bref, j'étais assez heureuse qu'il s'en aille.

Il me donna rendez-vous le samedi aux même horaires - étant donné que nous étions jeudi, cela me laisser une journée de tranquillité.

On vint me chercher pour dîner 1h plus tard, alors que je lisais tranquillement un livre, allongée sur mon lit, pour me vider la tête.

Je suis donc descendue dîner, même si je trouvai qu'il était encore tôt pour un repas.

~~

Pour une fois, mon oncle était attablé lui aussi. Je me suis installé à côté de lui, et il en a profité pour me poser LA question que j'attendais.

-   Comment ce sont passées tes heures de cours ?

-   Bien, ai-je répondu en serrant les dents autour de ma fourchette de pommes de terre.

Un silence s'est installé, et qui dura quelques minutes, où l'on entendit simplement les bruits de mastications et de couverts résonner dans la salle.

Je me suis décidée à engager la conversation.

-   Votre barrière, vous êtes sûr quelle tient bien le coup ?

-   Ne parle pas de ça ici ! Les domestiques pourraient entendre, je ne souhaite pas que la totalité d'entre eux soient au courant de ces histoires.

Il m'a regardé durement, mais je l'ai ignoré en continuant.

-   Je veux dire, tout à l'heure, vous avez insinuez que " l'un d'entre eux " avait réussit à entrer. Vous parliez bien d'un vampire, n'est ce pas ?

-    Je t'ai dis ne pas en parler ! a t-il dit plus fort, en donnant un coup de son manche de couteau sur la table.

-    Vous ne voulez pas me répondre, insistai-je. Mais je ne suis pas idiote vous savez.

-    Tu es pourtant assez idiote pour te laisser berner !

-     Pardon ? De quoi parlez vous ?