Après avoir miraculeusement obtenu mon bac, je devins étudiante à Nanterre (comprenez par là inscrite à l'Université, car sans boussole ou cardan j'eus été bien en peine d'en indiquer les bâtiments, tant je m'y montrais assidue.).
Ivre d’indépendance et friande de minets libidineux, j’avais quitté le domicile paternel pour m’établir dans un appartement de la rue d’Aboukir dont le loyer m'eut couté la peau des fesses si j'avais dut le payer de mes deniers.
Mon papa adoré, bien évidement, assurait plus que généreusement ma subsistance, cependant, m’aurait il refilé les milliers de millions de milliasses de talbins que sa jeune et ravissante épouse claquait chez les couturiers que je n’en aurais encore pas eut assez.Je vivais, il faut bien le reconnaître, de nuits champagne en après midi shopping, un chouia au dessus de mes moyens et carrément à chrome s’il fallait en croire les somations de mon banquier lequel, en d’autres temps et sans remords, eut volontiers envoyé ma tête à vent valdinguer au massicot.
De sottises en incohérences je me retrouvais très rapidement dans une situation financière des plus dramatiques.
Quatre solutions s’offraient alors à moi pour échapper à la mouise :
- 1) Renoncer à sortir toutes les nuits ce qui était impensable ; autant prendre, la bure, le cilice et enterrer vivants mes dix huit carats dans quelque Abbaye cistercienne perdue aux fins fonds de l’Auvergne.
- 2) Continuer à sortir toutes les nuits mais attifée pire qu’une mendiante Péruvienne après un séisme de magnitude neuf sur l’échelle de Richter, or si le vêtement que je porte avec le plus de chic et de désinvolture reste encore une paire de bras d’hommes, les linges griffés ne me siéent pas mal non plus pour l’immense malheur de mon portefeuille et l’ineffable rayonnement de mon égo.
- 3) Me prostituer. J’avoue y avoir sérieusement songé et n’eut été mon dégout pour la chair flapie des michetons dont j’acceptais déjà assez mal qu’ils me prissent la main après avoir fait péter la roteuse , peut être aurai je connu une carrière honorable dans la galanterie.
- 4) Me dégauchir fissa une colocataire potable, entendez par là solvable, propre sur elle, point trop brise burettes, et suffisamment moche pour qu'elle ne fit pas de concurrence déloyale.
ConfrontéE à l’embarras du mauvais choix je me décidais finalement en faveur du pire.
Anna la Baltringue, dite « Mistinguett », dite « La Miss », vendeuse en prêt a porter la semaine, gambilleuse le week end dans un cabaret bien connu de la Butte ou elle s’illustrait dans un Cancan frénétique laissant à penser qu’elle ne possédait pas de colonne vertébrale, et pire colporteuse de ragots, de fables, de contes de la capitale.
Pas mauvaise fille au demeurant.
Rusée, matoise, plutôt finaude en dépit d’une inculture qui lui faisait prendre Sean Penn pour la capitale du Cambodge et le groupe « Boney M » pour une taille de soutien gorge, d’une honnêteté toute relative, bien qu'étonnamment franche et fidèle dans ses amitiés.
Notre cohabitation se passa pour le mieux jusqu’à ce que « La Miss » s’entiche d’un asticot de banlieue quasi pré -pubère, mince comme un soupir cependant doté selon la rumeur d’un engin de torture digne de l’inquisition Espingouine, engin dont il se servait, toujours selon la rumeur, sans la moindre imagination mais avec une endurance remarquable.
VOUS LISEZ
Mauvaise Graine et les garçons.
Romance"Je le rencontrais par hasard et je ne fis rien pour chercher à lui plaire. L’homme de ma vie, de mes vies, de toutes mes vies ! Ma vie réelle, ma vie rêvée. Ma vie en grisaille, ma vie en enluminures. Ma vie cassée nette, figée dans la bulle d’Ambr...