Nous fêtons mon cinquième anniversaire, chez mes grands parents paternels, boulevard de Courcelles.
Il y a des clowns et des ballons, un théâtre de marionnettes, des guirlandes et des lampions de papier entre les tilleuls , un gâteau à la vanille et aux fruits rouges, de l'orangeade et du sirop de fraises, plus de cadeaux que je ne peux en ouvrir .
C’est du moins ce montrent les photos car le seul souvenir que je garde de cette journée est celui d’un parfum de Lavandes.On objectera que les Lavandes ne fleurissent pas au mois d’Octobre.
Et surtout pas Boulevard de Courcelles !
Pourtant, c’est bien une odeur mauve, dense et mélancolique qui flâne sur ma mémoire de ce Jeudi là.
« Pour un Homme » de Caron.
L’eau de toilette que portait papa.
Papa, je ne le lâche pas d’une semelle. J’agrippe sa veste, j’accroche ses pantalons, je réclame ses bras.
J’ai peur qu’il ne soit triste.J'ai peur qu'il ne soit en colère.
J’ai peur qu’il ne s’en aille lui aussi.
Quelques jours auparavant ma mère s’est barrée tailler des pipes à un chimpanzé Vénézuélien propriétaire de mines d’or rouge et marchand d’esclaves.
Le rêve en somme de toutes les garces bien élevées, nourries de pattes à l’eau et de patates bouillies, dans des appartements hypothéqués jusqu’aux chenets du quartier Saint Gervais –Saint Paul, ces petites filles aux paupières baissées sur une trouble lueur lila, et auxquelles on apprend à compter en carats et stocks options afin de s’assurer qu’elles deviendront plus tard de bien grande salopes.Mais papa n’a pas d’autre chagrin que celui de me craindre malheureuse.
Il sent bien dans le fond que cette femme là, ma mère, ne me manque pas. Il sait bien que je ne l'ai pas plus aimée qu'elle ne m'a aimé.
Qu'a cela ne tienne , il m'aimera pour deux , pour dix , pour mille !
Alors il me rassure, alors il me cajole.
Il dit que nous deux, ensembles, on a besoin de personne, qu’on est les plus forts du monde.
Il a vingt trois ans, la beauté d’un ange déchu, un métier qui le passionne.
L'avenir lui sourit par delà un voile de larmes.
Il va sacrifier ses plus belles années au bonheur d’un monstre qui un jour, lui dévorera le cœur.
VOUS LISEZ
Mauvaise Graine et les garçons.
Roman d'amour"Je le rencontrais par hasard et je ne fis rien pour chercher à lui plaire. L’homme de ma vie, de mes vies, de toutes mes vies ! Ma vie réelle, ma vie rêvée. Ma vie en grisaille, ma vie en enluminures. Ma vie cassée nette, figée dans la bulle d’Ambr...