chapitre 5 : rapprochement difficile

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En cette fin d'après-midi le repas se termina sans Marjorie. Elle avait rejoint sa chambre et y était restée jusqu'au soir avec Abigaëlle. L'ambiance était devenu assez morose et les garçons d'habitude si gourmands n'avaient plus toucher à rien sauf Jonathan bien sûr qui avait mangé un peu de tout ce qu'il y avait sur la table et avait englouti presque tous les profiteroles sous les regards assassins de Trevor et Jay.
Il avait fait comme si de rien n'était et était allé continuer son travail sur son ordinateur, rassasié.

Affalé dans son fauteuil, Jonathan pianotait frénétiquement sur son clavier complètement absorbé par son travail. Trevor lui, finissait de mettre la vaisselle sale dans le lave-vaisselle avec Jay quand Abigaëlle descendit des escaliers.
Elle avait tenu compagnie à Marjorie jusqu'à ce qu'elle se calme et finisse par s'endormir. Un peu triste, elle vint enlacer son petit-fils par derrière et lui fit un baiser sur le haut du crâne. Jonathan referma son ordinateur et posa ses mains sur les siennes qui se croisaient sur son torse. Il savait quand sa grand-mère avait besoin d'affection et de réconfort et Jonathan était toujours présent pour lui apporter le soutien dont elle avait besoin. De toute évidence, il n'y avait pas que lui à qui cette jeune femme rappelait de mauvais souvenirs. À Abigaëlle aussi. Dieu seul savait combien elle avait souffert auparavant à cause d'un problème comme celui-ci. Cette situation agaçait Jonathan, il connaissait sa grand-mère et elle était déjà en train de trop s'impliquer pour cette jeune femme qu'il qualifiait d'idiote. Il avait peur que sa grand-mère en souffre.

— Jonathan, commença t-elle doucement, je sais qu'elle doit te rappeler ta mère et...

— Je t'en prie arrête. la coupa-t-il dans un murmure.

— Gillian n'avait qu'une seule priorité dans la vie, toi.

— Grand-mère s'il te plaît... je ne veux pas parler de ça.

Comme toujours, Jonathan refusait d'en parler. C'était un sujet sensible sur lequel elle ne s'aventurait jamais avec lui mais elle devait oser aujourd'hui parcequ'elle savait que s'il agissait de la sorte avec Marjorie c'était parcequ'elle lui faisait penser à sa mère.

— Très bien mais sache qu'après ce qui est arrivé à Marjorie, elle a le sentiment de ne plus avoir rien à perdre.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Laisse la tranquille, ne la brusque pas.

— Et moi j'aimerais que tu ne t'attache pas trop à elle. Nous savons tous qu'elle finira par repartir dans les bras de son mari, elles le font toutes alors ne t'attends à rien venant de sa part. Je ne voudrais pas que tu sois déçu !

— Ça j'en doute vois tu !

— Grand-mère ! 

— Je dois filer mon grand, Doug va se faire du soucis.

Elle se redressa et récupéra son sac à main.

— Me dis pas qu'entre toi et ce zouave c'est du sérieux ! 

— Plus que sérieux mon mignon... elle est encore bien foutue ta grand-mère ! 

Jay arriva dans le salon un torchon sur l'épaule. Il esquissa un sourire en entendant parler Abigaëlle qui avait fait un tour sur elle-même et pris une pose digne des plus grandes divas.

— Pitié ! Pas de commentaire, grogna Jonathan en récupérant son ordinateur.

— Je te raccompagne mamie Abby, se proposa Trevor qui enfilait déjà ses baskets.

— Je suis peut-être vieille mais pas invalide, ne t'embête pas pour moi je saurais rentré toute seule.

Trevor n'insista pas. De toute façon elle n'aurait jamais accepté de se faire raccompagner. Il se laissa tomber aux côtés de Jonathan en soufflant.

Marjorie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant