chapitre 21 : un retour aux sources dûment mérité

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16 Mai, Résidence de Jay.

— Hey ! T'as l'air ailleurs ce matin, ça va ?

Marjorie sourit à Trevor puis porta sa tasse de chocolat chaud à ses lèvres en revenant sur terre.

— C'est rien t'inquiète. J'ai juste mal dormi.

C'était un euphémisme de dire qu'elle avait mal dormi. Après la visite de Crystal, elle n'avait pas du tout dormi. Marjorie était restée debout toute la nuit à ressasser tout ce que la blonde avait pu lui dire concernant Jonathan. Elle en était arrivé à un point où elle avait même pleuré toutes les larmes de son corps en imaginant Jonathan se comporter de la sorte. Elle ne voulait pas le croire mais quand elle se rappellait leur grosse dispute, elle n'avait pas d'autre choix.

— T'as une mine de zombie.

— Arrête, ça ne peut pas être si pire que ça.

— Ah si si ! Les yeux bouffis, les cernes... t'es sûr d'avoir dormi au moins parce que là, t'as une tête à réveiller les morts !

— Trevor ça suffit ! J'ai juste eu une mauvaise nuit, riposta-t-elle vexée, continue de dire aux filles qu'elles sont moches le matin et tu vas vite te retrouver tout seul.

Dans ses gonds, elle sortit de table et se dépêcha d'aller prendre une douche, histoire de ressembler à quelque chose. Elle voyait son père aujourd'hui et il ne fallait pas qu'il se mette à poser des questions également.

Plus tard, Trevor déposa Marjorie devant sa boutique qui était déjà en train de se faire démolir. Cinq grand gaillards étaient déjà sur les lieux, transportant des sacs de ciment et des outils nécessaires à la rénovation. Converses au pieds, Marjorie pénétra dans le bâtiment d'où s'élevait un bruit de coup de marteau et de planche de bois que l'on sciaient. Elle trouva son père en train de discuter avec un homme grand dans le fond de la pièce. Penchés sur une table, ils étudiaient ensemble les plans qui s'y trouvaient. Excitée comme une puce, elle les rejoignit en câlinant son père par derrière. Les bras autour de son cou, elle lui fit un baiser sur la joue en guise de salutation. Salutations que Bill apprécia plus que tout et accueillit avec un énorme sourire.

— C'est pas trop tôt !

— Bonjour papa.

— Bonjour mon ange, je te présente Silvio Delanoë, l'homme dont je t'ai parlé.

— Bonjour, la salua Silvio en ôtant son casque de sécurité.

— Bonjour.

Devant ce grand géant tout en muscle, Marjorie préféra garder ses distances. Il l'intimidait et voir à quel point cet homme prenait ses aises dans ses quartiers à elle lui fit monter la moutarde au nez.

— C'est la propriétaire et ma fille aussi.

— Tu me l'as déjà dit cinq fois au moins avant qu'elle n'arrive.

— Donc le message est clair ?

— C'est elle la patronne hein ?!

— Exactement, donc pas touche !

Le grand blondinet glissa un regard perplexe sur la demoiselle debout près de son père qui n'osait pas lui accorder un seul regard. Accrochée au bras de son père, elle avait l'air de quelqu'un qui essayait malgré elle de paraître sereine alors qu'elle ne l'était pas du tout.

Marjorie était juste terrifiée à l'idée de devoir donner des ordres à ces hommes.

— Hem... Bill, sans vouloir te vexer, je pense pouvoir m'en sortir sans avoir à me coltiner ta gamine.

Marjorie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant