Marjorie

chapitre 15 : de l'amour dans l'air

03 Mai, Résidence de Jay Green.

Marjorie s'était levé de bon matin, seule dans cette grande maison où pour une fois, elle aurait aimé se jeter dans les bras de son frère pour trouver du réconfort. Elle avait eu toute la nuit pour réfléchir aux événements qui étaient survenus hier et s'était résignée à porter le poids des conséquences de ses actes.

Peut-être que si elle ne s'était pas emportée autant et avait gardé son calme, Logan n'aurait pas eu besoin de la maîtriser ainsi et la soirée se serait terminée sans encombre. Mais comment faire ? Son corps lui avait ordonné de réagir de la sorte parcequ'elle savait que l'homme en face d'elle était comme Duncan.

Secouant la tête de gauche à droite comme pour chasser ces souvenirs de son esprit, Marjorie tira sur les manches de son pull pour cacher les bleus apparents sur ses poignets, témoins de la force dont Logan avait usé pour la tenir tranquille. Encore un autre qui laissait des marques sur son corps. Marjorie en frissonna de dégoût. Elle avait l'impression que la marque de ses doigts étaient gravées sur ses poignets au fer rouge.

Voilà son anxiété habituelle qui repointait le bout de son nez.

Elle fût sur le point d'aller se détendre au bord de la piscine quand la sonnette retentit. Quelque peu lasse et sûre qu'elle trouverait sûrement Trevor ou Abigaëlle devant la porte, Marjorie ouvrit la porte en grand sans prendre la peine de regarder à travers le judas et se retrouva face à Logan qui tenait un énorme bouquet de rose blanche dans les mains. Un sourire en coin sur les lèvres, il pénétra dans la maison sans y être invité laissant Marjorie complètement larguée qui ne savait pas comment réagir face à cette intrusion.
Prenant son courage à deux mains, elle referma la porte et le rejoignit, impassible.

— Pourquoi êtes-vous là ? Comment avez vous eu mon adresse ?

— Je te le demande pour la dernière fois Marjorie, tutoie moi et ces roses sont pour toi.

— Je n'en veux pas de tes foutus roses, cracha t-elle en lui prenant le bouquet des mains avant de les jeter plus loin.

Elle se dirigea vers le fixe prête à appeler la police s'il ne s'en allait pas.

— Très bien, calme toi, obtempéra Logan prêt à lui dire comment il avait eu son adresse, j'ai simplement eu accès au vidéosurveillance de l'hôpital ensuite j'ai appelé la compagnie de taxi que tu avais pris pour savoir où il t'avais déposé, voilà !

C'était sensé la calmer ? Marjorie ne le savait pas mais elle était sûre d'une chose, personne saine d'esprit n'irait jusque là pour retrouver quelqu'un si ce n'était un obsédé ou peut-être même la police. Le cœur battant à mille à l'heure, elle colla le combiné à son oreille les yeux grands ouverts de peur.

— Vous êtes malade ma parole !

Alors qu'elle composait le numéro de la police, Logan fendit sur elle et lui arracha sèchement le téléphone des mains avant de le reposer à sa place. Effrayée, Marjorie fit un pas en arrière mais il la retint par le bras, ne lui laissant aucune possibilité de fuir.

— Tu vas te calmer maintenant et m'écouter.

— Lâche moi s'il te plait, l'implora t-elle alors qu'une douleur lancinante se fit ressentir entre ses cuisses.

Il agissait comme s'il allait s'en prendre à elle et ça réveillait toutes les vieilles blessures de la jeune femme.

— Seulement si tu te calme Marjorie parceque si tu me refais le numéro d'hier soir, tu es bonne pour l'asile et ça c'est moi qui te le dis, la menaça t-il en la remuant un peu.

Morte de peur, elle acquiesça. Ce fût donc docilement qu'elle accepta de prendre place à ses côtés dans le canapé du salon. Marjorie creusa le plus de distance possible entre eux, maudissant le fait d'être seule aujourd'hui.