chapitre 27 : love & pain

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— Dis moi, c'est quoi ton film préféré ?

Allongés sur le tapis -après l'avoir débarrassé des débris de verre de la table basse- , l'un en face de l'autre et leurs doigts entrecroisés devant leurs visages, Marjorie et Jonathan se regardaient amoureusement depuis un moment déjà. Après leur dispute, ils s'étaient adonnés à de petites caresses et des baisers langoureux sur le tapis du salon et voilà que Marjorie osait enfin lui demander ce qu'elle avait en tête. L'air surpris de Jonathan lui fit comprendre qu'il ne s'y attendait pas du tout et c'était peu de le dire. La belle rousse qui lui souriait tendrement était la première à s'intéresser à ce que Jonathan aimait vraiment ou pas. Les banalités que pouvaient bien s'échanger les autres couples ou les adolescents ne l'intéressait pas sauf avec elle. Avec Marjorie, il avait envie d'essayer d'être on ne peut plus normal.

— Quoi ?

Marjorie étouffa un rire.

— C'est quoi ton film préféré à supposer que t'en ai un.

— Hem... si, si... il y en a un ou deux mais pourquoi tu veux savoir ça ?

— Ça m'intéresse. Je veux en savoir plus sur toi, même si tu trouves ça banal et nunuche.

— Hem... ok alors il y a un automne à New York et...

Il hésita un instant avant de poursuivre sous le regard surpris de Marjorie. Elle avait haussé un sourcil quand il avait cité un automne à New York. Jonathan se redressa sur le coude, mal à l'aise.

— Te moque pas.

— Je ne me moque pas. Allez dit moi.

— Donc... un automne à New York, nos nuits à Rodhante et bien sûr, pretty woman

Marjorie lui sourit avant de se redresser un peu déconcertée.

— T'es fan de Richard Gere ? Parceque moi oui.

— Ma mère l'était, pas moi. C'est juste que... on les a regardé un million de fois au moins et j'ai fini par aimer ces films. Il y en a eu d'autres et les quelques fois où j'ai pu voir Tom Cruise ou Brad Pitt quand j'avais huit ans c'était dans Entretien avec un vampire. Bref, tu vois le tableau. Elle était une mordue de film d'amour... un peu comme toi je présume.

Il se leva et l'aida à en faire de même. Marjorie l'observa aller se resservir un verre de cognac alors qu'il devenait tout rouge. Elle le rejoignit et se saisit de la bouteille avant qu'il n'eût eu le temps de verser le liquide ambré dans son verre. Les lèvres pincées, elle referma la bouteille sans cesser de le regarder puis, d'un geste tendre, fit passer ses doigts fins sur ses pommettes.

— Tu es tout rouge... j'aime beaucoup.

Jonathan lui sourit.

— J'apprécie beaucoup le fait que je te plaise mais j'aimerais vraiment avoir ce verre.

— Tu pourrais... arrêter de boire ? C'est comme ça dès que tu t'ouvres à moi.

Elle disait la vérité et Jonathan dû le reconnaître. Quelque peu gênée, il inspira puis expira avant de lever les mains en signe de reddition.

— C'est... l'habitude.

— Une sale habitude plutôt.

— Tu ne vas pas te la jouer mère poule, si ?

Voilà qu'il redevenait désagréable. La mine de Marjorie se rembrunit et Jonathan regretta de se montrer sous ce jour là. Il se frotta la barbe, l'air désolé puis s'éloigna du mini bar en lui présentant ses excuses.

Marjorie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant