chapitre 11 : le monstre est là

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— Voilà, t'es arrivé.

C'est devant le grand portail de la résidence Green que Flynn gara sa Ford Mustang. Il se tourna vers Marjorie qui détachait sa ceinture, prête à descendre en vitesse de l'automobile.

— Merci pour la soirée Flynn.

Marjorie posa sa main sur la poignée, mais Flynn bloqua les portières avant qu'elle ne puisse ouvrir la sienne, ce qui la fit sursauter. Elle se tourna vers lui tous les sens en alerte et le cœur tambourinant déjà dans sa poitrine.

— Qu... qu'est-ce que tu fais ?

— Ne crains rien, je veux juste ta parole quant au fait que nous allons nous revoir.

— Et si je dis non ? Qu'est-ce que tu vas faire ? Me séquestrer dans ta voiture jusqu'à pas d'heure ?

— Non... bien sûr que non... je ne pourrais jamais te faire le moindre mal.

Sans la quitter des yeux, il débloqua les portières puis tendrement, posa sa main sur la joue de la jeune femme. Ce contact la fit frémir de la tête au pied. De plaisir ? Non... tout n'était que dégoût et mal-être, elle ne supportait plus qu'on la touche.

— Je fais un piètre kidnappeur.

— Je dois rentrer maintenant.

— Marjorie...

Le souffle court, il fit glisser sa main sur la nuque de la jeune femme et se rapprocha d'elle, assez pour pouvoir l'embrasser. Son cœur battait à cent à l'heure et il pouvait sentir son sang pulser dans ses veines avec force. Quant à son entrejambe, il ne demandait qu'à sortir de son boxer. Jamais il n'aurait crû que le simple fait de vouloir l'embrasser lui ferait autant d'effet.

— Flynn...

— Est-ce que je peux t'embrasser Marjorie ?

Les mains crispées sur le cuir de son siège, Marjorie n'arrivait pas à croire qu'il venait de lui demander la permission de l'embrasser. La respiration hachée, elle opina négativement et frénétiquement, lui refusant ce plaisir. Déçu, il s'éloigna.

— Pardon, s'excusa t-il en se frottant les yeux, tu me fais perdre mes moyens.

— Adieu Flynn.

A la vitesse de l'éclair, elle s'extirpa de la voiture sans prendre en compte la mine déconfite de Flynn face à son adieu. Elle envisageait vraiment de ne plus le revoir.
Les mains tremblantes, elle allait pour ouvrir le portail quand quelqu'un en sortit avant même qu'elle ne touche la poignée. Jay, fou de rage, se jeta sur la portière de Flynn qu'il ouvrit sous son air médusé. Il attrapa le pauvre homme par le col de son blouson prêt à lui foutre la raclée du siècle. Consciente du problème qu'elle avait elle-même généré, Marjorie se précipita sur Jay et lui ordonna de cesser immédiatement ses gamineries.

— Jay arrête, il a rien fait !

Pour ne pas avoir à lui faire mal inconsciemment, Jay obtempéra.

— C'est quoi ton problème enfoiré, s'écria Flynn.

— Flynn arrête je t'en prie.

— Toi tu rentres et en vitesse !

Et comme un père sévère, il conduisit Marjorie jusque dans la maison avant de claquer la porte derrière lui.

— De quel droit tu oses agir de la sorte ?

— T'es sérieuse Marjorie ? Tu le défends ? On ne sait même pas d'où il sort !

— Tu ne crois pas que c'est un peu tard pour veiller sur moi ?

Marjorie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant