Chapitre 7

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Mai 2018

Où est-ce que je suis ? Me demandais-je, complètement perdu. Petit à petit, j'arrivai à me souvenir de quelques évènements, mais pas entièrement. Ces scènes me parvenaient par brides, et je devais chercher au plus profond de mon crâne endolori pour les comprendre. J'avais mal partout, et je n'arrivai pas à bouger mon corps, ou juste mon visage. Il m'était impossible d'ouvrir les yeux, ni la bouche. Même respirer était compliqué, et je faisais énormément de bruit quand j'expirais et inspirais. Qu'est-ce qu'il m'arrive bordel ?! Privé de ma vue et de mon odorat, je devais me fier à mon ouïe. Tout était calme, à part un bip énervant que j'entendais toutes les 2 secondes qui provenait certainement à un objet à ma droite. Ça ressemble au bruit des machines d'hôpital... Non, c'est impossible ! Subitement, mes souvenirs me revinrent tous en même temps : Élise qui me brûlait, moi sur un brancard entouré des plusieurs infirmiers qui disaient que mon état était critique, mes parents en colère criant sur le personnel pour s'indigner des prix des opérations... Je suis donc à l'hôpital à cause de mon corps brûlé... Tout ça à cause de cette garce d'Élise ! Il y a intérêt à ce que je sorte bientôt d'ici et surtout que je n'aurais aucune cicatrice, sinon elle peut dire adieu à la vie ! Je haïssais ne pouvoir rien faire d'autre qu'attendre.

Après ce qu'il me parut être une éternité, j'entendis au fond de ma chambre une porte qui s'ouvrait, et des bruits de pas qui se rapprochaient. J'essayai de dire quelque chose, sans succès : je n'étais parvenu qu'à marmonner une phrase incompréhensible. Foutues blessures ! Même si je n'étais pas parvenu à m'exprimer convenablement, la personne qui était rentré avait compris que j'étais réveillé, et commençait à courir dans la direction opposée à mon lit en criant presque à tout le monde la nouvelle. Pourquoi iel a l'air si surpris.e ? J'ai dormi si longtemps que ça ?

Après avoir compris que j'étais réveillé, une infirmière était venue auprès de moi pour se présenter comme celle qui m'accompagnerait tout au long de mon hospitalisation, et ensuite expliquer ma situation. Je n'avais pas totalement écouté, car j'étais plutôt ailleurs à cause de ce que je venais de me rappeler. Après son long discours, la gentille dame s'éclipsa pour me laisser seul avec ce que je venais d'apprendre sur ma condition, sans doute pour me laisser digérer ces informations. Malgré mon esprit qui avait clairement divagué ailleurs pendant son long discours, j'avais quand même réussi à comprendre le plus important : j'étais brûlé gravement et j'avais été pendant 3 mois dans le coma. Mes brûlures étant assez importantes, il y avait peu de chance que je m'en sorte sans aucune séquelle. J'étais dévasté : mon visage que j'aimais tant allait être pour toujours défiguré, et ça je ne pouvais pas le supporter ! Mon beau visage, non, pas ça... ! Tout mais pas ça ! Je pleurai malgré les bandages qui me couvraient l'intégralité du visage, ce qui les imbiba de larmes qui se mirent à me piquer à cause de mes blessures. Je voulais retourner dans le passé, et foutre une raclée à cette satanée Élise ! Je la déteste, je la hais à en crever ! Quand je serais sorti j'irai voir cette connasse et je me vengerais pour ce qu'elle m'a fait ! Se venger juste pour des filles qui ont été trop bêtes et naïves, nan mais je rêve ! Comment a-t-elle osé me faire ça à moi ?! Elle a tout foutu en l'air pour quelque chose qui ne la regardait pas. Je fulminais autant que je pleurais, effondré par ma nouvelle condition de vie que je devrais mener à partir de maintenant. Je détestais la situation dans laquelle j'étais à cause d'elle.

Septembre 2018

Cela faisait maintenant 7 mois que j'étais à l'hôpital, et je n'avais toujours pas beaucoup guéri. Les infirmiers m'avaient expliqué que les brûlures prenaient toujours plus de temps à cicatriser, et que j'en vraiment beaucoup, genre presque partout. J'étais très irritable à cause de ce rétablissement très lent et de mes journées monotones, où tout était pareil et où je ne faisais rien de particulier. Mes espoirs de redevenir comme avant avaient disparus comme neige au soleil, je savais très bien qu'il n'y avait aucune chance de retrouver mon visage intact.

C'est ma punitionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant