Chapitre 14

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« Toi là, qu'est-ce que tu fais ?! »

La personne baissa son appareil, ce qui me permis d'apercevoir son visage : c'était un gars avec des cheveux bruns mi-longs, plutôt ordinaire. Je ne tardai pas à être rejoins par Élise, qui semblait elle aussi penser comme moi :

« Tu nous espionnes ?! Je parie que c'est toi qui as pris une vidéo de moi ! L'accusa-t-elle.

- Je dois prouver à tous ces gens qui tu es : une sorcière ! »

Mon ennemie sembla blessée par ses propos, car elle baissa la tête. Sérieux, je sais qu'elle a des pouvoirs mais une sorcière ? Quand à moi, je ne voulais pas abandonner cette histoire, car je n'étais aucunement touché par ses actions. Alors qu'il ne s'y attendait pas, je lui pris des mains son appareil avant de me retourner pour qu'il ait du mal à le reprendre. Je fis un tour sur sa galerie tout en luttant pour le garder entre mes mains : le nombre de photos d'Élise qu'il y avait me répugnait. On trouva la fameuse vidéo qui avait été postée sur les réseaux sociaux, ainsi que d'autres clichés où elle utilisait ses pouvoirs. Celle-ci, qui avait tout vu, ne fit rien du tout, trop peinée par ce qu'elle venait de découvrir. C'en était trop ! Alors que le mec essayait de me prendre son objet si précieux, je le projetai de toutes mes forces par terre et on l'entendit se fracasser de l'intérieur. Pour finir, je tapais dessus avec mon pied au cas où il marchait encore.

« Mon appareil photo ! Cria le harceleur, avant de s'accroupir et prendre les débris de ce qui était autrefois son moyen d'espionnage. Tu l'as cassé ! »

Mes actes semblèrent réveiller mon ennemie, car elle s'approcha du garçon et lui prit violemment le bras. L'expression de celui-ci changea rapidement car son rictus tourna en grimace : elle avait dû chauffer sa main ou quelque chose comme ça, et ça devait le brûler.

« Tu recommences à me prendre en photo, ou tu dis ce que tu sais sur moi : tu peux être certain que tu ne t'en sortiras pas indemne ! Je suis capable de bien plus que ça donc c'est ton premier et dernier avertissement ! »

Il semblait comprendre la leçon, car il prit rapidement son objet cassé entre ses bras avant de s'enfuir rapidement. J'espère qu'on ne le reverra plus jamais...

« Ne t'inquiètes pas, je pense qu'il ne recommencera pas. La rassurai-je du mieux que je pouvais, sachant qu'elle avait vraiment été touchée. »

Sans m'accorder un regard, elle partit du couloir sans un mot, la tête baissée, en me laissant seul et toujours sous le choc de ce qu'on venait de découvrir.

L'après-midi, j'étais en cours de français tandis que je réfléchissais à notre mésaventure de ce matin. Jamais je n'aurais pensé un jour avoir affaire avec un type dans son genre ! Tout ce que j'espérais était qu'il n'allait plus recommencer à harceler mon ancienne ennemie. Bien que je ne la portais pas dans mon cœur, j'étais vraiment triste pour elle qu'elle ait à subir ça.
Je pensais être tranquille quand le haut parleur du lycée se déclencha en me laissant bouche bée :
« Maxime Dussoleil et Élise Maple sont demandé au bureau du principal. »
Mes camarades de classe se retournèrent tous vers moi avec des yeux écarquillés, Laura la première. Je ne comprenais plus rien, pourquoi je devais aller voir le principal ? Et surtout, pourquoi avec Élise ? Est-ce que c'était en rapport avec l'histoire de la vidéo, ou encore pire avec ce qu'elle m'avait fait il y a bientôt 2 ans ?
Ma professeure me demanda de me lever et puis d'y aller, ce que je fis de suite, tremblant de stress. Je marchais dans les couloirs vides jusqu'à l'endroit demandé. Une fois devant la porte, j'hésitai à toquer. J'avais peur que ça soit grave, je voulais juste m'enfuir pour ne pas avoir à vivre ce moment. Je soufflai longuement, puis me décidai finalement à exécuter mon geste.
« Entrez ! M'ordonna une voix masculine assez grave, qui appartenait évidemment au principal. »
Je déglutis puis rentrai dans la salle, c'était un grand bureau où se trouvait le chef du lycée, Élise mais aussi le harceleur à l'appareil photo. Je savais maintenant de quoi il était question une fois après avoir vu leur tête : ce mec énervant était venu se plaindre directement chez le proviseur.
« Bonjour monsieur Dussoleil et mademoiselle Maple. J'ai reçu une plainte venant de cet élève qui me disait que vous le harceliez. Commença celui-ci. »
Je sentis Élise se crisper, elle devait être comme moi : sur les nerfs. Pour qui ce prenait-il celui là ?! Il ose se faire passer pour la victime après ce qu'il a fait ?!
« Il m'a expliqué que vous aviez cassé son appareil photo et que vous l'avez menacé, est ce vrai ? »
Je regardai mon ancienne ennemie dans les yeux, elle eu la même réaction que moi : elle ne savait pas quoi faire. Je décidai donc de prendre les devants :
« Oui, c'est vrai. Mais on avait une très bonne raison de le faire. »
J'éveillai donc la curiosité des 3 autres personnes dans la salle. Pour la première fois, le photographe intervint :
« C'est faux ! Vous avez fait ça juste parce que vous trouviez ça drôle !
- Monsieur Torez, je vous pris d'écouter ce qu'ils ont à dire. »
Je vis à sa tête contrariée que la demande du proviseur ne le réjouissait pas du tout. Ma camarade prit la relève :
« Ce mec prenait des photos de nous sans notre autorisation ! Ça nous a énervé et on a détruit son appareil pour qu'il arrête ! D'accord, punissez nous pour cet acte mais ne laissez pas son crime impuni ! »
Son intervention changea la donne car le juge de l'affaire se tourna vers le fautif plutôt que vers nous et lui jeta un regard menaçant. Je crois qu'il doutait de sa crédibilité alors tant mieux, il le méritait.
« Est-ce vrai Monsieur Torez ?
- Non ! Ils mentent ! »
C'est vrai qu'on n'avait aucune preuve, contrairement à son appareil photo détruit. Il fallait que j'improvise et vite. J'apparaissais sur les photos qu'il avait prises non ? Alors je devais faire de ça mon avantage, et j'avais justement le bon argument :
« Il nous a pris en photo pour se moquer de moi... Mentis-je, sur un ton que je voulais assez convainquant. Il pensait que je sortais avec Élise et voulait raconter cette rumeur à tout le monde pour me rabaisser...
- Je n'ai pas pris ces photos pour ça et tu le sais très bien ! Rétorqua l'intéressé sur la défensive, en haussant le ton. Espèce de menteur !
- Alors vous admettez en avoir pris à leur insu ? »
Et voilà, je l'avais piégé : il s'était vendu lui même. Je ne savais pas si c'était heureusement ou malheureusement, mais j'avais conservé malgré moi mes talents de menteur et manipulateur.
Il bégayait, sans savoir quoi répondre. Le proviseur comprit rapidement la situation et reprit :
« Monsieur Torez, vous serez exclu un certain nombre de jours pour votre mensonge. Quand à vous, mademoiselle Maple et monsieur Dussoleil, vous aurez des heures de colle pour avoir eu recours à la violence. Le harcèlement est quelque chose de grave, alors prévenez au lieu de régler ça par vous même. »
Nous acquiesçâmes tous les 3 en même temps, acceptant notre punition. Le photographe avait sûrement, enfin j'espérai, compris la leçon. Je n'étais pas dérangé par ces heures de colle, car nous non plus n'avons pas vraiment été sincères même si nous n'étions pas en tort. Au moins je priai pour qu'après ça il n'y aurait plus jamais de problème avec lui.
Finalement, le chef de l'établissement nous fit signe de partir et de regagner notre salle de classe.

C'est ma punitionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant