J'ai peur

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PDV HINATA :

Je lui tiens toujours la main. Et je sens bien qu'il se retiens de faire demis tours. 

Nous marchons dans les rues goudronnées, éclairés par la lueur blanche et froide des lampadaires qui les longent. Au loin, nous distinguons les bruits animés de la fête foraine dont les attraction lumineuses marchent encore et où nombre de personnes déambulent. L'air frais de la nuit vient caresser notre peau et danser dans nos cheveux. Le sac de nourriture à la main, j'avance, guidé par Kageyama, qui me tire sur la main lorsqu'il faut tourner à l'angle d'une ruelle. Nous ne parlons pas. Entre nous, le silence est roi. Je ne sais pas quoi dire, je ne sais pas quoi faire. Ma main moite d'avoir tenus la sienne si longtemps tremble un peu. Et je sais qu'il le sens. Je n'aime pas le voir comme ça. Frustré et en colère. Quand cela arrive, il se met à redevenir celui qui criait sur tout le monde. Et même si je m'efforce de ne pas le montrer, ce côté de sa personnalité me fait peur. Ce n'est pas lui. Ce n'est pas le Kageyama qui souris et qui éclate de rire. Lorsqu'il redeviens comme ça, il n'est plus que l'ombre de lui même. Mais il arrive de plus en plus à ce gérer. 

Alors je ne dis rien. Je veux lui faire confiance. Je me contente de lui tenir la main sans rien dire. Parce que je pense que s'il ne la lâche pas lui, c'est qu'il en a besoin. Ce simple contact me rassure et j'ai le secret espoir qu'il ressente la même chose. Soudain, je sens mon bras être tiré vers l'arrière et je me stoppe dans mon élan, manquant de tomber à la renverse. Après avoir retrouvé une position stable, je me retourne vers la raison de cet arrêt soudain. Kageyama c'est arrêté d'un coup. Il est là, la tête basse, un bras ballant et l'autre tendu vers ma main. Ses cheveux en rideau devant son visage m'empêche de voir son expression. Mais je sens sa main serrer la mienne. 

Doucement, prenant soins de garder un rythme respiratoire normal, je m'avance vers lui. Je pose le sac au sol et, de ma main enfin libre, soulève la mèche m'empêchant de le voir. Son visage est crispé et paraît.... triste ? 

- Eh...

Il ne me regarde pas et son regard reste rivé sur ses chaussures. Je m'avance encore plus et place mon visage juste en dessous du siens, de sorte à ce que son regard soit obligé de croiser le mien. Cependant, cette position implique aussi le fait que nos visages soient extrêmement proches. Son souffle me caresse le visage et je dois me concentrer pour ne pas regarder ses lèvres séchées par l'air marin. 

- Eh regarde moi. Qu'est ce qui a ? 

Ses yeux noirs croisent enfin les miens et ne s'en détachent plus. L'expression qu'ils dégagent est encore plus puissante que celle de son visage. Ils sont emplis de douleurs et de tristesse. Il souffre ? Mais pourquoi ? Je continue de le regarder et peu à peu, une angoisse monte dans ma poitrine, m'étouffant. J'ai fais quelque chose de mal ? Il me reproche quelque chose ? Je...

- Je... Je suis désolé.

Il a lâché ça dans un souffle et le vent s'est empressé de l'emporter. Mais il l'a dit assez distinctement pour que je l'entende. Pourtant je n'arrive pas à parler. Je voudrais lui demander pourquoi il est désolé mais les mots restent bloqués dans ma gorge et la boule d'angoisse que j'ai dans la poitrine ne fait qu'augmenter. 

- Je suis désolé de réagir comme ça. 

- Mais tu -

- J'ai peur. 

Il a peur ? Mais de quoi ? Peu à peu, la proximité de son visage deviens oppressante, mon souffle se fait plus court et je sens les battements de mon cœur s'accélérer. Je ne veux pas qu'il ai peur. Je ne veux pas qu'il se sente mal. Je veux le protéger, l'empêcher de souffrir. Mais apparemment je ne peux pas. Parce que c'est ce qu'y est entrain de se passer. Il souffre et je ne peux rien y faire. 

Maison de vacance - Karasuno/kagehinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant