Qui n'a pas perdu un animal sans savoir quelle était la cause de son décès?
Votre cheptel dépérit à vue d’œil, de
mystérieuses traces de piqûres font leur
apparition sur le corps de vos animaux; le
vétérinaire lui-même n'en connait pas la
raison... Ne cherchez pas plus loin, vous êtes.surement la victime d'un "soukouyan" (ou "volant" selon la région).Il s'agit tout simplement d'une personne qui vous veut du mal. Assez souvent il s'agit d'un proche: voisin, ami voire même un parent! Il est sorcier et connait le rituel pour se transformer en soukouyan, afin de faire du mal une personne qu’il déteste. La croyance dit qu'il s'agit de la première personne hors du foyer aperçu le matin, car le soukouyan ne peut s'empêcher de revenir voir ses victimes et se délecter de leur souffrance.
Le soukouyan n'est jamais loin d'un arbre
nommé "fromager"(Ceiba pentandra). Une fois la
nuit tombée il y grimpe, et, à l'aide
d'incantations, retire sa peau pour la suspendre
dans l’arbre. Il prend alors l'apparence d'une
boule de feu incandescente, ressemblant
quelques fois à une bête.
Dès lors, il s'envole dans la nuit à la recherche de victimes animales ou humaines. Elles se réveilleront le matin avec des traces de morsures ou de picots voir de bleus sur le corps, selon la force d'attaque dudit "soukouyan".Donc, le vengeur doit attendre que le
soukounian se présente chez lui et qu'il
s'éloigne. À ce moment, il peut passer à
l'action. Il doit d’abord retrouver le fromager
dans lequel le sorcier à laisser sa peau. Une fois
dans l'arbre il étale sur la peau du "volant" une
préparation parée au préalable avec tout ce
qu'il y a de plus épicé : piment, sel, ail,
moutarde, curcuma, gingembre... Bref de quoi
vous faire couler le nez et piquer les yeux!
Après avoir appliqué sa préparation, il doit
rapidement s'éloigner de l'arbre avant le retour
du sorcier désincarné. Le soukounian doit
impérativement se revêtir de son enveloppe
charnelle avant le lever du jour; sinon il risque
de brûler vif. Mais si des épices ont été
discrètement placées dans sa peau, au lieu de revenir à sa vie civile il se tord de douleur. Il est fort possible qu’il finisse à l'hôpital pour mourir dans d'atroces souffrances, car les épices le consumeront de l'intérieur. Dans certains cas, il se tordra au bas de l'arbre en tombant en poussière. Mais à chaque fois, il poussera un hurlement à glacer le sang.
À sa veillée funèbre ainsi qu'à son enterrement, personne ne pleurera le soukouyan. Dans l'esprit de tous, il restera un malfaiteur, le soukouyan du quartier.