Le bon samaritain

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—Quand elle sortit sur le parking, une jeune femme qui faisait ses courses dans un centre commercial découvrit que l’un de ses pneus était à plat. Alors qu’elle se tenait près de sa voiture, désemparée, un homme en costume d’affaires s’approcha d’elle et lui demanda si elle avait besoin d’aide. Elle lui répondit qu’elle
allait appeler un garage mais il s’y opposa
vivement, lui expliquant qu’elle en avait pour une heure, alors que si elle lui permettait de l’aider, elle pourrait rapidement repartir chez elle. Quand la femme, qui avait une journée chargée, lui donna son accord, l’homme posa sa mallette dans le coffre et commença à
réparer le pneu crevé. Une fois le travail
terminé, il lui demanda si elle pouvait l’amener de l’autre côté du centre commercial, où était garée sa voiture mais regardant sa montre, la femme réalisa qu’elle était en retard et elle lui
répondit que ça n’allait pas être possible. Elle lui lui expliqua qu’elle devait rentrer chez elle le plus rapidement possible car c’était l’anniversaire de sa fille et que son mari et ses deux enfants l’attendaient. Après avoir entendu ses excuses, l’homme partit sans insister.
En arrivant chez elle, la jeune femme raconta sa mésaventure à son mari qui sortit vérifier le pneu. Là, il s’aperçut que l’homme avait, par inadvertance, oublié sa mallette dans le coffre du véhicule. Il la rapporta au salon, la montra à sa femme et après une courte discussion ils
décidèrent de l’ouvrir, pensant qu’ils y
trouveraient peut-être le nom ou le numéro de téléphone du bon samaritain. Mais le porte-documents était bien loin de contenir ce à quoi ils s’attendaient car à l’intérieur ne se trouvaient qu’un couteau et une corde.
Cette légende urbaine se décline en de très
nombreuses versions. Souvent, la femme
détecte le danger par quelque signe révélateur et parfois elle échappe à la mort par pur hasard, comme dans cette version. L’histoire est fort ancienne et elle existait déjà à l’époque où les voitures étaient tirées par des chevaux.
Elle racontait qu’un cocher ayant accepté de faire faire une promenade à une dame
s’apercevait que ses bras étaient particulièrement velus pour une femme.
Soudain effrayé, le malheureux s’arrangeait pour faire descendre sa passagère et s’enfuyait. Une fois en sécurité, il s’apercevait que la dame avait oublié son sac à main sur le siège passager et en l’ouvrant, il y découvrait un unique objet: une hache.
En 1998, l’histoire connut une nouvelle
variante, localisant les faits au centre
commercial Tuttle, à Columbus, qui devint
rapidement populaire et de nombreux clients affolés appelèrent le supermarché en question. Les médias, alertés, estimèrent alors que
l’histoire devait être inspirée d’un événement de la vie réelle et bientôt la rumeur prit une telle ampleur que la police dut de Columbus dut lancer une enquête pour apaiser les esprits. Bien évidemment, aucun incident de ce
genre n’avait jamais été rapporté.

Dark Stories 1 (French)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant