Interlude II : Les Pseudologues

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— Hoseok ?

Je replaçai rapidement mon téléphone dans la poche arrière de mon jean.

— Ton père veut te voir.

— Ok.

Je tirai une dernière fois sur ma cigarette avant d'écraser le mégot sous ma chaussure. Le ciel était sombre ce soir, je ne distinguais pas les étoiles. Je fis demi-tour et remerciai Yunhyeong avant de retourner à l'intérieur.

La maison de Joheon n'était pas très grande et les murs assez fins, passer certains appels dehors malgré le froid et l'humidité était préférable.

Je montai à l'étage et frappai trois coups contre la première porte. La tête de Seungcheol apparut dans l'ouverture.

— Mon père est là ?

— Ouais.

— Il veut me parler.

Il s'écarta alors du passage. Au fond de la pièce, mon père et Songyoung discutaient. Lorsqu'ils remarquèrent ma présence, ils remercièrent Cheol, qui quitta la pièce.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? demandai-je en m'adossant au mur.

Tous deux restèrent silencieux. Mes yeux les détaillèrent à tour de rôle jusqu'à ce que mon paternel finisse par me demander :

— T'as des nouvelles ?

Mon regard s'agrippa au sien.

— De ? Jimin ? Non.

— T'es sûr ?

— S'il m'avait contacté, je le saurais, tu crois pas ?

— Hm.

S'il commençait à douter de moi, c'était mauvais signe. Presque trois mois que Jimin était parti et c'était seulement la seconde fois que l'on se parlait. Mon portable n'était pas sur écoute, et lui, il avait changé de numéro. Il n'avait que son intuition pour douter de ma sincérité car je m'assurais toujours que personne ne laisse traîner ses oreilles lorsque j'étais en appel.

— Et vous, tentai-je. Vous en avez ?

— Aucune. Mis à part savoir qu'il se cache au Japon, on n'a rien.

C'était une bonne chose. S'ils n'avaient aucune idée de la ville dans laquelle Jimin se trouvait, il était en sécurité pour quelques jours. Mais fallait-il encore qu'il m'écoute et se barre loin de Yoongi. Il se croyait en lieu sûr avec lui, mais ce n'était pas le cas.

Je ne savais pas si c'était un signe du destin ou une merde dans le genre, mais les documents sur lesquels j'étais tombé durant le transfert des locaux n'avaient rien de rassurant.

Est-ce que c'était le même Yoongi ?

Je n'en étais pas sûr, mais dans le doute, Jimin devait le fuir.

— On va faire quoi quand on lui mettra la main dessus ?

Songyoung, qui était muet depuis mon arrivée, se leva subitement.

— Je le tuerai, lâcha-t-il sans aucun sentiment.

— C'est ton fils, Hyung. Ton unique fils, lui rappelai-je.

— C'est surtout un déserteur.

— On ne sait pas pourquoi il est parti. Si ça se trouve, il a ses raisons.

J'essayais d'amortir la situation du mieux que je le pouvais, mais c'était compliqué. Park Songyoung était redouté et redoutable. Il était capable de tout. De faire assassiner des proches pour atteindre le sommet ou de condamner la vie d'un enfant en signant un papier. Même buter son propre gamin était envisageable.

Arès meets HadèsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant