Chapitre 5

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A 16h30, les trois garçons sortirent de leur dernier cours et partir ensemble puisque ils devaient se rendre chez Sunghoon pour faire leur devoir. Ce dernier avait l'air ravi que ses amis viennent travailler chez lui. Sunoo était juste content d'avoir été invité chez quelqu'un pour la première fois de sa vie. Quant à Riki il était toujours aussi silencieux que depuis le début de la journée et le noiraud trouvait son attitude de plus en plus anormale même si il était clair qu'il le préférait comme ça plutôt que agressif et méchant. Sunghoon habitait dans une grande maison moderne que Riki connaissait par cœur vu que les deux étaient amis depuis l'enfance. Lorsque ils entrairent, les trois adolescents se firent acceuillir par une femme d'une quarantaine d'année dont le visage était éclairé par un grand sourir.

- Bonjour les garçons ! Déclara-t-elle alors qu'elle était en train d'enfiler un manteau. J'allais justement m'en aller, j'ai un rendez vous.
Elle posa son regard sur le noiraud.

- Tiens, tu dois être Sunoo, j'ai beaucoup entendu parler de toi par les parents de Riki et Sunghoon !

Sunoo se mit à rougir violemment et laissa s'échapper un petit rire nerveux. Est ce que la femme venait bien de dire que Sunghoon parlait beaucoup de lui ? Mais que pouvait-il bien dire ? Il jetta un regard à ce dernier qui était debout à côté de lui et remarqua que lui aussi était rouge comme un poivron rouge. Quant à Riki, il regardait la scène se dérouler devant ses yeux avec un air agacé.
Finalement la mère de Sunghoon partit et les trois entreprirent de se mettre au travail.
Pendant au moins une demi heure, Riki regarda les deux autres faire le travail, pas parce qu'il ne voulait pas le faire (bien qu'il détestait travailler)
mais parce qu'il était incapable de se concentrer sur autre chose que ses pensées. Il n'arrivait pas à se sortir tous les horribles mots que son père avait utilisé pour décrire le douloureux passé de Sunoo. Et le fait de voir ce corps si fragile juste à côté de lui et se dire qu'il avait enduré des choses inhumaines et qu'il avait souffert en silence pendant des années et des années, le fit se dégoûter de lui même. Le blond avait tellement réfléchis que maintenant il était sûr et certain qu'il s'en voulait plus que jamais il ne s'en voudrait et se rendit compte que cette haine envers Sunoo n'était que de la jalousie. Car Sunoo était mignon et doux, il était délicat et gentil, il ne serait même pas capable de faire mal à une mouche, il avait beau souffrir, il était toujours généreux et patient. Riki se détestait.

Au bout de presque une heure, Sunghoon quitta la pièce un instant laissant les deux autres ensemble. Ce n'était pas la première fois qu'ils se retrouvaient seuls dans une pièce puisque qu'ils vivaient ensemble et pourtant une étrange ambiance pesait sur eux. Riki savait que le noiraud avait remarqué son changement de comportement et il s'attendait à ce que celui ci prenne la parole mais il n'en fit rien. Sunoo fixait le sol comme si il avait peur de croiser le regard du blond qui avait effectivement les yeux posés sur lui. Il hesitait à dire quelque chose. N'importe quoi. Pour que Sunoo comprenne qu'il ne voulait plus lui faire de mal. Il s'apprêta à ouvrir la bouche mais Sunghoon revint à ce même moment, interrompant le blond.

Les deux garçons rentrèrent finalement chez eux vers 21h après avoir manger des pizzas en même temps que de faire leur travail qui s'était avéré plus long que prévu. Ils prirent le bus sans s'adresser un mot mais cette fois ci, ils ne s'étaient pas chacun mit l'un à l'opposé de l'autre. Sunoo était assis et Riki se tenait à la barre juste à côté de lui. Et le noiraud fut déstabiliser de constater que Riki cherchait presque à le cacher des autres passagers comme si il voulait le protéger. Sunoo se mit à rougir tout seul.

Une fois arrivés, ils montèrent dans leur chambre et se posèrent tout deux sur leur lit, exténués.

- Ni-ki... Commença Sunoo et il attendit un peu avant d'enchaîner.
Qu'est ce que tu allais dire tout à l'heure, avant que Sunghoon revienne...?

Riki mit quelques secondes avant de comprendre à quoi faisait allusion le noiraud.

- Euh... Rien, rien du tout.

- ok... Sur ces mots Sunoo se leva lentement et mollement de son lit pour aller à la salle de bain mais il fut coupé dans son élan lorsque le blond reprit la parole.

- Sunoo... C'était sûrement la première fois que Riki prononçait son nom sans la moindre trace de dégoût dans sa manière de le dire. Et le noiraud ressentit un coup d'adrénaline se projeter dans son corps.

- O-oui...?

Riki marqua une longue pose. Il cherchait ses mots.

- Je voulais te dire que je....

- Tu ?

-... Je suis désolé. Je ne sais pas pourquoi je t'ai fais ça, pardon.

Le cœur de Sunoo battait de plus en plus fort et ses joues viraient au cramoisi. Les deux adolescents se regardèrent. Riki cherchait un tout petit peu de pitié dans le regard du noiraud mais il trouva bien plus. Tristesse, souffrance mais aussi tendresse et gentillesse se mélangeaient dans ses yeux. Et le blond ne su comment se retenir plus longtemps et il explosa en sanglot devant Sunoo. Ce dernier sentit son cœur se serrer encore plus fort. Les larmes du jeune garçon avaient l'air d'avoir été empêchées de couler durant des années tellement elles coulaient à flots. Le noiraud s'approcha lentement de l'autre ne sachant pas ce qu'il devait faire, s'il devait avoir pitié ou s'il devait rejetter Riki comme ce dernier l'avait toujours fait avec lui.

- Je ne savais pas... Je suis désolé. Je me déteste... Je suis une horrible personne. Les mots du blond étaient à peine compréhensibles, ses paroles étant étouffées dans ses sanglots.

- Tu n'es pas une horrible personne Ni-ki, même si tu l'as été avec moi...Tu as juste terriblement mal. Sunoo s'assit parterre à côté de Riki qui degoulinait sur le sol depuis qu'il avait commencé à pleurer. Le blond avait le visage plongé dans ses mains et son corps était crispé et recroquevillé sur lui même. Alors, Sunoo, d'un geste délicat, posa sa main sur le dos de Riki qui le laissa faire. Car c'était ça dont il avait besoin, une main pour le réconforter, quelqu'un a qui dire à quel point il se haïssait, une épaule sur laquelle pleurer. Et c'est exactement ce qu'il fit. Riki s'approcha un peu plus de Sunoo et posa sa tête qui lui faisait un mal de chien, sur l'épaule du noiraud et ses larmes coulèrent sur leurs vêtements et ils restèrent comme ça.

I Can't Hate You : ~Sunki~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant