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- A M Y-

Flash back - quelques semaines plus tôt

— Aller, tu me fatigues avec tes bêtises. Je travaille demain en plus.

— Quoi ? Mais j'ai pas fini de te raconter l'histoire ! Tu loupes la partie la plus importante !, s'exclame ma petite sœur derrière le combiné.

Ça devait bien faire une heure que Khady et moi étions en appel vidéo, et qu'elle se faisait un malin plaisir de me raconter tous les bons gros ragots au sein de notre petit quartier. Alors au début, c'était drôle, mais là ça devient lourd.

— Tu me raconteras dans quelques semaines, quand je serais en face de toi, j'annonce en baillant.

— Ah oui, c'est vrai que tu reviens pour le mariage de Mariam. J'étais certaine que tu te pointerais pas pourtant.

— Tu me connais bien. J'avais nullement l'intention d'y aller, j'avais même d'autres projets, je dis en faisant référence à nos vacances. Mais maman m'a presque suppliée d'être là. J'ai pas eu le cœur à lui dire non. Sois disant que c'était pour faire taire les mauvaises langues, pff.

— Bin, elle a pas tort. Depuis que tu as refusé de te marier, la famille pense que tu cherches à cacher quelque chose. C'est pour ça qu'elle veut absolument que tu sois là, pour leur faire fermer leur bouche, dit-elle en hochant la tête.

— J'en ai marre Khady. Je me suis pas réveillé un matin pour qu'on vienne se mêler de mes affaires à ma place. Et maman qui veut toujours tout prouver, elle m'agace !, je dis légèrement agacée.

— Ils sont vieux jeu laisse tomber. Ça leur passera. Eh, mais attends ! S'exclame-t-elle. Pourquoi tu ne viendrais pas avec ton copain, Alec ? Quand ils verront que t'as déjà quelqu'un, ils te laisseront peut-être tranquille !

— Quoi ?, j'explose de rire. Tu t'entends là ? T'imagine le carnage ? « Non seulement, elle fréquente quelqu'un hors mariage, mais en plus, il est blanc ». Je sais déjà comment ça va finir et je ne veux pas exposer Alec aux idéologies dépassées de ma famille, je finis plus sérieusement.

— Oui je suis d'accord avec toi Mymy, mais en même temps, tu pourras pas le cacher éternellement. Va bien falloir qu'il nous rencontre un jour, si c'est avec lui que tu veux finir ta vie.

Elle marque un point. Et c'est une gamine de 14 ans qui me dit ça.

— Je sais oui, mais je sais pas. Je sais pas si c'est une bonne idée de faire ça maintenant. Comme ça, sans prévenir.

— Réfléchis-y. Qu'est-ce que tu as à perdre ? Au mieux Alec t'aime et il s'en fiche de ce qu'on peut bien penser de lui ou de votre relation parce que c'est toi et personne d'autre. Au pire, bah je veux pas dire, mais, si ça le dérange...

— C'est pas Alec le problème dans cette histoire, j'interviens. Je connais mon copain et c'est sûrement pas ça qui va l'empêcher de m'aimer et de rester avec moi.

— Ah ouais, t'en est sûre ?

— Plus sûre que le soleil est une étoile.

— Frimeuse, rouspète-t-elle.

— Le problème, c'est papa, c'est maman. C'est surtout papa ! Dans sa tête, il doit penser que je reste assise à attendre l'homme qui va m'épouser depuis plus de 20 ans.

𝑵𝑨𝑻𝑨  𝟐Où les histoires vivent. Découvrez maintenant