𝑵𝑨𝑻𝑨 𝟐

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ALEC

— Au fait, vous vous êtes rencontrés comment, ma Mymy et toi ? Elle ne veut pas me dire !

On venait de finir de dîner tous ensemble et j'étais dans la cuisine avec Khady en train de l'aider à faire la vaisselle. Elle avait pas arrêter de me parler durant tout le repas, et pour la punir, ses parents lui ont accordé la corvée de vaisselle. Je me sentais mal pour elle alors je lui ai proposé mon aide. Je pense qu'elle a jamais été aussi heureuse de laver des assiettes. Et elle en profitait pour m'attaquer de questions, encore.

— En boîte, je dis en ricanant. C'était assez rocambolesque, comme rencontre, dis-je en y repensant.

À peine arrivée dans cette ville qu'elle voulait déjà en découdre avec le monde. Comment c'est possible d'autant se faire remarquer quand on y repense ? Crier sur un mec bourré devant une boîte de nuit, quand même.

— Ah ? Et ? dit-elle un peu plus curieuse.

— Laisse tomber mais, elle ne m'aimait pas trop, au début. Je crois, je dis en souriant.

— Qu'est-ce que tu lui as fait ?

Trois fois rien, J'ai frappé Farid pour elle sans la connaître puis je l'ai forcé à monter dans la voiture d'un inconnu dans la même soirée alors que j'avais bu et que j'aurais pu nous tuer. Ensuite je prenais un malin plaisir à la taquiner à chacune de nos rencontres parce qu'elle avait rêvé que je l'avais embrassé quand je jouais illégalement au chauffeur pour dépanner Yves.

— Rien, je suis un gentil garçon. Ça devait être physique. Trop beau et trop désintéressé, ça a dû l'agacer.

— C'est ça oui. Et comment vous vous êtes mis ensemble du coup, si elle t'aimait pas ?

— Ah. Si tu veux tout savoir j'ai dit à Nata que je l'aimais mais elle n'a rien répondu et elle m'a snobé quelque temps avant de me faire un long et périlleux discours le jour de mon anniversaire, au lieu de juste me dire " moi aussi je t'aime Alec", je dis en tirant une moue.

— Je ne te crois pas, dit-elle en ricanant. Amy ? Faire un discours ? Ça ne lui ressemble pas.

— Si je te promets, mais ne lui dis pas, ça va la contrarier. Elle déteste que je lui en parle, je dis en riant.

— Et c'est quoi les petits drames que vous avez traversés ensemble ? Tous les amoureux en ont, elle remue des sourcils.

Trois fois rien. La mort de mon frère, ma mère biologique qui revient et sa maladie, son ex-crapaud qui prenait encore trop de place, Clara qui essayait de semer la zizanie dans notre couple avec un supplément Farid dont j'aurais vraiment pu me passer, et j'en passe. Tout ceci est méga dramatique, non ?

— Passe. Tu es bien trop curieuse jeune fille, je dis en lui jetant de l'eau au visage.

— Eh ! Mais je dois savoir je suis quand même sa petite sœur ! Je pourrais vous défendre envers et contre tous si je connais tout depuis le début.

— C'est ça.

— Bon OK, boude-t-elle. Et c'est quoi les moments qui t'ont le plus marqué avec elle ?

Quand on fait l'amour.

— Il y en a tellement que je pourrais t'en faire une liste. Des bons, des mauvais...

Les événements du nouvel an au chalet, nos visites à l'orphelinat, toutes les fois ou on a fait une activité sportive ensemble, l'île de Porquerolles, ses problèmes avec son père. Mais aussi la façon dont elle m'a soutenu à la mort de Tony. Sans elle, j'aurais jamais remonter la pente.