25 Serpentum Mors Attra

352 27 2
                                    

Durant une fraction de seconde, Edenn songea qu'elle tenait sa chance d'être libre. Il suffisait qu'elle prenne sa baguette et qu'elle se libère du sortilège qui la  liait à la maison.
Peut être même qu'elle pouvait le livrer à l'Ordre.

Il était étendu à ses pieds, inconscient, vulnérable.
Elle se baissa, saisit sa baguette, et pendant quelques secondes, elle fut tentée de le ligotter.

Puis il poussa un faible  gémissement,
Edenn soupira et se pencha sur lui.

Il n'y avait aucune blessure apparente. Elle retira sa chemise  et la vit.
Une marque noire  en forme de serpent.

- Merde ! Un serpentum. Ça, c'est signé Méredith.
Alors, tu t'es un peu trop approché de ta soeur hein ?

Edenn appela Vixy.
La petite elfe apparut aussitôt.

- Oh non, maître Rabastan, que lui avez voys fait ?
- Ce n'est pas moi  Vixy. Et Chut ! Ne réveille pas Ange. Écoute moi, c'est un Serpentum. Il me faut une potion, mais je n'ai pas les ingrédients ici.
- Moi je peux les trouver, oui oui oui.
- Parfait.

Edenn utilisa la baguette de Rabastan. Elle lui résistait, mais elle n'avait pas le temps de s'en préoccuper.
Elle fit apparaître une feuille et une liste d'ingrédients se grava sur le papier.
Elle l'a tendit à Vixy.
- Dépêche toi. Lui enjoigna t'elle.
L'elfe disparu aussitôt.

Edenn fit léviter Rabastan toujours inconscient jusqu'à sa chambre, qu'elle insonorisa.
Puis elle posa l'extrémité de sa baguette sur la tempe de Rabastan.

- Enervatum.

Il ouvrit aussitôt les yeux.
- Edenn ?
Elle était penchée sur lui.
- Oui, écoute moi bien. Tu as un Serpentum, sûrement un cadeau de ta soeur. J'ai envoyé Vixy chercher les ingrédients  mais il faut que je retarde le processus. Ça va faire mal, très mal. Je devrais dire que j'en suis désolée, mais ce n'est pas le cas. Tu es prêt ?

Il était en sueur.
-  Vas y. Ne me ménage pas.
- Je n'en avais pas l'intention.

Elle posa l'extrémité de sa baguette sur la marque, et retira une incantation. Une lueur orangée jaillit de la baguette et frappa la marque noire, qui serpentait déjà autour du nombril.

Rabastan hurla de douleur, et le serpent recula.
Edenn jeta un coup d'oeil à son patient, et soupira.
Le visage de Rabastan était tordu par la douleur.
Il était brûlant de fièvre.
Elle posa un gant imbibé  d'eau fraîche sur son front, puis rafraîchit le reste de son corps.
Vixy revint avec les ingrédients, et Edenn prépara la potion.

- Il faut attendre six heures, maintenant. Expliqua la jeune femme.

Elle tira un fauteuil près de Rabastan.
Régulièrement, elle le rafraîchissait, puis recommençait l'incantation. Il hurlait comme un possèdé, sous l'effet d'une douleur insupportable.

Le calvaire dura six interminables heures.
Tous les quart d'heures, Edenn récitait l'incantation.
Mais les traces noires ondulaient irreductiblement le long de son torse, remontaient vers son coeur. Lorsqu'elles l'atteindraient, il ne serait plus possible de le sauver, il mourraient dans une souffrance intolérable.

A présent, le corps épuisé de Rabastan n'avait plus aucune réaction. Il était atteint de soubresauts, lorsqu'elle appliquait le sortilège, puis il était parcouru de longs spasmes, mais il n'avait plus la force de crier.

Edenn aussi était à bout de force. Le sort demandait une grande énergie, qui ajouté à la peur de voir mourir sous ses yeux, la vidait de ses forces

Il agonisait, lorsque la potion  fut enfin prête. A présent, rien n'arrêtait la progression des stries noires, et elles avaient presque atteint son coeur. Il avait perdu connaissance.

Edenn le réanima une fois de plus,
- Non, marmonnat'il je veux plus, pitié. Laisse moi mourir.
- Rab, ouvre la bouche,la potion est prête, il faut que tu la boives. Allez, fais un effort.

Il entrouvrit la bouche, et elle lui versa la potion.
Il l'avala par petites gorgées.

Il termina la dernière goutte, et fut pris de spasmes.
- Merde !
Le serpent noir venait d'atteindre son coeur.

Les yeux de Rabastan se revulsérent, de la bave sortit de sa bouche.
Il eut un dernier soubresaut, et son coeur cessa de battre.

- Non ! Non non non non, reviens !

Elle aposa l'extrémité de la baguette sur la poitrine du mangemort.
- Allez, Bats toi, reviens ! Je sais que tu peux le faire.

Le corps inerte s'arqua, une fois, deux fois, trois fois.
Elle l'enjemba et lâchant la baguette, elle roua de coup la poitrine  de Rabastan.

- Allez ! Rab ! Me fais pas ça ! Tu peux le faire ! Vas y !
Combien de temps cela dura t'il ?
En sueur, les cheveux en bataille, le chemisier a moitié ouvert, découvrant son soutien gorge en dentelle, elle s'acharnait, refusant l'evidence.

- Je savais que tu tenais encore  à moi.

La voix était faible, à peine un murmure, mais les yeux bruns  la fixaient,  d'un air las.
Elle se figea.
Et durant quelques secondes, ils plongèrent  leur regard dans celui de  l'autre.

Elle réalisa seulement à ce moment là, seulement qu'elle était assise sur lui à califourchon, à moitié nue.

Elle réajusta son chemisier, et descendit.
- Tu m'as sauvé la vie. Murmura Rabastan. Pourquoi ?
Elle haussa les épaules.
- Je suis médicomage, j'ai prêté serment de soigner les gens qui en ont besoin, quel qu'il soit.
- Donc  tu ne l'as pas fait parce que tu éprouvés des sentiments pour moi ?
- Absolument pas.
- Même pas un petit peu ?
- Tout ce que je ressens, c'est de la haine ! Mentit elle.
- Je vois. Un.jour peut être..
- Jamais. Maintenant que j'ai accompli mon devoir, je vais partir. J'emmène Ange avec moi.
-Tu ne peux pas faire ça Edenn, c'est trop dangereux.
- Peut être, mais c'est à moi d'en juger. Repose toi.

Il s'agita, tenta de se redresser,  mais il n'avait plus de force.
- Tu comprends pas, avant de croiser Méredith, on venait d'être averti. Le petit Potter venait de se faire prendre,  il était au manoir Malefoy, il est sûrement mort à l'heure qu'il est, vous avez perdu, tes amis vont tous mourir, les uns après les autres. Ici tu es en sécurité. Écoute moi, je t'en prie.

Elle tremblait. L'annonce de la probable mort de Harry la peinait terriblement. Il n'était qu'un enfant, et le dernier espoir du monde sorcier

- Vous êtes des monstres. Si ce doit être la dernière chose que je ferais, alors je mourrais en luttant de toutes mes forces contre le  tyran qui te sers de maître. Adieu Rab. Aujourd'hui je t'ai sauvé la vie,  mais,ne crois pas que cela change quoi que ce soit. Tu restes la pire des ordures à mes yeux.

- Edenn...sa voix n'était plus qu'un murmure.

Elle quitta la chambre, le dos droit, en dépit de son  extrême fatigue.
Elle se rendit dans la chambre de son fils. Ange  dormait, paisiblement.
Elle le réveilla en douceur.

- Ou on va ? Demanda.t'il d'une voix ensommeillée.
- Chez papy et mamie.
- Et papa, il vient aussi ?
- Non. Il...Il a des choses à faire.
- Mes jouets !
- On en rachètera d'autres.
Ange s'arrêta net.
- Ça veut dire qu'on reviendra pas ici ?
- Je ne crois pas  non.
- Mais papa et Vixy je les reverrais jamais ?
- Je ne sais pas chéri.

Elle avait hâte de partir à présent. Elle ignorait ce qui se passait  en dehors de ces murs, ni même où elle se trouvait, mais elle voulait se battre aux côtés des gens qu'elle aimait. Ses frères, ses amis, ses parents.

Elle prit la main de son fils  et ouvrit la porte d'un coup de baguette magique.  L'aube se levait à peine.
Elle serra son fils dans ses bras.
- On va voir papi et mamie. Dit elle.

Elle saisit le parapluie qu'elle avait attrapé avant de partir, et le transforma en portoloin.
Puis, ils disparurent dans un tourbillon.

La dernière image qu'elle emporta, fut celle de  Rabastan, sur le seuil, elle entendit son cri, tandis qu'ils disparaissaient.

La Fille D'Orion BlACK Où les histoires vivent. Découvrez maintenant