C'était sans doute le jour le plus chaud de l'année. C'est en tout cas comme ça que le jeune homme le ressentait. Mais sa présence au soleil depuis plusieurs heures avaient dû fausser ses estimations. En effet, autour de lui, plusieurs personnes portaient des pulls légers, cherchant à s'abriter du vent léger qui n'avait cessé depuis la matinée.
Il essuya les gouttes de sueurs qui perlaient sur son front. Dans sa tenue de jardinier, Shu Nian avait vraiment trop chaud. Il ouvrit doucement son uniforme gris, juste assez pour laisser dépasser son tee-shirt blanc. Il enfonça un peu plus sa casquette sur ses yeux, quand il remarqua le regard que posait une jeune femme sur lui. Il la salua rapidement d'un signe de la tête. Il attrapa son arrosoir, et s'éloigna en claudiquant. Un peu plus loin, adossé contre un arbre, son vélo l'attendait sagement. Il le reprit, et monta dessus.
Il parcourut les allées du parc sans même y prêter attention. Ça faisait déjà trois ans qu'il travaillait ici. Il avait été embauché comme jardinier. C'était un travail calme, et sa vie était calme. Banal.
Tout ce qu'il avait toujours voulu. En tout cas, c'était tout ce qui lui avait été refusé depuis le début de sa vie. Il avait enfin l'impression de respirer, alors que le vent fouetter son visage. Malgré ce sentiment de liberté, il avait toujours une boule au fond de la gorge. Il savait très bien pourquoi.
Doucement, ses pensées commencèrent à dériver vers lui. Il savait qu'il ne devait pas. Il avait tenu le coup, pendant tellement de temps. Mais parfois, c'était vraiment très dur. Trois ans sans penser, voir, toucher, ou même avoir des nouvelles de la personne qu'on aimait c'était très long. Trop long même, pour quelqu'un comme lui, qui avait toujours vécu à ses côtés.
Les derniers mois avant son départ, leur relation était devenu vraiment intense. Il se souvenait de tout, dans les moindres détails. De sa jalousie excessive, de cette fille qu'il avait ramené et embrassé. Mais aussi, et surtout, de leurs baisers. Ceux qu'ils avaient échangés dans sa chambre, impatient, violemment. Comme si c'était devenu vital pour l'un comme pour l'autre. Après quelques instants de bonheur, qui semblait n'avoir duré que quelques secondes, tout s'était effondré. A partir du moment où ses parents avaient tout découvert.
Il n'avait eu d'autres choix que de partir. Machinalement, à mesure que ses souvenirs avançaient, il porta sa main à son visage. Il serait marqué à vie, il le savait.
C'était l'une des nombreuses raisons qui l'empêchait de retourner auprès de celui qu'il aimait. Bien sûr, il s'était tenu au courant de tout. Certes, il avait coupé le contact avec lui, mais avec internet, pas avec le monde extérieur.
Il se rendit compte à quel point ça avait été facile pour lui de disparaître. Aucun amis pour s'inquiéter, aucune famille à prévenir. Il n'avait toujours eut que lui. Son maître.
Et maintenant il n'avait plus personne. Il soupira. Encore une fois.
Il secoua sa tête, s'intimant d'arrêter d'y penser. Il savait bien qu'il ne pouvait pas passer le reste de sa vie comme ça, à se morfondre sur lui. Il ne le reverrait jamais. C'était son choix. Il devait accepter de vivre avec les conséquences.
Le soleil commençait à décliner à l'horizon. Shu Nian aait enfin terminé sa journée.
Il aimait bien s'occuper de ce parc. Entouré d'immeuble d'affaires, il était très calme la journée. Il s'animait surtout aux première lueurs du jour, lorsque des joggeurs faisaient leurs apparition, au moment du repas, où les employés sortaient profiter des quelques rayons du soleil, et à la sortie des bureaux. Le reste du temps, il était seul. Il aimait le calme, pouvoir contempler les oiseaux qui volaient paresseusement, arroser les fleurs. Dans ces moments-là, il pouvait vraiment porter attention à chaque détail.
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LosoweJe ne vais pas nécessairement republier mes anciennes histoires, je ne pense pas qu'elles soient très intéressantes, mais ça ne m'empêche pas d'avoir de nouvelles idées de temps à autre. Alors voilà quelques trucs que je pense et que j'écris comme ç...