Saison 1 - #4 - Le goût de l'innocence

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Quelle belle aventure que celle des rayons du soleil au lever du jour.

Discrètement, ils se faufilent à travers la fine fente laissée par les rideaux de la chambre afin de se propager de manière exponentielle à travers elle, illuminant dans la foulée les objets se trouvant sur leur chemin. Voilà que le lieu, qui se voulait jusque-là bien sombre, est désormais paré d'un habit de lumière plus joyeux.

Leur quête n'est cependant pas finie, il leur faut encore atteindre l'être endormie sur le lit et qui, naïvement, n'a pas jugé utile de couvrir sa tête des draps de soie.

C'est à pas feutré qu'ils avancent vers elle au fur et à mesure où le soleil s'élève dans le ciel mais avant qu'ils aient pu atteindre leur cible, un obstacle se dresse sur leur route.

Que de déception, se dira-t-on !

L'obscurité reprend le dessus quelques instants avant que leur « ennemi » finisse par s'avérer un puissant allié dans leur invasion en masse, ouvrant d'un geste brusque les deux rideaux de cette pièce dont la beauté ne ressort que si, elle est baignée de lumière.

« Hum. »

Machinalement sa main se serre sur le drap de soie et un grognement quitte ses lèvres afin d'exprimer son agacement quant à cette soudaine invasion solaire.

Pourquoi Maria est – elle toujours aussi brutale dans ses actions ?

Il est vrai qu'elle se doit de se réveiller afin d'accomplir les tâches « ingrates » qui sont les siennes mais mérite – t – elle d'être ainsi agressée par le rayonnement de l'astre pour affronter cette nouvelle journée ?

Elle aurait voulu qu'elle vienne s'asseoir près d'elle, caressant sa chevelure comme le ferait une mère aimante avant de lui intimer de se lever pour se préparer et aller prendre le petit déjeuner. Elle aurait voulu qu'elle lui brosse sa chevelure interminable pendant qu'elle sirote son thé tout en lui racontant les derniers potins de la civilisation londonienne et qu'elle lui rappelle les règles de bienséance que doit respecter une fille de sa condition.

Elle aurait voulu des choses que malheureusement elle n'aura pas car Maria, de ses origines moyennes, se montrait rustre et sévère.

« - Maria, encore cinq minutes, je t'en prie...

- Je vous apportais simplement de quoi vous changer, dit une voix douce mais clairement masculine. »

La jeune fille ouvrit d'un coup les yeux, se redressant pour observer l'inconnu qui, adossé au rebord de la fenêtre tout en ayant les bras croisés, lui faisait face avec un sourire aux lèvres.

Elle l'observa quelques instants, le décortiquant de la tête aux pieds.

D'à peu près 1 mètre 90, l'homme qui se tenait face à elle respirait la noblesse à plein nez. Son costume d'un marron auburn fait sur mesure, ses boutons de manchette arborant le blason de sa famille, sa cravate verte assortie à ses yeux...

En parlant de ses yeux, ce fut probablement ce qui la frappa le plus. Ils étaient si verts qu'elle se perdait dedans sans pouvoir articuler un mot correctement.

Cela ne sembla aucunement dérangé l'inconnu qui gardait son sourire imperturbable. Apparemment, c'était monnaie courante pour lui de se faire ainsi dévisager. En même temps, quand on amène une inconnue chez soi, on ne peut pas s'attendre à une autre réaction que celle – ci.

« - Qui êtes...vous ? »

Ah enfin, la fameuse question.

Qui êtes – vous ? Où suis – je ? Que me voulez – vous ?

To Be Mine {EN PAUSE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant