Saison 1 - #9 - Nous...

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La calèche s'arrêta devant la demeure des Moriarty, laissant descendre les trois jeunes.

Prior et Louis levèrent la tête vers la grande bâtisse qui leur faisait face, retenant leur respiration quelques instants avant de se tourner à l'unisson vers Albert.

Le jeune noble n'était pas dupe, il savait que cette intégration ne serait pas de tout repos pour les deux orphelins mais la tâche de leur rendre la vie paisible lui incombait désormais. Il esquissa un petit sourire avant de leur faire signe de le suivre.

À l'entrée, comme à son habitude, se tenait Simon le majordome en chef des Moriarty.

Aussi loin que l'adolescent s'en souvienne, il avait toujours travaillé pour sa famille.

D'une quarantaine d'années, ses cheveux noir corbeau avaient été plaqués en arrière et accentuaient l'air sérieux que lui donnait sa paire de lunettes.

L'homme portait un costume fraîchement repassé et tiré par quatre épingles qui lui donnait fière allure et rappelait parfaitement à quel rang il se trouvait : le chef d'orchestre d'une des familles les plus réputées d'Angleterre.

En voyant approcher Albert, Simon fit une révérence en disant :

« - Bienvenue Monsieur Albert.

- Bonjour Simon. »

Il se redressa au passage des deux autres, les fixant longuement avant de dire d'un ton dédaigneux :

« - Vous, entrez par derrière. Vos chaussures boueuses vont salir l'entrée.

- Simon ! S'exclama Albert, sérieux. Ils font désormais parti de la famille Moriarty et méritent le respect lié à ce nom. Arrête tes remarques malpolies. »

Le majordome serra les dents, se sentant rabaisser face à ces pouilleux qui venait souiller le sol de la demeure qu'il peinait tant à diriger. Il se courba en une légère révérence d'excuse avant de partir vers les cuisines en pestant.

Albert soupira, décidément cela ne commençait pas très bien.

À quoi s'attendait – il de la part de personnes aussi égocentriques ? Il finit par se claquer les joues, il devait se montrer fort pour eux et leur objectif. Il ne pouvait pas flancher maintenant et jouer les lâches quand la situation demandait son total contrôle.

« - Allons voir mes parents... Je veux dire nos... »

Il sourit en ouvrant de nouveau la marche, les amenant à l'étage.

Mais plus ils approchaient du petit salon et plus son courage tentait de prendre la fuite. Il approcha lentement sa main de la poignée mais se stoppa net.

« - À quoi cela rime au juste ? ! »

La voix de sa mère résonna dans le couloir malgré la porte close, sa colère se voulait palpable.

« - Ne fais pas l'étonnée, je t'avais parlé de mon intention d'adopter un orphelin.

- Un orphelin, pas deux ! S'exclama – t – elle en tapant sur la table.

- La décision vient d'Albert, se défendit le père en tournant son journal.

- Et le plus jeune des deux est malade, ...

- Tant qu'ils ne me contaminent pas, finit par dire la voix de William, j'ai entendu que les orphelins sont sales et plein de maladies.

To Be Mine {EN PAUSE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant