Choix d'une vie

Coupable?

Il y a des gens dans ce monde prédestinés à souffrir jusqu'au bout. Des gens nés sous la mauvaise étoile et qui, impuissants, regardent leurs vies défiler dans un enchaînement de malheurs, d'injustices et d'amertume.

Aida avait l'impression de faire partie de ceux là! A chaque fois qu'elle pensait être au bout de ses peines, une autre couche venait se rajouter, la faisant replonger dans son univers de souffrance.

Tout d'abord les sévices de son père, de sa belle mère et de sa demi sœur quand elle était petite qui lui avait gâché toute son enfance. Ensuite son mariage catastrophique où elle avait faillit laisser la vie à plusieurs reprises et maintenant ça?

Elle regarda le lit sur lequel elle était couchée. Il était blanc, à l'instar de toute la chambre. Par la fenêtre, elle voyait la lumière du soleil qu'elle ne supportait même plus. Il l'aveuglait, il lui rappelait que dehors le monde se faisait sans elle, que les gens continuaient à vivre. À rire, à rêver.

Deux mois. Cela faisait deux mois depuis que ces gens étaient venus lui annoncer qu'elle allait inéluctablement finir ses jours en prison. Deux mois durant lesquels elle se tuait à leur répéter encore et encore la même chose et qu'ils ne croyaient toujours pas à sa version des fais.

Seule sa grossesse à risque l'avait empêchée d'être embarquée sur le champs. Les médecins étaient formels, elle ne devait plus bouger de son lit d'hôpital sinon elle allait perdre le bébé. En plus du décollement placentaire, Elle avait subit une ouverture du col. Ils lui avaient posé un anneau pour sauver son bébé. Elle devait rester immobile le plus possible donc n'avait droit qu'aux petites promenades dans les couloirs de la clinique. Elle les faisaient le plus tard possible pour éviter de croiser quelqu'un. Le regard des gens l'insuportait et pour cause......

En résumé, elle était déjà en prison.

Et dès que son bébé naîtra, ils allaient l'embarquer. Elle se demandait encore comment tout ça avait pu s'abattre sur elle. Ce mariage lui aura pris beaucoup plus qu'il ne lui aura donné. Elle souffrait comme pas possible. Chaque jour qui passe était pire que la veille. Son état psychologique se détériorait un peu plus à chaque instant.

Plusieurs fois la nuit, des infirmières avaient due venir l'a calmer car elle se débattait dans son lit en s'égosillant comme une forcenée. Les cauchemars ne l'a lâchaient plus. Ils lui suffisait de fermer les yeux pour que ça recommence. Elle en était arrivée à avoir peur de dormir.

C'était toujours le même rêve. Elle dormait dans son lit et se réveillait attachée sur un siège. Des ombres autour d'elles se mettaient alors à la gifler, lui cracher dessus, l'a griffer emportant sa peau. Lui donner des coups de couteau au ventre et d'autres tortures. Elle sentait la douleur comme s'ils étaient réels.

Ces ombres noirs avaient les yeux rouges luisants comme des phares. Alors elle voyait Cherif le dos tourné et elle lui criait de venir l'aider mais il ne bougeait pas. Elle tendait les mains ensanglantées vers lui, espérant pouvoir le toucher pour qu'il se retourne mais n'y arrivait jamais. Elle criait son nom sans succès . Elle se réveillait alors en sentant de l'eau sur son visage et des visages inquiets autour d'elle.

Son bébé? Elle avait hâte qu'il sorte. Pas qu'elle soit pressée d'aller au camp pénal mais elle ne voulait pas qu'il ressente ce que elle ressentait. Elle ne voulais pas lui transmettre sa peine. Des qu'il naîtra, Fama allait s'en occuper. Elle le lui avait promis et Aida savait qu'il recevra tout l'amour du monde même sans elle. Ce sera le bébé le plus choyé et heureux au monde.

Une larme lui échappa en pensant à ça. Son coeur de mère saignait déjà à l'idée de ne pas pouvoir élever elle même son bout de chou. C'était peu être mieux ainsi. Ce serait même parfait s'il ne découvrait jamais qui étaient ses vrais parents. Ça le préservera de l'étiquette qui risque de le suivre toute sa vie.