Il l'a maudit 5 fois

2 | Ange ?

"— Hein ?
— Est-ce que tu es devenu sourd ? Je suis ton ange gardien, Est."

Amaury dévisagea l'inconnu, bloquant sur ses longues ailes.

"— Sympa le costume, mais j'ai vraiment pas envie de m'amuser là maintenant, donc si tu pouvais dégager...
— Mais je ne te permets pas ! Mes pauvres ailes, traitées comme un vieux déguisement bon marché..."

Le brun caressa rapidement ses plumes, comme pour les rassurer, avant de se remettre à regarder Amaury.

"— De toute façon, tu te rendras compte de la vérité bien assez tôt. Je te fais le topo habituel et je repars, j'ai deux trois trucs à régler moi... Donc, je suis un ange gardien, oui, c'est bien moi que tu as supplié à chaque contrôle surprise. Deuxièmement, je te rappelle que j'influence les conséquences de tes actions, donc, ne m'énerve pas trop. Troisièmement et dernièrement, l'alcool est dangereux pour ta santé, idiot."

Le noiraud ouvrit la bouche pour répliquer, mais l'homme en face de lui l'en empêcha, lui mettant son index sur la bouche.

"— Tututu, c'est moi qui parle ici. D'ailleurs, je vais y aller, une maman pas contente t'attends dans le couloir, je n'aimerais pas interférer. À la prochaine !"

Nestor sauta du lit, passa à travers la porte et disparu du champ de vision d'Amaury, qui s'inquiétait maintenant plus pour le savon qu'il allait se prendre que de son soi-disant ange.

Sa mère ne tarda pas à rentrer dans sa chambre d'hôpital, ses sourcils froncés et ses lèvres pincées n'envisageant rien de bon.

"— Amaury César Samuel Saxer ! Je peux savoir qui t'as donné l'autorisation de sortir ?! Et qui a osé te dire 'oui oui évidemment, bois jusqu'à ce que tu ne puisses plus marcher droit' ?! Ou encore, tu pourrais peut-être m'expliquer pourquoi tu as failli mourir écraser à la place de m'appeler pour que je te ramène ?!! "

Outch, le noiraud s'était attendus à des remontrances, mais se prendre toutes ses erreurs en pleine face, ça faisait toujours un peu mal. Malheureusement, la tatouée ne lui laissa pas le temps de répliquer, continuant son presque monologue.

"— Alors, écoute bien, maintenant, tu ne pourras plus voir tes amis en dehors du lycée, jusqu'au nouvel an minimum ! Si j'apprends que tu as désobéi, ça va, mais alors, ça va très mal se passer ! Et n'essaie même pas de te plaindre à ta tante !"

Dès qu'elle eut fini de s'époumoner, la brune se jeta dans les bras de son fils qui gémis de douleur, le serrant comme si il pouvait s'envoler d'une minute à l'autre.

"— Oh mon poussin, j'ai eu tellement peur si tu savais, ne fait plus jamais ça, je t'aime tellement !"

Qu'était-il censé répondre ? Sa mère pleurait en l'écrasant comme un vulgaire ours en peluche, l'avait engueulé comme jamais auparavant, et tout ce qu'il dirait serait sûrement retenu contre lui. Il préféra donc se taire, jusqu'à ce que sa mère parte, un peu après l'heure de visite autorisée.

Presque une semaine plus tard — toujours sans nouvelles de Nestor — c'est une tête bleue qui passa timidement l'encadrement de la porte, se raclant la gorge avant de prendre la parole.

"— Ah ! Euh hum... Je ne pensais pas que tu étais réveillé... Je euh... Je suis ici pour t'apporter tes devoirs... Enfin si ça te-
— Castiel, entre, ça ne me dérange pas." Pouffa Amaury, amusé par ce manque de confiance en soi.

Le garçon s'approcha à petits pas, et posa une pile de livres sur la table à côté de son lit.

"— Euh, sinon, c-comment tu vas ?
— Bien merci, les jours sont longs ici. Y'a quoi à rattraper ?
— Hm, euuuh, histoire et français pour l'instant.
— Tous ces livres pour ça ?
— Bah, le français quoi..."

Castiel haussa les épaules, soulignant l'habitude de la tonne des devoirs dans cette matière.

Une heure plus tard, le plus vieux partit, laissant Amaury seul après sa conversation qui en  n'était presque pas une. Castiel était un très bon ami, mais il ne savait pas parler avec autrui. Il bégayait à chaque mot, se raclait la gorge trop souvent, était souvent dans ses pensées... Bref, une catastrophe.

Toute la semaine fut remplie de visites dans le même genre, tous ses amis venant à tour de rôle ou tous ensemble, quand sa mère ne venait pas. Même Jessica était venue, apparemment déjà acceptée dans le groupe d'amis. Mais aucune nouvelles de son présumé ange gardien. Amaury s'était même demandé plusieurs fois s'il n'avait pas rêvé... Après tout, les chocs suivants les accidents, ça arrive.

À la fin de ces longs septs jours, le noiraud eût enfin l'autorisation de sortir. Il n'avait rien de grave, et pouvait continuer sa vie en étant insouciant, enfin, en évitant l'alcool maintenant. Il monta rapidement dans la vieille Twingo de sa mère, heureux de retourner chez lui.

C'était sans compter sur la tête brune qui l'attendait, assis sur le siège à côté de celui prévu pour Amaury. Le protagoniste recula dans un bond, en état de choc.

"— Je peux savoir ce que tu fous là ? Cria presque l'homme aux cheveux longs, détruisant les hypothèses de l'illusion.
— Mais, à qui tu parles chéri ? S'inquiéta sa mère, déjà montée sur la place en face du volant ."

Amaury fronça les sourcils, et se décida à monter sous la demande de sa génitrice, qui s'inquiétait un peu plus chaque instant. Le noiraud ferma sa portière et se retourna pour fixer Nestor, qui abordait un sourire en coin.

"— Dégage tout de suite de cette voiture.
— Je te demande pardon ? Répondit presque automatiquement sa mère, choquée que son fils ose lui dire ça.
— Mais je ne te parle pas à toi ! S'exclama Amaury, avant de reprendre. Sors tout de suite de la voiture, reprit-il regardant toujours Nestor.
— Mais bon sang, à qui tu parles ?"

C'est ce moment que choisit le surnommé Est pour éclater d'un rire moqueur, avant de se reprendre rapidement, et de dire doucement.

"— Mais voyons, je suis ton ange gardien, seul toi à le plaisir de me voir..."

Ce jour-là, Amaury le maudit pour la première fois.

˚✧₊⁎❝᷀ົཽ≀ˍ̮ ❝᷀ົཽ⁎⁺˳✧༚ ˚✧₊⁎❝᷀ົཽ≀ˍ̮ ❝᷀ົཽ⁎⁺˳✧༚
Holà amigos !

Comment ça va ?
Ce chapitre à été long à sortir, je m'en excuse.

Que pensez-vous de Nestor maintenant qu'il est un peu mieux présenté ?

Et de Castiel ?

Des réactions d'Amaury ?

Portez-vous bien, et à la prochaine !