★| Épilogue |★

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★| Epilogue : Je sais à quoi tu penses... |★

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|Un gros mois après avoir lâché les Blackhole sur Xandar, les gardiens continuèrent à vaquer à leurs occupations. Quill prenait régulièrement des nouvelles de Cobalt, se sentant responsable d'elle. De plus, Gamora se mêlait souvent des conversations : elles entraient souvent en conflit, pas de vraies disputes, mais de petites chamailleries de gamines qui agaçaient particulièrement Rocket.

Celui-ci restait le plus loin possible, allant bricoler dans son coin, quand il entendait la voix de l'hybride. Sa présence à elle ne lui réussissait pas non plus : il perdait souvent sa concentration, quand elle parlait. Il pourrait, effectivement, s'assurer qu'elle se porte bien. Seulement, c'était une perte de temps.

Il était déjà bien trop occupé à s'atteler à la mission que cette fille lui avait donnée. Il ne pouvait pas se permettre de traîner. Quand elle reviendrait, elle aurait besoin de cette machine... Et il ne comptait pas s'arrêter là !

Il avait imaginé également un petit plus qui l'aiderait au quotidien. Cobalt fréquentait beaucoup les autres pour des bêtises, mais elle s'isolait fréquemment pour ne pas risquer de blesser qui que ce soit par erreur. Il était temps pour elle de se sentir mieux, d'apprendre à se faire confiance. Alors, le mammalien imagina une autre invention qui pourrait lui apporter un coup de main.

Or, pour cela, il lui fallait pas mal de matériel, des matériaux particuliers et quelques minéraux rares. Il se résolut à en parler au Terranien pour le convaincre de faire quelques haltes, çà et là, pour s'approvisionner.

C'était long et particulièrement fatigant, mais cela l'occupait suffisamment pour ne pas rendre la vie des autres voyageurs du Milan complètement dingue. Sauf qu'aujourd'hui, Rocket était en mission. Il avait un peu galéré avant de trouver cette station cachée en plein milieu du quadrant qui servait de marché ambulant. Pourvue d'un bar, d'une petite arène de fortune dans laquelle on organisait des courses et combats gëks, Rocket venait d'abord boire un verre. Ensuite, il négocierait.

Il posa le pot contenant Groot sur le comptoir et s'installa le plus confortablement possible sur une chaise, mais ses pieds ne touchaient guère le sol. La bouture du plantoïde avait repris, fort heureusement. Il reprenait doucement vie, avait retrouvé un visage et deux brindilles avaient poussé, lui servant de bras maigrelets. C'était un début, il fallait encore attendre, mais Groot reviendrait bientôt, il était en bonne voie.

— Vous voulez quoi, peluche, proposa le tenancier du bar, un grand reptilien à quatre bras et quatre yeux.

— Mettez un truc pas cher. Et d'où tu m'appelles « peluche, » lézard ?

— C'est une habitude quand je vois un petit mammalien, ne s'excusa pas pour autant le rustre. Je vous sers ça dans un instant.

Groot se balançait allègrement sur la musique qui était diffusée. D'un coup, le raton laveur se dit qu'il préférait encore les chansons stupides que Quill mettaient dans le vaisseau. Quelques aliens, éméchés pour la plupart, passaient des paris pour les combats de gëks. On posa devant lui un verre empli de liquide héliotrope.

Il but un peu et fut surpris par le goût particulièrement piquant de la boisson, qui ne venait qu'en arrière plan, tant le sucre présent collait à la langue.

— Tu veux parier, petit ? s'enquit le reptilien qui servait également de bookmaker.

— C'est bon, je consomme, il te faut quoi de plus ? s'énerva Rocket.

— Hé, ça va, du calme, c'était juste pour engager la conversation. Et puis, y a des chances de gagner et c'est seulement dix unités la mise de base... Ça vaut le coup de tenter, non ?

Il posa un des bulletins de paris devant le mammalien, il parcourut rapidement le papier alors que Groot le dévisageait avec un air qu'il devina sévère.

— Quoi ? Regarder, ça coûte rien ! se défendit le raton laveur.

Plusieurs minutes passèrent et la foule se pressa autour de l'arène. Au moins, Rocket pouvait respirer un peu mieux. Le barman revint vers lui.

— Bon, vous n'êtes pas venu pour les combats, vous êtes là pour quoi, au juste ?

— Parce que vous proposez du randamonium pur, je sais qu'on peut en avoir ici et j'ai besoin de deux cents grammes de randamonium.

Le reptilien se pencha et baissa d'un ton.

— Qui vous a dit ça ? se renseigna-t-il.

— On dira que c'est une amie, s'expliqua le mammalien.

Il songea à l'hybride et un pâle sourire effleura ses babines. L'homme était lui-même un ancien membre de la Ruche et Cobalt l'avait recommandé, disant qu'il pouvait trouver tout ce qui était rare, par ici.

— Je vois, maugréa le tenancier, vous avez de quoi payer.

— Si je ne l'avais pas, je l'aurai pris sans demander, affirma Rocket. J'ai besoin de cette matière. C'est important et s'il y a bien quelqu'un qui en a vraiment besoin dans toute la galaxie, c'est bien moi !

Il montra les dents pour être plus crédible, le petit Groot ferma les yeux.

— Bien, céda le vendeur, prenez un pari, c'est pour moi. Je vais vous apporter ce que vous voulez.

Le reptilien disparut dans l'espèce d'arrière boutique. L'attente parut infernale, mais il finit par rapporter un petit boîtier métallique scellé de toutes parts. Il posa ensuite l'appareil servant aux transferts d'unités et le mammalien ne tenta ni de discuter, ni de négocier. Il régla sa dette sans aucun trouble.

— Et pour le pari ? insista l'homme. Il reste quelques minutes.

— Je parie sur le numéro 27, déclara Rocket en regardant dans le vide.

Ses yeux descendirent alors sur le plantoïde qui lui adressa un sourire entendu. Le raton laveur leva les yeux au ciel un instant avant de répondre à cette accusation.

— Je sais à quoi tu penses et ça n'a rien à voir ! Alors arrête de sourire comme ça, t'as l'air débile et ça fait pas professionnel. Et puis, vingt-sept, c'est juste un chiffre.

Il prit une énorme gorgée du liquide violacé, expira profondément pour chasser la sensation de brûlure de son palais, au loin, il entendit qu'on confirmait sa mise sur le combattant vingt-sept.

— Après tout, reconnut-il à voix basse, si basse que seul Groot pouvait l'entendre, je fais tout ça pour elle. Alors si je gagne quelque chose, ce sera encore grâce à elle...

L'espace d'un instant, il se demanda s'il avait trop bu que pour cacher le fond de ses pensées ou s'il était trop sobre pour ne pas encore avouer clairement tout ce qu'il avait dans la tête.

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Cobalt Blackhole |Partie 1|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant