Ce que l'on n'apprend pas à poudlard

chapitre 6:changer de partenaire

« S-s-salut Lu-lu-luna ! »

Hermiona soupira longuement.

Mais qu'est-ce qu'elle faisait là ? Pourquoi s'était-elle embarquée dans une galère de plus ? Comme si être le jouet de Fred ne lui suffisait pas... Et Neville, pourquoi ne pouvait-il pas arrêter de trembler et de tout faire tomber dès que Luna Lovegood passait par-là... Bien sûr elle se doutait qu'elle ne devait pas paraître plus intelligente en présence de Fred mais même. Elle n'avait pas passé toute une soirée à convaincre Neville de foncer et de suivre ses instincts pour le voir s'enfoncer dans des balbutiements de pré-adolescent. Il avait presque eut l'air plus sûr de lui face aux mangemorts du département des mystères.

Hermione contempla son camarade et Luna un peu plus loin dans le couloir. Elle-même s'était empressée de s'asseoir sur le rebord d'une fenêtre, livre en main -son éternel Histoire de Poudlard-, lorsque Neville avait glapit un « elle est là » terrorisé. Ses yeux allaient et venaient entre le paragraphe concernant la sécurité autour du château et le spectacle à quelques mètres. Était-ce une scène comique ou tragique ?

En attendant le brun continuait à se trémousser sur place, le teint fiévreux, les lèvres sèches.

« Alors... il fait... il fait beau aujourd'hui ! », déclara-t-il à Luna qui sourit paisiblement.

Hermione se plaqua la main sur les yeux. Elle ne voulait plus voir ou constater la maladresse grandissante de son ami qu'elle avait pourtant boosté la veille pour cette rencontre.

« Très beau, en effet, répondit pourtant Luna après quelques secondes. Un temps idéal pour les biziks.

-A-ah ? Et, c'est quoi les biziks ?

-De petites créatures qui s'alimentent des sentiments amoureux de certaines personnes. Tu en as plein au-dessus de l'épaule. Tu es amoureux, Neville ? »

Non. Non, ce n'était pas rationnel. Les biziks n'existaient pas. Hermione secoua férocement la tête en sommant son esprit de ne pas essayer de comprendre Luna. Non, les biziks n'avaient jamais existé que dans la tête de la blondinette et il n'y en avait aucun au-dessus de l'épaule de Neville. Cependant Neville était tellement pris de court par la dernière question de son amie que Hermione était sûre qu'il croyait dur comme fer à l'existence des biziks. Luna devait avoir certainement demandé ça comme ça, par pur hasard.

Heureusement que Fred n'est pas Luna... Hermione émit un petit rire et balaya cette pensée avant d'oser jeter un nouveau regard sur le spectacle. Neville évitait les yeux perçants et pourtant si lointains de Luna, elle-même patientant avec un léger sourire absent. Après avoir chassé du pied une poussière imaginaire, le brun se redressa. Hermione fut agréablement surprise de voir que le jeune garçon paraissait brusquement plus sûr de lui que jamais.

« En fait oui », déclara-t-il d'un ton encore un peu tremblant.

Luna pencha la tête sur le côté, ses boucles d'oreilles radis battirent les contours de son visage.

« C'est pour ça que je voudrais que tu viennes avec moi ce soir après les cours, je voudrais te parler. »

C'est bien Neville, continue comme ça pensa fortement Hermione qui croisa stupidement les doigts dans son dos. Aussi surprenant que cela puisse paraître, elle s'imaginait plus qu'un peu à la place de son ami. Et cette guerre que Neville menait à la fois contre lui, contre ses sentiments et contre Luna, Hermione la faisait aussi. Neville n'avait pas de rival toutefois, si ce n'était la bizarrerie de Luna mais jamais l'étrangeté n'empêchait quelqu'un d'aimer. Hermione, elle, gardait toujours au travers de la gorge le prénom d'Alicia Spinnet qui s'alliait inéluctablement avec celui de Fred. Il fallait que Luna reste, qu'elle ne se moque pas, qu'elle ne le repousse pas.