chapitre 16:déclinaison de la declaration

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Si sa vie avait été un de ces téléfilms moldus niais à souhait que sa mère aimait regarder le samedi après-midi sur Five, en ce moment même une banderole noire aurait affiché « deux semaines plus tard ». Ou bien juste ce message en belles lettres calligraphiées, comme les missives au temps d'Élisabeth Ier. Qu'importait, ça faisait deux semaines jour pour jour, c'était tout ce qu'il y avait à savoir et Hermione se demandait bien jusqu'à quand encore elle allait avoir envie de pleurer dès qu'elle passerait devant la Salle sur demande, dès qu'elle descendrait aux cuisines avec Seamus -c'était Fred qui lui avait communiqué la façon dont on y accédait en quatrième année-, dès qu'elle s'installerait dans la salle commune de Gryffondor et verrait des élèves arborer des produits provenant de la boutique des jumeaux et pire encore, dès qu'elle entendrait Ron parler des membres de sa famille.

C'était fichtrement con de se mettre à manquer d'air et d'avoir les yeux embués pour un rien tous les jours. Heureusement pour ses amis, elle ne leur avait pas refait le coup de la « Hermione du côté obscur » et elle arrivait à se concentrer en cours sans aucune difficulté, mais tout ça tenait plus du fait qu'elle n'avait plus que ses amis et ses études dans la vie, qu'elle s'y raccrochait comme elle le pouvait.

« Hermione ? »

Une main fine passa devant ses yeux vitreux et la jeune fille fit un effort incommensurable pour se séparer de ses pensées. Elle offrit un sourire désolé à Ginny qui secoua la tête pour signifier que ce n'était pas grave.

« J'étais juste venue te demander de m'accompagner, indiqua la soeur de Ron et elle désigna du menton les deux fauteuils où son frère et Harry étaient assis, à quelques mètres.

-Oh... Tu te décides enfin ? », se moqua légèrement la brune qui n'attendait plus ce miracle.

En deux semaines, Ginny avait refusé de voir Harry. Elle y était obligée du reste, de part leur pacte enfantin, mais elle avait d'abord prétexté devoir oublier Dean -il n'était pas l'amour de sa vie sinon il lui aurait fallu bien plus de temps pour se relever que ça mais c'était un prétexte bien pratique- puis avait parlé d'un temps de préparation et finalement avait tout simplement cessé de parler du jeune homme comme si elle était passée à autre chose. Hermione n'avait rien dit, elle savait qu'il fallait du temps pour amasser suffisamment de courage. Ginny n'en manquait pas contrairement à elle mais qui en amour pouvait se vanter d'être un professionnel dans l'art maladroit de la déclaration ? Pas elles.

La rouquine émit un sourire d'excuse puis acquiesça. Hermione posa le livre emprunté à la bibliothèque qu'elle était en train de lire avant de se perdre dans ses pensées et se leva pour suivre Ginny jusqu'à Ron et Harry. Ces deux derniers étaient en pleine discussion et vu l'air gêné du brun, elle était portée sur lui. Tellement pris dans leur conversation, les garçons ne remarquèrent même pas les jeunes filles qui venaient de se poster derrière Harry.

« Pourquoi pas ?, commençait à s'énerver Ron dont les oreilles se teintaient d'un carmin soutenu.

-Parce que... Tu veux que je te raconte encore une fois l'horreur que ça a été la dernière fois ? »

Ginny se racla la gorge en coupant court à leur quasi-dispute et Ron soupira en ronchonnant tandis que Harry s'empourprait violemment. Hermione décida, après avoir échangé un regard avec la petite rousse, de s'installer auprès de Ron le temps que dure l'entretien. Si jamais Ginny se faisait rembarrer -ce qui l'étonnerait considérablement- elle n'aurait qu'à filer avec elle après.

« De quoi vous parliez ?, sourit -faussement- celle-ci en s'approchant de Harry.

-Oh, de ce week-end. Celui de la Saint Valentin », précisa Ron.

Ce que l'on n'apprend pas à poudlardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant