Ce que l'on n'apprend pas à poudlard

chapitre 17: parfum de Bulgarie

Ginny sauta sur le quai avec l'habileté d'un chat, son sac à dos -unique bagage- pendu à son bras. Une fois sur la voie 9 ¾ entièrement déserte, ce qui était assez étrange à vivre, la jeune fille se tourna vers son amie brune un peu plus récalcitrante, qui traînait derrière elle un sac pourtant nettement plus petit. Hermione descendit d'un pas mesuré, répondit tout de même au sourire rayonnant de la soeur de Ron et observa le quai une fois dessus. Oui, cette partie de la gare de King's Cross cachée au monde des moldus en dehors des périodes de rentrée et vacances scolaires était incroyablement bizarre à déplorer.

La main fine de Ginny lui compressa violemment le bras et Hermione sursauta en poussant une exclamation de douleur qui n'eut pas l'air d'émouvoir la rouquine, trop occupée à ouvrir de grands yeux ébahis et à sourire de toutes ses dents, surexcitée, pointant du doigt deux silhouettes près de la barrière magique qui donnait sur le reste de la gare. Hermione se massa le bras sitôt que son amie l'ait eu lâchée. Le professeur Bibine les contourna, avança d'un pas solide et les deux jeunes sorcières la suivirent immédiatement. Les silhouettes se rapprochèrent de plus en plus, de plus en plus, et finalement le profil avantageux de Viktor Krum leur apparut dans son intégralité. De sa mâchoire saillante à ses sourcils drus et volontaires en passant par ses yeux remplis de chaleur, détonnant sur l'expression froide qu'il s'efforçait d'afficher et la barbe mal rasée qui le vieillissait. Après tout, Hermione ne l'avait pas vu depuis deux ans. Il avait changé et elle se doutait qu'elle n'avait pas pris un coup de jeune non plus.

L'homme qui accompagnait l'attrapeur bulgare lui était totalement inconnu mais à son visage presque identique à celle de Viktor, les yeux chaleureux en moins, et son nez bien droit, Hermione se douta qu'il s'agissait d'un sorcier de l'Europe de l'Est. Madame Bibine tendit sa main en s'immobilisant devant les deux hommes et le premier la serra d'une poigne de fer en lui accordant toute son attention. Viktor en revanche n'avait d'yeux que pour la brune qui souriait de plus en plus au fur et à mesure qu'elle approchait.

« Her-mio-ne, lança-t-il d'une voix qu'il s'efforça de faire paraître sans accent et la jeune fille éclata de rire avant de le laisser lui faire un baise-main. Tu vois, j'arrrive à prrrononcer ton prrrénom.

-Je vois ça !, claironna-t-elle gaiement avant de tirer Ginny par le bras et la placer près d'elle. Voici Ginny Weasley. »

Viktor s'empara de la main qu'avait voulu lui tendre Ginny pour imiter son ancien professeur de vol mais il la porta à ses lèvres en s'inclinant légèrement et en embrassa le dos, comme il l'avait fait pour Hermione.

« Enchanté, se déclara-t-il puis il posa sa paume rêche et immense sur l'épaule de l'homme qui l'accompagnait -légèrement plus petit. Je vous prrrésente mon pèrrre, il s'occuperrra de vous pendant le match et vous rrramènerrra demain comme convenu avec Dumbledorrre », termina-t-il en s'adressant plus à Mrs Bibine qu'à elles.

Cette dernière acquiesça, ravie d'avoir devant elle l'un des plus grand attrapeur du monde si ce n'était le meilleur et s'en retourna à ses élèves.

« Je dois retourner à Poudlard mais vous êtes entre de bonnes mains. Je viendrai vous chercher ici-même à quatorze heures demain. Profitez bien de cette récréation privilégiée.

-Ne vous inquiétez pas pour ça ! C'est le plus beau jour de ma vie », assura Ginny en provoquant le sourire du père de Krum et de Krum lui-même.

Hermione salua l'enseignante d'un ton un peu plus professionnel et Viktor les pria de passer devant eux pour franchir la barrière. Ginny s'élança à toute vitesse, avide de voir le soir arriver et avec lui, le match amical qui opposerait l'Angleterre à la Bulgarie. Elles furent immédiatement suivies par les deux hommes et Viktor prit le bras de Hermione d'un geste galant, celui de Ginny de l'autre côté qui en rosit de plaisir, semblant oublier pour le week-end à suivre qu'elle sortait depuis peu avec le garçon dont elle avait toujours été amoureuse.