chapitre 15:Ce qui ne devrait pas exister

2.9K 174 21
                                    


Millicent Bulstrode était certainement la seule fille de sixième année à ne pas avoir changé d'un poil depuis le début de sa scolarité.

Toujours aussi... carrée, toujours aussi peu gracieuse dans ses gestes et son allure de bouledogue. Autant Pansy Parkinson, Tracey Davis et Daphné Greengrass étaient restées des garces mais des garces plutôt jolies comme se plaisait à le souligner Seamus, autant Millicent laissait à désirer sur tous les points. Et puis Hermione avait toujours au travers de la gorge ce qu'il s'était passé en deuxième année, lorsqu'elle avait confondu un cheveux avec un poil de chat après que Bulstrode l'ait quasiment étranglée durant leur première et dernière séance de duel. En cet instant, le fameux bouledogue était assis sous l'arcade de la cour intérieure et après avoir repéré leur cible, Hermione et Seamus se mirent en position à quelques mètres.

Un signe de tête, et Théodore Nott vint s'adosser au mur face à Millicent qui se mit sur pieds d'un bond et se dandina jusqu'à lui.

Les yeux du pauvre garçon se firent glaciaux à l'encontre de Hermione qu'il pouvait voir un peu plus loin et la brune sût qu'elle avait intérêt à maîtriser son plan du début à la fin si elle ne voulait pas finir avada kadaverisée par la baguette du jeune garçon. Fort heureusement Harry et Ron arrivaient déjà en face, bien à l'heure.

« Bonjour Théo, roucoula Millicent et Seamus s'esclaffa silencieusement.

-Mh... »

Hermione avait maintenant confirmation que le serpentard n'était vraiment pas loquace et qu'il avait démontré d'une grande force mentale pour converser avec elle. Ou bien Millicent était la seule à susciter ce dégoût chez lui de devoir ouvrir la bouche. Seamus se reprit en se détournant de la scène qui se jouait près de lui et sa camarade vit Harry et Ron s'approcher considérablement du duo de serpents. Théo poussa un long soupir, se demandant si vraiment un plan aussi simple que celui que Hermione lui avait soumis la veille par hibou avait la moindre chance de faire fuir Millicent sans pour autant trop entacher sa réputation à Serpentard. Trop tard cependant pour se poser d'autres questions, Potter était déjà à moins d'un mètre de lui.

Celui que tout le monde appelait l'Élu se stoppa dès que Millicent, à son tour, remarqua sa présence, et émit un ricanement légèrement surfait. Hermione vit Ron arquer un sourcil, faussement interrogateur. Son meilleur ami lui donna un petit coup de coude et se pencha sur le rouquin.

« Tu crois que celle-là aussi il va la jeter juste après ? »

Ron jeta un coup d'œil dans la direction du regard de Harry et un sourire moqueur étira sa bouche. Millicent sourcilla mais resta attentive, devinant qu'on parlait de Théodore et par conséquent, d'elle.

« Évidemment que oui ! Harry, on parle de Nott là... Tu sais, celui qui prend et qui s'en vante. Il arrête pas de s'en vanter... En tout cas, même pour lui, Parkinson c'est le niveau au-dessus.

-Hey ! », gronda la voix de Théodore et Hermione y décela une sorte d'amusement non feint.

Serpentard quoi. Monsieur s'amusait de la farce désormais, maintenant que Millicent devenait pantoise et que ses yeux de bouledogue alternait entre sa victime et les deux gryffondors. Harry fit mine d'être menaçant et dégouté par Théodore qui le lui rendit bien -était-ce encore une supercherie ?- et entraîna Ron dans une marche plus rapide en passant néanmoins très près de Millicent.

« J'aime pas trop Bulstrode mais elle me fait pitié... », souffla Ron à l'instant où ils étaient juste à côté d'elle.

Hermione vit la jeune fille serrer les poings, plus antipathique que jamais, et Ron et Harry disparurent à l'autre bout du couloir. Elle savait qu'ils allaient donner le signal à leur dernier « agent ». Millicent observa le visage de Théodore, inexpressif au possible. Elle chercha visiblement quelque chose à dire ou faire mais tout dans l'attitude de son camarade l'en empêchait. Toutefois, elle finit par se rapprocher de lui et posa une main sur son torse. Théodore eut une sorte de haut-le-cœur.

Ce que l'on n'apprend pas à poudlardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant