Où que tu sois

Rencontre avec des vampires

La pension de famille Salvatore, car c'est ainsi qu'elle se nommait, était une vieille maison imposante. A son arrivée, cette bâtisse rappela tout de suite le manoir familial des Hale à Derek. La seule différence c'est que ce bâtiment-là n'avait pas brûlé. Il n'y avait rien de cassé ou d'abîmé ici, bien au contraire les propriétaires en prenaient soin. 

Une fois sur le perron, Bonnie ne prit pas la peine de frapper avant d'entrer. L'homme qui l'accompagnait, Enzo, lui emboita le pas et le loup fit de même. L'intérieur de la maison était tout aussi imposant que l'extérieur et Derek se perdit un peu en contemplation. Enfin jusqu'à ce qu'il se retrouve plaqué contre un mur. Dans cette position, il ne parvenait pas à voir le visage de son agresseur, mais il était fort. 

— Damon, lâche-le s'il te plaît. 
— Tiens Bonnie, bienvenue, entre, fais comme chez toi, ramène un loup-garou. 

Derek n'appréciait pas du tout le tour qu'avaient pris les événements. Il sentit ses yeux se mettre à briller et ses griffes sortir. Utilisant toute sa force, il réussit à se dégager de la poigne de son opposant. Face à face, ils se regardèrent. Un grognement monta de la gorge de Derek et en réponse, le visage de son adversaire changea. Tout à coup, l'ancien alpha réalisa que la créature en face de lui était un vampire. Dans quel pétrin s'était-il mis, pour aider Stiles ? 

Tous les événements s'étaient déroulés en quelques secondes et le bruit avait alerté les autres occupants de la maison. Une jeune femme brune apparue, en bas des escaliers, à côté de Bonnie et un homme juste derrière Enzo. Des vampires, eux aussi. Le loup le sentait et il avait l'impression d'être pris au piège. L'individu devant lui semblait de plus en plus menaçant et Derek avait bien l'intention de se battre pour sortir de cette maison vivant. Ils allaient se jeter l'un sur l'autre, quand Bonnie fit irruption et se plaça entre les deux combattants. 

— Ça suffit. 

La sorcière leva les mains et immédiatement Derek eut mal comme jamais auparavant. Il avait l'impression que sa tête allait exploser. Il tomba à genoux, sentant chacun des vaisseaux sanguins de son crâne éclaté, causant une douleur inimaginable.

 — Alors maintenant vous rangez vos crocs et nous discutons comme des gens civilisés ? Ou je continue. 

Le loup souffrait tellement qu'il ne parvînt pas à répondre. C'est son adversaire qui le fit. 

— C'est bon Bonnie, arrête. 

La pression cessa et le tourment disparu. Il fallut quelques secondes à Derek pour reprendre ses esprits et se relever. Ce faisant, il constata que la situation, amusée beaucoup Enzo, ce dernier avait du mal à garder un visage impassible. Un calme temporaire était revenu, mais les occupants de la maison continuaient d'observer Derek. Chacun avait une approche différente vis-à-vis de lui. 

Damon ne cachait pas son agressivité, alors que l'homme qui l'avait rejoint exprimait une certaine inquiétude. La jeune femme, quant à elle, débordait de curiosité. Elle avait croisé les bras et semblait attendre que Bonnie s'explique. 

— Je vous présente Derek. Il arrive d'une petite ville du nom de Beacon Hills et il a besoin de mon aide pour retrouver un ami qui a disparu. 

Bonnie avait dit tout cela sur le ton d'une conversation normale entre personnes qui se rencontrent pour la première fois. Comme si l'altercation qui venait d'avoir lieu était déjà du passé. Elle poursuivit sur le même ton. 

— Derek, je te présente Elena, Stefan et son frère Damon. 

Le loup les observa tous les trois. L'attitude des deux premiers avait changé de façon presque imperceptible, mais ils avaient l'air plus détendus, à la différence du troisième qui braquait toujours sur Derek un regard noir. Il s'en détacha toutefois pour s'adresser à Bonnie. 

— Il a besoin de toi, ça n'explique pas pourquoi tu as ramené un chien errant chez nous. 
— Damon ! Le sermonna Elena. 

Lorsque le vampire la contempla, une lueur passa et adoucit instantanément l'expression de son visage. Cependant, c'est elle qui enchaîna. 

— Je sais que Damon n'aurait pas dû réagir ainsi, mais je pense que tu nous dois une explication, Bonnie. 
— J'ai besoin de temps pour faire des recherches et savoir si oui ou non je peux l'aider. Je me suis dit qu'en attendant il pourrait rester ici. 

Damon faillit s'étrangler.

— Comment en es-tu arrivé à cette conclusion ? 
— C'est bien la pension de famille de la ville ? Je me trompe. 
— Je savais qu'on aurait dû mettre une pancarte à l'entrée, indiquant que les animaux sont interdits. 

C'était la deuxième fois en moins de cinq minutes que cet homme l'insultait et Derek sentait qu'il n'en faudrait pas beaucoup plus pour perdre le contrôle de lui-même. Il était en général très doué pour garder le loup à l'intérieur de lui, muselé. Cependant, que ce soit à cause de la fatigue ou de l'inquiétude, c'était devenu de plus en plus compliqué pour lui. 

— Écoute Bonnie je te remercie, d'accepter de m'aider. Je vais rester dans le coin, jusqu'à ce que tu trouves des informations. Pendant ce temps, ne t'inquiète pas pour moi, je n'aurais pas de mal à dénicher un endroit moins inhospitalier que celui-ci. 

Derek n'attendit pas pour se diriger vers la sortie, mais c'était sans compter sur Damon. A l'instant, où il ouvrit la porte, une main s'abattit dessus et la referma d'un coup sec. 

— Où crois-tu aller comme ça ? 

Derek se dégagea rapidement, mais dans l'espoir d'éviter le combat, il se contenta d'adopter une posture défensive. 

— Je ne suis pas là pour vous faire du mal à toi ou à tes proches. Tout ce que je veux c'est retrouver une personne qui m'est chère. Je cherche juste à protéger la mienne de famille. 

Les mots étaient sortis tout seuls. Un cri du cœur qu'il n'avait jamais eu le courage d'exprimer jusque là. Stiles n'était pas un simple ami, c'était un membre de sa meute, un frère, au même titre que Scott ou Isaac. L'un des siens était en danger et il ferait n'importe quoi pour le sauver.

Accaparé par ses révélations intérieures, il en oublia temporairement la situation délicate dans laquelle il était. Damon le surprit en prenant la parole. 

— C'est une chose que je peux comprendre. Être prêt à tout pour protéger les siens. 

Son regard vola vers Elena. 

— J'ai moi-même commis des actes terribles pour eux et je sais que dans certaines circonstances on est capable de tout. Alors, dis-moi que se passera-t-il si Bonnie ne peut pas t'aider ? 
— Je reprendrai ma route en espérant trouver une autre solution. 

La réponse de Derek était peut-être un peu trop naïve. La question de Damon était implicite. L'ancien alpha se fit la réflexion, que leur monde devait être extrêmement dangereux, si un simple refus pouvait entraîner des conséquences à ce point funestes, comme le vampire le sous-entendait. Depuis le début, tous avaient réagi par peur envers lui et il ne saisissait pas pourquoi. C'était la première fois qu'il croisait des vampires, mais apparemment eux avaient déjà eu affaire à des loups. 

— Je ne serai pas contre un bon verre. 

Derek fixa Damon sans comprendre. D'où venait ce brusque changement d'attitude. L'homme le regardait maintenant avec un demi-sourire. 

— Et toi, t'as la tête de quelqu'un qui en a besoin.

Un premier contact musclé entre Damon et Derek. Pourtant le vampire semble touchait par les motivations de l'ancien alpha.

 Aurait-il pour une fois décidé d'accorder le bénéfice du doute à quelqu'un ?