Chapitre 28

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Jour du match, je me lève les paupières lourdes. J'ai mal dormi, très mal. Un torrent glacé m'a parcouru l'échine, comme si on me plongeait dans une bassine remplie de neige. Et le peu de temps où j'ai dormi ne m'a pas laissé rêver une seule seconde. Une étrange impression persiste, je me sens...observée...

- Allez dépêchez-vous les retardataires ! s'écrie Monsieur Florient dans le corridor. Le petit déjeuner ne vous attendra pas une heure !

J'entends soudain des voix qui s'agitent devant notre porte. Cassandre est à la douche, elle n'entend pas. Je regarde dans le trou de la serrure, j'aperçois le dos de Casius, et...la cape de Monsieur Florient.

- Tiens, ça n'a pas l'air d'aller, cher Monsieur, raille Casius de façon très sarcastique.

- Occupez vous de vos affaires, réplique le professeur de botanique, haletant.

Il n'a pas l'air bien.

- C'est une habitude dans cette école de choisir des professeurs en mauvaise santé ? Vous êtes quand même le deuxième à être en piteux état. Je comprends pourquoi on me demande d'assurer la sécurité de cette gamine...

Aie...le terme employé fait mal.

- ...dans votre état tenir une classe suffirait à vous tuer, alors la protéger...n'en parlons pas.

- Je me répète, occupez-vous de vos affaires !

Monsieur Florient essuie de la sueur qui perle de son front.

Casius se décale et le laisse passer. Il avait l'air fiévreux, encore une fois. Peut-être l'absence de Monsieur Lepetit ne lui permet plus d'obtenir son fameux traitement, j'espère qu'il ira mieux. Avant de poursuivre son chemin, il se stoppe et se retourne, le regard sombre. Ses yeux ne transmettent rien d'autre que de la haine.

- A votre place je me ferai plus petit, Monsieur-le-garde-du-corps, vous êtes le moins à l'abri ici.

Casius hausse un sourcil, peu convaincu.

- Est-ce une menace ?

Il ne répond rien, cette fois le professeur de botanique passe son chemin, laissant l'auror plutôt perplexe. Moi non plus je ne sais pas quoi penser, je l'ai rarement vu aussi grave.

Les couloirs de l'école sont en effusion, des éclats de rire retentissent dans les quatre coins du château, et des banderoles aux couleurs des maisons rivales sont accrochées aux murs, recouvrant ainsi les tableaux immobiles de sorciers et moldus célèbres. Cassandre devrait-être souriante, à la place elle a le regard vide et la bouche pincée. Son stresse est très communicatif, si bien que je me mets à trembler des mains. J'espère que tout va fonctionner.

Nous sommes rejoints par Tommy et Antonin, leurs baguettes sont dans leurs poches et ils abordent des maquillages très colorés pour encourager les équipes adversaires. Au loin, Camille avance main dans la main avec Kijani vers le terrain. Elle m'aperçoit, me regarde longuement, mais ne dis rien et continue son chemin. Etrange...

Je prends place dans les gradins avec Tommy et Antonin, Cassandre, elle, enfourche son balai et rentre en piste avec notre équipe. Je suis surexcitée. Non. Inquiète. Oh je ne sais plus ! Des acclamations retentissent autour de moi, je sursaute et sors de mes pensées.

- Reste calme, chuchote Antonin, tout se passera bien.  Et puis, on a trouvé un passage secret à l'orée de la forêt, impossible de te faire chopper ! 

Je souris, il a raison. Il n' y a pas de raison que ça n'aille pas. Si ?

- TRENTE POINTS POUR OLIVERA, L'EQUIPE PREND LA TETE ! hurle le commentateur dans son haut-parleur. WOAW MAGNIFIQUE ACTION DE CASSANDRE QUI VOLE LE SOUAFFLE A UN POURSUIVEUR ADVERSE !

Angéline, la maudite de BeauxbâtonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant