Chapitre 14

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Un hibou aux plumes de jais s'arrête sur le rebord de ma fenêtre. Je le reconnaitrai entre mille, c'est celui de Cassandre. Le pauvre oiseau doit être épuisé après avoir parcouru une si longue distance, je me hâte de le faire entrer, je lui donne quelques graines et de l'eau puis je le laisse s'installer aux côtés de mon hibou : coton, qui dort encore.

Je retire de sa patte la lettre qui y est accroché. L'écriture est soignée, sans pour autant être parfaite, là encore je sais que c'est ma meilleure amie qui m'écrit. Je saute de joie et la lis avec attention.

« Salut Angéline,

J'espère que tu es bien arrivée en Angleterre. Déjà trois jours que nous sommes parties et je dois t'avouer que je m'ennuie...Pardon je t'embête avec mes histoires.

En tout cas je te souhaite un joyeux Noel, comme c'est demain, et te fais de gros bisous ^^

Cassandre. »

Je souris, elle est vraiment impressionnante. Elle garde beaucoup ce qu'elle ressent au fond de son cœur, j'ai peur qu'un jour il n'explose à force. Je prends ma jolie plume blanche et lui réponds immédiatement.

« Coucou toi !

Oui je suis bien arrivée, il fait froid ici la neige est tombée toute la nuit.

Arrête de dire des sottises, tu ne m'embêtes pas au contraire c'est important de me parler pour te soulager. C'est moi qui devrai arrêter de me plaindre, donc j'ai décidé de revenir à Beauxbâtons plus forte que jamais, comme toi ! La prochaine fois c'est moi qui t'enverrai mon hibou, sinon le tient va mourir de fatigue *-* Joyeux Noel à toi aussi, et à très vite.

Angéline ».

J'enverrai la lettre plus tard, son hibou doit se reposer un peu, tout comme moi. Je m'allonge sur mon lit et fait une petite sieste. Etonnement, je n'entends pas la voix de mon père dans ma tête, l'etrange enigme ne tourne plus en boucle. Tant mieux, j'en avais la migraine. Cela ne veut cependant pas dire que j'abandonne mes recherches ! Je n'ai toujours pas d'indices sur l'identité de mon agresseur, à part ses prunelles vertes et son don de métamorphomagus. Je prends ma chevalière au creux de mes mains.

- Tu m'auras apporté bien des soucis, dis donc...

Je regarde par la fenêtre, tout est devenu blanc c'est magnifique. Les toits des maisons sont recouverts d'une jolie couche de poudreuse, tout comme les branches nues des arbres. Je mets une bonne veste, une paire de gants et je file dehors. Albus, qui a l'air connecté avec moi, vient lui aussi d'atterir sur mon palier. Il se met à sourire, amusé par la coïncidence.

- Prête à prendre une raclée ?

- Dans tes rêves, lançai-je en attrapant mon balai.

Je monte dessus et fonce comme une fusée. Albus m'imite, de là démarre une course effrénée dans Godric's Hallow. Nous passons entre les maisons, les arbres, en fait il n'y a pas vraiment de parcours, le but étant simplement de se dépasser à tour de rôle.

Nous finissons par nous poser au milieu d'un champs dont la neige ne possède aucune trace, elle est parfaite.

Je saute tête la première dedans.

- Au fait, tu es dans l'équipe de Quidditch de Serpentard ?

Sa mine devient un peu triste.

- Non...j'ai raté les essais. James lui...

- HE ! m'exclamai-je en lui prenant la main. Je n'ai pas demandé pour James, cesse de te comparer à lui. Moi non plus je n'ai pas réussi les essais. On retentera l'année prochaine ne t'inquiète pas.

Il me sourit. Je pose ma tête contre son épaule, fatiguée.

- Je suis épuisée... C'est fatiguant de faire la course avec toi.

Il sourit et pose sa tête contre la mienne. Autour de nous se mettent à pousser de magnifiques roses gelées. On dirait du cristal. Je ne me suis même pas rendu compte que mes pouvoirs s'étaient activés, parfois ils agissent sans que je fasse quoi que ce soit. Voilà pourquoi je dois apprendre à les maitriser.

Après cela nous n'avons rien fait, nous sommes justes restés l'un à côté de l'autre, ma tête sur son épaule.

- JOYEUX NOEL ! me lance grand-mère alors que je suis tout juste debout.

Encore à moitié endormie, je peine à trouver le chemin jusqu'à ses bras.

- Joyeux Noel, lui marmonnai-je.

- Tu as bien dormi ?

J'hoche la tête, à dire vrai je n'ai jamais aussi bien dormi depuis longtemps. Les voix ne resonnent plus, je peux enfin vivre tranquille. Mais je sais bien que de retour en France, il me faudra redoubler de vigilance, de courage et enfin de maîtrise de ma magie.

Je descends avec Grand-mère au salon. Une petite pile de cadeaux m 'attends. Je saute de joie et accours les ouvrirent. Je reçois une jolie robe noire pour l'été, un nouveau porte plume, des friandises pour coton et enfin une vieille boite poussiéreuse. Elle est cadenassée.

- Qu'est ce que c'est ? demandai-je, intriguée.

- C'était à ton père... Il me l'a confié avant de...enfin bref il m'a dit de te la remettre une fois entrée à l'école. Je sais ça fait très cliché mais bon, ouvre la !

Je souris puis m'execute. Enfin j'essaye. Le cadenas dont je n'ai évidemment pas la clé, refuse de s'ouvrir, malgré son age avancé.

- Attends.

Grand-mère sort sa baguette magique.

- Alohomora !

La boite s'ouvre. Ca sent le vieux bois humide. Dedans se trouve... un diadème. Il est magnifique. Des cristaux verts l'orne, une fleur de lys se trouve au centre, il est argenté et assez lourd. Je le pose sur ma tête, il est à peine trop grand. C'est vrai que je suis une comtesse, j'ai l'air d'en être une vraie en le portant.

- D'où il vient ?

- Ton père l'a laissé ici, il a dit qu'il avait été fait pour toi dès le jour de ta naissance. Chaque membre de ta famille en aurait un.

Qu'est ce que j'aurai aimé rencontrer les autres membres de ma famille. Ils me manquent tous, ma mère, mon père...

Toute la journée je ne cesse d'admirer le diadème que je garde sur la tête. Il m'hypnotise. Je le pose dans la boite que je referme puis me mets à lire un livre pour l'école. Les vacances passent bien trop vite à mon goût.

L'heure de la rentrée a sonné. J'ai fait mes devoirs, me suis entrainée tous les soirs à maintenir un contact avec mon élément et ai rédigé je ne sais combien de lettres avec Cassandre, Tommy et même Antonin à mon plus grand étonnement. Il est sympa au final, même si cette histoire de meurtre me laisse toujours aussi perplexe.

Je prépare ma valise, enfile mon uniforme d'hiver et plonge sous ma cape de fourrure. Elle est bien chaude, pour le froid glacial qui règne en ce moment c'est parfait. Albus est déjà parti dans la matinée, il va encore me manquer. En tout cas, je pars à Beauxbâtons telle une nouvelle personne. Je me sens plus forte, pas dans le sens de la magie, mais du mental. J'ai pris conscience du risque que j'encours en retournant en France, mais me cacher ne servirait à rien. Je dois en apprendre plus, élucider toute la pénombre qui m'entoure.

Je prends mon balai, Grand-mère m'embrasse et me serre bien fort dans ses bras.

- Je t'aime Angéline, sois prudente.

- Ne t'en fais pas, je ne me laisserai plus faire.

Je me love une dernière fois dans ses bras, puis saute sur mon balai, avec la certitude de revenir ici avec tous mes problèmes résolus.

Je m'élève dans le ciel, à nouveau tout le village me semble minuscule. Il n'est plus qu'un petit amas de maisons au milieu de tant d'autres. Mystères me voilà !

Angéline, la maudite de BeauxbâtonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant