Angéline, la maudite de Beauxbâtons

Chapitre 16

Je me retrouve dans une salle de classe, mal éclairée et assez froide. Deux aurors y sont aussi, celle qui nous a amené et un autre homme que je n'ai jamais vu. Ils sont assis devant moi, un carnet et un stylo dans les mains. Je ne sais pas trop pourquoi mais je me mets à stresser. Pourtant il n'y a pas de quoi, ils sont là pour m'aider.

- Nous aimerions savoir quelques détails supplémentaires sur cette affaire, commence l'homme d'une voix onctueuse. Concernant le 31 nous en savons assez. Mais pour ce qui est de l'attaque de décembre tout est encore flou.  décris nous ce qu'il s'est passé.

- Je me rendais en cours après être allée poser des questions au professeur Müller. Puis dans les jardins alors que je courais un serpent m'a attaqué, enfin quelqu'un transformé en serpent. Antonin a déboulé il m'a sauvé en créant des flammes, et Monsieur Florient est arrivé pour éteindre le feu.

- C'est tout ? me demande la jeune femme.

J'acquiesce. Ils se regardent silencieusement, ils prennent quelques notes avant de continuer.

- Et à propos de l'attaque dans la serre ?

- J'ai entendu la voix de mon agresseur, dans mon esprit. Puis mes pouvoirs se sont emballés. J'étais avec Camille.

- As-tu fait les frais de vision ou autre chose qui donnerait des indices sur qui il pourrait être ?

Je réfléchis.

-  Bah, j'entends souvent la voix de mon père dans mes rêves. Elle me répète sans cesse une drôle d' énigme...

Ils semblent tous les deux intrigués.

- Qu'est ce qu'elle dit cette énigme ?

- Prends garde : le Lys n'est pas mort ; l'un de ses pétales essaye d'en tromper un autre ; si elle y arrive, le Lys fanera pour ne plus refleurir ; ce sera sa fin. Voila.

Ils se dépêche de la noter.

- Autre chose ?

- Non c'est tout.

Ils se lèvent, me serrent la main et m'accompagne dans le couloir tout en interpellant Antonin.

- Nous étudierons attentivement ces quelques mots, merci jeune fille.

Je rentre au Pavillon après que Cassandre m'ait dit de ne pas l'attendre. J'en profite pour me poser dans les fauteuils du bas et lire un peu. Julie et Romane passent à côté de moi en me dévisageant. J'avance vers elles, décidée à savoir ce qui leur prend réellement. Une pointe de doré trône toujours au milieu de leurs yeux.

- Je peux savoir ce que tu fabriques, Fleury ? peste Julie.

- Laisse tomber, Madame la comtesse veut tenter de redevenir amie avec nous. Sauf qu'on ne traine pas avec les fous !

Son pique m'atteint, je sens bien que quelque chose cloche mais je n'arrive pas à ignorer leurs mots. J'avance encore un peu et plonge mon regard dans le leur, intensément.

- Depuis quand vous avez les yeux dorés ?

- Depuis toujours espèce d'idiote.

Elles tournent les talons, me laissant seule dans le hall. Je décide d'aller à la bibliothèque, pour tenter de trouver quelques indices là-dessus : des yeux dorés. Je m'en veux même un peu de ne pas m'y être intéresser avant. Sur le chemin je croise Tommy qui justement me cherchait. C'est vrai qu'on ne s'était pas parlé de la journée. Ca me fait plaisir qu'il vienne.

- Tu vas où ? demande-t-il, intrigué.

- A la bibliothèque pour mener une petite enquête. Tu vois Julie et Romane, j'ai l'impression qu'elles ont été ensorcelées. Il faut que je trouves de quel sortilège elles ont fait les frais.