Chapitre 21

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Il fait un froid de canard dehors, je me frotte les bras pour me réchauffer, malgré ma cape fourrée sur les épaules. Je ne m'habituerai jamais à ces températures de montagne, surtout lorsque le vent souffle, comme aujourd'hui. La jupe de mon uniforme se soulève à maintes et maintes reprises, je la tiens fermement pour qu'elle ne s'envole plus. Des talons résonnent dans mon dos, je me tourne et y découvre Mme Lockhart, encore plus ravissante que d'habitude. Elle aborde une robe vert émeraude au bustier moulant dont le pan est couvert de broderies argentées. Les manches sont très amples et flottent le long de ses bras, tout comme ses anglaises dorées au contact du vent. Les habits des sorciers sont toujours aussi tape à l'œil, je ne m'en lasserai jamais. Mais sur elle cela fait plus gracieux qu'excentrique. Ses lèvres sont dessinées d'un rouge bordeaux, quant à ses yeux bleus ils sont mis en valeur grâce à un fard neutre légèrement irisé. Elle est tout simplement magnifique.

- Tu es très élégante, m'intime-t-elle en me souriant. Voire même trop.

Elle désigne mon chignon de danseuse tiré à quatre épingles qui me fait horriblement souffrir. J'ai essayé de m'habillé de la façon la plus formelle possible, je serai face à Casius quand même... Pour ma tenue j'ai simplement mis mon uniforme d'hiver avec ma cape. De toute manière, nous étudiants de Beauxbâtons, sommes obligés de porter l'uniforme partout où nous allons. Enfin, sauf chez nous ! Il s'agit d'un moyen de nous faire remarquer et de promouvoir l'image de notre école.

- Comment allons-nous nous y rendre ? demandai-je.

Avec un sourire amusé, ma professeure agrippe mon bras droit.

- En transplantant ! C'est le moyen le plus rapide.

- Mais je ne suis pas majeure, je n'ai pas le droit.

- A l'évidence tu ne l'as jamais fait...En réalité, si tu t'accroches à un sorcier majeur tu peux. Je dois tout de même te prévenir...tu risques d'avoir l'estomac dans tout les sens, j'espère que tu n'as pas beaucoup mangé.

Je n'ai ni dormi ni mangé, j'étais trop stressée. Des aurors nous ouvrent les grilles de l'école, afin de pouvoir transplaner. Tout d'un coup je n'ai plus tant que ça envie de m'y rendre.

- Cramponne-toi !

Dans un « crac » sonore, nous disparaissons. J'ai l'impression d'être emportée par les épaules et secouée dans tous les sens, c'est horrible comme sensation. Je ne suis pas un sac de pommes de terre !

Cette unique seconde m'a paru être une éternité. Lorsque je sens mes pieds atterrir sur quelque chose de ferme, je suis prise d'un énorme haut le cœur. Je mets ma main sur ma bouche pour m'éviter de vomir.

- Je t'avais prévenu, sourit-elle. La première fois que j'ai transplané il me semble que j'ai rendu tout me repas !

Je souris, l'envie me passe rapidement. J'observe l'endroit où nous sommes. Aucun Ministère en vue...étrange. Nous sommes sur une place brumeuse et déserte, dont le seul objet visible est une cabine verte pleine de rouille. Est-ce un piège ? Mme Lockhart me prend par l'épaule et entre avec moi dedans. La seule odeur que je sens est celle de son parfum ma foi très fruité. Elle appuie sur une suite de bouton dans un ordre incompréhensible, puis la cabine descend. C'est un ascenseur !

- Ça fait un petit moment que je ne suis pas venue ici, s'exulte-t-elle en sautillant sur place.

- Vous étiez à quel poste ?

- A l'accueil, les gens étaient vraiment déçus quand je leur ai annoncé que je partais.

Tu m'étonnes !

Angéline, la maudite de BeauxbâtonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant