Chapitre 3

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J'ouvre les yeux doucement, il fait jour. Je prends mon téléphone et regarde l'heure. Il est 6 heures du matin. Je m'assois et regarde autour de moi, Élias est couché de l'autre côté, je le regarde dormir en souriant, je me sens rougir. Je me frappe au visage, je ne vais quand même pas tomber amoureuse de quelqu'un que je connais seulement depuis la veille, je reprends lentement mes esprits, et je parle pour qu'Élias se réveille.

Il s'assoit à son tour et n'ouvre qu'un seul œil. Je le regarde de travers comme pour lui dire qu'il faut qu'on parte. Il comprend, prend son sac et se lève. La fraicheur du matin se fait ressentir donc nous gardons tous les deux notre pull chaud...

Nous nous mettons en route. Je sais que la batterie de mon téléphone ne tiendra pas longtemps dans ce froid. 22 %, je ne sais pas combien de jours de marche ça va nous prendre d'arriver à cette tour. Je demande donc à ma grand-mère. Je m'attends à ce qu'elle réponde directement mais elle m'envoie ce message :

« Nous ? »

Et mince je lui ai dit « nous » et non pas « je », erreur fatal. Je lui explique que j'ai trouvé un chat en arrivant à la frontière et elle me croit. Je ne veux pas lui dire que je traine avec un garçon que je ne connais pratiquement pas. Elle s'inquiéterait pour moi. Je lui repose alors ma question :

« Combien de temps cela va nous prendre pour arriver à cette tour ? »

15 %...décidément...même si on arrivait dans 1 heure, mon téléphone ne tiendrait pas. Et de plus je n'ai pas pensé à prendre une ou plusieurs batteries externes. Et bien sûr, il n'y a pas de chargeurs à la frontière puisque nous sommes dehors. Et d'ailleurs il fait très froid.

7 %...ma grand-mère ne m'a toujours pas répondu, je commence à m'inquiéter. Je grelotte en marchant et il est à peine midi. Élias me dit que nous nous arrêtons le temps de manger. Il a dû me voir grelotter...je m'assois et soudain une pensée me traverse l'esprit et la rage s'empare alors de moi.

« Écoute c'est pas parce que je suis seule avec toi que tu dois te sentir obligé de me draguer.

- Mais je ne te drague pas, je vois bien que tu as froid. Manger te réchaufferas.

- Je continuerai seule Élias.

- Mais.

- Et tu n'as pas ton mot à dire. »

Je me relève et je le laisse en plan en recommençant à marcher, je ne l'entends pas se relever où quoi que ce soit. Juste, il reste assis et il ne dit rien. Je continue mais soudainement mon téléphone s'éteint alors que j'éclairais ma route car la nuit commence à tomber. Je suis plongée dans le noir complet. Je sais que cela peut paraitre ridicule et cliché des films, mais le noir me terrifie.

Pourquoi ? Je me souviens clairement que quandj'étais plus petite, quand je faisais une bêtise, ma mère m'enfermait dans uneespèce de pièce sous l'escalier. Cette pièce n'avait aucune source de lumière,c'était le noir complet, et parfois elle me laissait là plusieurs jours sansinquiétude. Cette pièce m'a traumatisée et depuis je déteste le noir. Je memets à pleurer à chaudes larmes, je tombe à genoux sur le sol et je me mets en positiondu fœtus. Je fermeles yeux, et j'entends des pas s'approcher. La sécurité...je savais qu'elle netarderait pas à me rattraper, mais je ne suis pas sûre que les personnes quiarrivent me fassent grand-chose. Je suis aussi têtue que ma grand-mère.J'entends un petit cliquetis et de la lumière vient me rassurer. C'est unelampe torche. Je reprends légèrement mes esprits. Mes yeux sont brouillés delarmes et je vois flou. Je me retourne lentement, toujours en état de choc.

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