Chapitre 8

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Les marches sont de plus en plus hautes et surtout la largeur de la montée d'escalier en colimasson est de plus en plus étroite. Je parviens à peine à faire passer mes épaules.

Je cours vite jusqu'à la fin des marches. J'entends des pas sourds dans l'escalier et je ne vois que deux brutes avec Élias en bas. Le reste est donc à mes trousses. A la fin des escaliers se trouve une grande plateforme avec rien dessus. Je tiens au courant mamie qui est toujours en appel avec moi. Elle me demande de trouver une échelle et de monter avec celle-ci. Je tourne sur moi-même, aucune échelle à l'horizon. Donc je frôle les parois lisses en essayant de trouver du relief. Je sens deux gros bâtons sous le mur avec un genre de bouton, j'appuie dessus mais rien ne se passe :

« Le temps presse ! me dit ma grand-mère. Si tu ne veux pas qu'Élias meurt sous les coups des autres hommes alors dépêche-toi bon sang ! »

La simple pensée de voir Élias allongé au sol baignant dans son propre sang m'insupporte, donc je lève mon poing vers le bouton et je donne le plus gros coup que je puisse faire. Rien ne se passe donc je perds espoir et quelques larmes commencent à couler lentement sur ma joue. Quand soudain j'entends la pierre craqueler et une échelle en acier apparait. Sans plus attendre je me rue vers elle et je la monte à toute vitesse. La petite trappe par laquelle je suis passée se referme lentement pendant que l'échelle retourne à sa place initiale. J'entends les pas se rapprocher de là où j'étais et je tire la langue comme pour leur dire d'essayer de m'avoir. Mais j'entends des coups de pieds sur le bouton et je vois la trappe s'ouvrir. Je me retourne rapidement et je demande à ma grand-mère ce que je dois faire. Pas de réponses. Ce n'est pas maintenant qu'il faut me lâcher. Je vois une énorme boite de verre qui renferme une pierre violette qui m'éblouit. J'entends une brute monter l'échelle, je prends le téléphone qui était dans ma poche mais je sens de gros bras se renfermer sur mon corps, la grosse brute me soulève et mes pieds ne touchent plus le sol. Je n'arrive pas à lancer le téléphone sur le dôme de verre. C'est fini, même si je pensais réussir. J'entends un énorme « boum » et je m'écroule, sous la grosse brute. J'entends des pas et je vois Élias devant moi.

« Comment ? demandais-je.

- Je te dirais après allez donne-moi ta main que je te sorte de là-dessous. »

Il me tend sa main que je n'hésite pas à prendre.

Il réussit à me tirer et je suis maintenant debout, je reprends le téléphone et je le balance sur le dôme qui ne bouge pas. Pas une fissure, en revanche le téléphone est détruit.

Élias m'appelle, je me retourne et il me tend une énorme pierre.

« Tu es vraiment génial Élias, dis-je en l'embrassant sur la joue. »

Il sourit et me laisse détruire ce dôme de verre. Je lève les bras et sous le poids de la pierre, le dôme cède. J'écarte les bouts de verre de cette pierre violette et je suis hypnotisée par sa couleur. Je n'arrive plus à regarder autre chose, juste je fixe ce talisman. Élias s'aperçoit que je ne suis plus moi et il arrive par derrière. Il pose sa main sur ma hanche, la deuxième sur mon poignet, replace le téléphone dans ma main droite. Il lève ma main avec la sienne et il l'abat sur la pierre que je n'arrêtais pas de fixer. La pierre se brise et le mur disparait. Je me retourne et je sens ses deux mains sur mes hanches. Les deux brutes restantes débarquent et veulent nous attraper. Élias pose ses lèvres sur les miennes, une chaleur insoutenable et un plaisir incroyable s'empare de mon corps qui se détend sans broncher. Les deux brutes nous regardent, les yeux écarquillés. Ils repartent sans un mot. Élias se recule doucement avant de dire

« Excuse-moi j'ai juste voulu nous sauver, c'était le seul moyen. »

Je ne le laisse pas continuer et je l'embrasse en retour, quand soudain j'entends :

« Quelle aventure pas vrai ? dit mamie avant d'ouvrir grand la bouche et d'applaudir. »

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