Chapitre 19

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J'ouvre doucement les yeux, je suis couchée sur quelque chose de mou et chaud, mon lit ? Tout ça n'était qu'un rêve, donc est-ce que ma mère a vraiment fait quelque chose, ou ça aussi c'était dans mon rêve ? Je me lève, pour être honnête je suis vraiment heureuse que ce ne soit qu'un rêve, mais du coup je n'ai pas embrassé Élias. Je regarde aux alentours mais je ne vois pas les murs blancs, je ne vois pas le bureau dans le coin de ma chambre, je ne vois pas le bout de mon lit. Je ne vois que le ciel bleu clair au lieu de mes murs blancs, au lieu de mon parquet c'est de l'herbe. Ce n'était pas un rêve, ce qui veut dire que, je ne dors pas dans mon lit, mais sur Élias. Je me retourne en prenant conscience de ça, en effet, il est assis, appuyé sur un arbre. Il est adorable dans son sommeil. Nos sacs sont l'un à côté de l'autre, il y a un problème dans tout ça. Je ne me souviens pas d'avoir marché jusqu'à un arbre, je me souviens juste du baiser qui a clos ma journée. Comment alors ? Je secoue Élias doucement par l'épaule pour le réveiller. Il ouvre un œil et fais un grand sourire en me voyant, je lui souris en retour. Je me lève, il faut tout de même que je le remercie, j'ouvre mon sac en sentant le regard interrogateur d'Élias dans mon dos. Je sors une boite que j'ai nommée « boîte de déjeuner », mon écriture sur un post-it indique ce nom. Je la prends, referme mon sac et viens me remettre là où j'étais avant, avec Élias, sur ses genoux. J'ouvre la boite et j'en sors deux compotes, je lui en tends une et il me remercie en m'embrassant sur la joue. Qu'est-ce qu'on est là, amis, amants, en couple ? J'y songe en mangeant ma compote à la pomme. Je pense que la nourriture ne sera pas un problème pour ce périple.

« Élias ?

- Oui ?

- Comment ? Pourquoi on est à côté d'un arbre alors que je ne me souviens pas avoir marché jusque-là ?

- Hier, tu vois nous nous sommes embrassés ? Et bien après tu t'es endormie dans mes bras, tu étais épuisée et comme je ne voulais pas te réveiller je t'ai porté et j'ai trouvé cet arbre.

- Oh...excuse-moi tu dois être exténué...

- Pour être honnête, non ça va. »

Nous rigolons tous les deux sans aucune raison. Je m'apprête à m'appuyer sur lui mais quelque chose vibre dans ma poche. Mon téléphone. Je le sors de ma poche en soupirant, c'est vrai que j'ai une mission, je ne dois pas me relâcher, et je ne dois donc pas tomber amoureuse de lui. Je décroche.

« Ma puce ! Pourquoi tu ne répondais pas je me suis inquiétée, hurla mamie. »

Élias comprend vite ce qu'il se passe, il parvient à se dégager et se lève avec beaucoup de mal, il prend son sac, le mien et m'attend en me regardant fixement. Je lui montre que je ne suis pas à l'aise en évitant son regard mais cette fois il ne comprend pas.

« Ma chérie tu es où ?

- Près d'un arbre avec Élias.

- Ah tu l'as donc retrouvé ! C'est bien.

- Non c'est lui qui m'a retrouvée.

- Oh, passe-lui le « bonjour » et le « bonne chance » de ma part.

- Oui, mamie. Qu'est-ce qu'on doit faire, où l'on doit aller ?

- Je ne sais pas chérie. J'ai trouvé ça dans une caisse, attends je te l'envoie en photo. »

Elle raccroche et je reçois rapidement un message. Nerveuse, j'ouvre l'application message et je regarde fixement la photo. C'est le plan d'un bâtiment, mais il ne m'est pas inconnu. Je demande à Élias de venir, il approche de moi et se penche au-dessus de mon épaule. Je rougis mais tente de le cacher.

« Ce n'est pas la prison où j'ai failli y passer ?

- Il me semble bien. »

Nous nous regardons en pensant à la même chose, nous ne savons pas où se trouve ce bâtiment. Il me tend sa main et me dit qu'en marchant longtemps nous finirons par le trouver. Le mur n'est plus présent, donc nous n'avons plus rien à longer, ce qui empire la situation. Mais je me souviens qu'il y avait une grande ligne blanche qui retraçait le mur. J'indique à Élias qu'il faut que nous trouvons cette ligne pour la longer et ensuite trouver cette prison.

Gabriel marche dans le couloir en s'étonnant qu'Élias ne soit pas sorti de toute la matinée de sa chambre. Il marche jusqu'à la porte de la chambre de son frère, ses parents sont partis donc il pourra frapper son frère sans remords. Il ouvre la porte et s'étonne du vide de la pièce, il n'y a personne. La vitre est brisée, le sol est jonché de vêtements. Il aurait fugué ? Il descend et mange sa brioche en réfléchissant, que s'est-il passé la nuit dernière ? Il s'apprête à jeter son papier dans la poubelle mais la couleur flashy d'un post-it lui saute aux yeux. Il laisse tomber son papier dans la poubelle et prend les morceaux roses. Il les pose sur la table et tente de les joindre en trouvant un sens. Il y passe une dizaine de minutes et au moment où il s'apprête à remettre ses morceaux dans la poubelle, l'écriture d'Élias lui saute aux yeux et une phrase le fait sourire :

« Coucou papa et maman je suis à la frontière avec Victoire (la voisine) pour accomplir une mission, ne vous inquiétez pas, je reviendrais vite et je tenterais de finir en couple avec elle. »

Gabriel sourit de toutes ses dents, il va pourrir lesplans de son frère.

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