Chapitre 5

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Je me réveille lentement, le soleil s'est levé. Le noir n'est plus présent, ce qui me rassure beaucoup. Je suis toujours dans les bras de ma grand-mère, je lève ma main droite et je m'aperçois que mon poing est rouge et surtout il est gonflé. Il me fait extrêmement mal...

Ma grand-mère dort profondément, je me lève et appelle Élias, il se lève rapidement, ne me dit pas un mot et me fait un geste de la main comme pour me dire de le suivre, ce que je fais.

Je ne le connais que depuis trois jours mais je lui fais énormément confiance, la simple idée de savoir qu'il est à mes côtés me rassure. Je le suis jusqu'à un endroit qui ne change pas de l'endroit où on était quelques minutes plus tôt. Il lève sa main comme pour frapper contre le mur.

« Élias non ! hurlais-je pour l'empêcher de se faire autant mal que moi. »

Mais il ne m'écoute pas et frappe le mur. Je ferme les yeux mais je ne l'entends pas crier, je les rouvre donc et vois une chose que je n'aurais jamais cru voir...

Sa main était dans le monde des femmes :

« Il...Il y a un trou dans le mur... ? balbutiais-je.

- J'ai l'impression que oui...je ne sais pas comment je pourrais passer ma main sinon... »

Il ressort sa main du « trou » et il la fourre dans son sac. Il en ressort un rouleau de bandage et me demande de passer ma main dans ce trou, il passe sa main autour de la mienne et m'enroule la main avec. Je souris face à son geste. Qu'est-ce qu'il est mignon... Je me rends soudain compte que j'ai laissé ma grand-mère seule, à un endroit où personne n'est censé aller. Je crie à Élias de me suivre et je cours de toutes mes forces vers l'endroit où nous étions quelques minutes plus tôt.

En arrivant, je vois ma grand-mère couchée au sol, alors que quand je l'avais laissée elle était appuyée sur le mur. Élias la voit aussi, nous paniquons tous les deux et sans nous regarder nous accourons vers elle. Je sors la dernière bouteille d'eau que j'avais prise et je la porte aux lèvres de ma grand-mère pour tenter de la réveiller. Elle ouvre doucement les yeux et me fait un sourire fatiguée. Elle pose sa main sur ma joue pleine de larmes et elle me chuchote à l'oreille :

« Est-ce qu'on peut être seules quelques instants ? »

Je lève la tête et fais signe à Élias de nous laisser, ce qu'il fait. Je regarde ma grand-mère dans les yeux et d'une voix faible elle me dit :

« Mon bichon...je n'en ai plus pour longtemps, je te protégerai toujours, alors fonce me désactiver ce mur et surtout mets-toi en couple avec ce garçon quand vous aurez réussi. Je t'aime mon ange...

- Non mamie s'il-te-plait, criais-je en m'effondrant. »

Elle retire sa main de ma joue lentement et elle la met dans sa poche, elle en sort une lettre qu'elle me donne avant de fermer les yeux une dernière fois. Je m'effondre sur elle en pleurs.

Élias arrive derrière moi et me dit :

« Toutes mes condoléances, mais elle a raison, il faut que l'on continue. »

Je ne dis rien, je lâche ma grand-mère, je lui mets les mains sur la poitrine et je me relève toujours en larmes.

« Tu sais si j'aurais pu te faire un câlin je l'aurais fait, me chuchota Élias.

- C'est gentil merci. »

Nous repartons tranquillement.

Cela fait deux jours que ma grand-mère est décédée et nous marchons sans cesse, je sens qu'il me faut du repos. Je tombe sans le vouloir et je supplie Élias de s'arrêter, je ne pourrais pas continuer plus longtemps. Je lui demande si on peut s'arrêter juste deux jours, le temps de récupérer de l'énergie, de plus les provisions commencent à nous manquer. Il me reste le fond de la bouteille d'eau et une barre de céréales. Je ne tiendrai pas plus de 3 jours.

Élias est dans le même état que moi. Il faut que l'on s'arrête. Nous nous endormons, appuyés tous les deux contre le mur dos à dos.

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