Chapitre 4

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Élias est là, une torche à la main, il m'éclaire, il me regarde puis détourne les yeux :

« Désolé, je sais que tu voulais continuer seule, mais je me suis senti obligé de te suivre. Et d'un seul coup j'ai vu ton téléphone s'éteindre et après je t'ai vu t'écrouler au sol. J'ai cru que tu avais fait un malaise ou quelque chose du genre mais tu t'es retournée. Désolé je repars chez mon tuteur ne t'inquiètes pas, si jamais la sécurité me demande avec qui j'étais je ne te dénoncerais pas, fonce et enlève ce mur qui nous pourrit la vie, dit Élias en se penchant pour poser la lampe à terre puis en s'éloignant.

- Non Élias attends ! »

Il se retourne étonné. Je le vois à peine avec la lumière dans mes yeux et surtout, il fait nuit noir, il est en plein dans l'obscurité.

« Oui Victoire ?

- S'il-te-plait reste. »

Il me regarde choqué.

« Mais tu voulais que je...

- Écoute Élias, je sais que c'est ridicule, mais j'ai une peur bleue du noir, c'est vraiment une phobie. Donc merci, et reste s'il-te-plait.

- Si tu insistes ! dit-il en rigolant. »

Il s'approche de l'endroit où je suis et il s'assoit. Il baille en s'étirant et il me dit qu'il va bientôt mourir de fatigue. Je lui réponds « pareil » et nous nous couchons. Je tente de fermer les yeux, mais rien, je n'arrive pas à dormir.

Cela fait 2 heures que le sommeil ne vient pas, j'appelle Élias pour lui demander la question fatidique :

« Est-ce que tu dors ? »

En y repensant cette question est vraiment idiote. Pas de réponses. Je l'appelle par son prénom mais toujours rien. Je me demande, quand une femme veut tomber enceinte, elle prend le sérum mais quand l'enfant est un garçon, comment ça se passe ? Je décide de frapper le mur invisible pour faire du bruit pour réussir à enfin réveiller Élias. Je lève le poing et frappe le mur de toutes mes forces. Le mur ne produit aucun bruit. En revanche, mon poing me fait maintenant atrocement souffrir. Je pousse un hurlement qui enfin réveille Élias. Il se lève tout de suite et pose sa main sur le mur, encore une fois, ce même effet bleu intervient. Je ne m'arrête pas de hurler. Il me demande de me calmer et de me taire avant que la sécurité ne nous entende. Je m'effondre à genoux et je pleure de douleur. Il me regarde l'air inquiété et tente ce qu'il peut pour me rassurer. Des pas résonnent derrière moi, je me retourne, mon visage toujours remplit de larmes. Élias ferme les yeux de peur. Il sera ramené aussi chez lui et il se ferait sûrement hurler dessus. Je m'attends à voir la sécurité arriver mais je vois le doux visage de ma grand-mère apparaitre dans le noir.

« Mamie ?

- Victoire je pensais ne jamais te retrouver...ta mère te cherche partout...

- Je sais, je m'en doutais. »

Mamie regarde par-dessus mon épaule et voit Élias assis par terre avec sa lampe torche dans la main.

« Alors c'est lui ton fameux chat ?

- Euh...pardon ? questionna Élias. »

Je lui explique que j'avais dit à ma grand-mère que j'avais trouvé un chat sur la route pour éviter de lui dire qu'en réalité c'est un homme qui m'accompagne.

« Pourquoi parce que je suis dangereux peut-être, toujours ces préjugés, chuchota Élias. »

Je commence vraiment à tenir à lui et ce n'est pas maintenant que je veux le perdre. Il a su me prouver qu'il pouvait m'aider et me rassurer quand j'en avais besoin alors je ne veux pas qu'il parte.

Il commence à se lever et à reprendre son sac, mon courage venu si vite a complétement disparu. Mamie me pousse vers l'avant comme pour me montrer qu'il ne faut pas que je fasse la même erreur qu'elle. C'est-à-dire ne pas laisser partir quelqu'un d'exceptionnel. Je commence à supplier Élias de rester mais il continue de marcher de plus en plus vite, je me mets à courir pour le rattraper mais n'y arrivant pas je frappe une fois de plus dans le mur, ce qui me fait pousser un cri atroce. Je m'effondre au sol, je vois Élias se retourner après mon cri. Il accourt pour me demander si tout va bien mais la douleur gagne tout mon corps. Je crie de plus en plus fort et je ne peux m'arrêter. Ma grand-mère me prend dans ses bras et elle nous explique à tous les deux que ce mur est certes invisible mais il est aussi très résistant.

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