Chapitre 9

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Nous sortons tous les trois, il n'y a personne, je me dirige vers l'endroit où il y avait autrefois le mur, je passe ma main, aucune défense, il n'y a donc plus du tout de monde. Nous sommes juste unis, hommes et femmes pour toujours, dans la paix et dans le bonheur.

Je m'amuse à passer ma main à chaque fois à l'endroit où était le mur quand soudain j'entends des motos arriver, je tourne la tête vers le bruit et je vois cette fois la vraie sécurité sur des motos. Elles s'arrêtent à nos côtés et je vois une femme enlever son casque, je vois le visage de ma mère, qui me tend ses bras comme pour que je lui fasse un câlin. Je m'apprête à courir pour le lui faire mais je me souviens de tout ce temps passé dans cette pièce sous l'escalier. Je me souviens de tous ces moments où elle me frappait, où elle m'insultait. Je me souviens de ces moments dans le noir qui m'avaient forgé cette phobie ridicule. Ma mère me demande de venir mais je fais non de la tête et je cours vers mamie qui elle m'a vraiment aidée et aimée.

Je préfère oublier ce qu'il s'est passé avec Élias, personne ne doit être au courant. Je ne suis sûrement pas amoureuse de lui, je lui fais un signe de tête pour lui dire de partir. Il me regarde l'air triste et il commence à marcher en sens inverse, je vois qu'il ne sait pas où aller, et que nous avons tellement marcher que nous ne savons plus où sont nos maisons.

Je monte sur la moto d'une des femmes de la sécurité et elle m'amène chez moi. Je vois le paysage défiler et cela me fascine, je vois des centaines et des centaines de femmes courir aussi vite qu'elles le peuvent pour aller voir les hommes, les fameux.

Je descends de la moto quelques minutes plus tard et je vois encore des femmes courir, mais cette fois pas vers les hommes, mais vers moi. Elles accourent vers moi et sortent un micro chacune de leur poche. Elles me le mettent sous le nez et me posent des tas de questions.

« Comment est-ce que vous avez eu le courage de faire ça toute seule ? »

« Pour une jeune fille comme vous ce n'était pas terrifiant ? »

« Ces hommes ne vous ont pas mangée ou touchée ? »

Elles ne connaissent donc pas l'existence d'Élias ?

Je réponds en mentant à la plupart des questions. Je rentre dans la maison que j'avais quitté 1 semaine et 3 jours plus tôt, je cours en direction de la cuisine et je prends une pomme dans le saladier plein de fruit. Je la savoure tellement, j'ouvre le frigo et j'en sors trois bouteilles d'eau. Je les bois d'une traite chacune et je décide d'aller prendre une douche. Je monte les escaliers, entre dans la salle de bains et me déshabille. Je prends une douche, 1 semaine et 3 jours que je n'ai pas pris de douche. Maintenant que j'y repense, mon téléphone a complétement disparu. J'entends la porte d'entrée s'ouvrir et les voix de maman et mamie résonner. Je ne comprends pas un mot mais une chose est sûre :

Maman est folle de rage.

Je coupe l'eau de la douche, enfile un peignoir et je vais dans ma chambre pour pouvoir prendre des vêtements. J'entends maman crier comme quoi c'était la plus grosse erreur de sa vie d'avoir pris ce sérum, qu'elle aurait voulu que je sois un garçon pour que je souffre avec mon tuteur... Pleins de choses horribles. Une larme coule sur ma joue et je m'attends à sentir la main d'Élias se poser sur ma joue mais rien ne se passe. Bien sûr, il n'est plus là pour me réconforter. Et zut je n'ai pas besoin d'un homme pour me réconforter. Je suis indépendante. Une petite voix dans ma tête me dit :

« Tu es sûre de toi ? Ce garçon est quand même très mignon, très beau, et surtout il est gentil. Tu te sens bien avec lui non ? »

Je chasse cette voix de mon esprit rapidement pour ne pas avoir de regrets. Non, j'ai pris la bonne décision, je sais me débrouiller seule.

Je me rends d'un seul coup compte que je suis toujours devant mon placard en peignoir, donc je choisis vite-fait une robe blanche simple. Pour qui se faire belle si Élias n'est pas là.

Je retourne à la salle de bains et je m'habille. Mes cheveux, il fait ultra chaud dehors, je ne peux pas les laisser lâchés comme ça. Donc je sors un élastique du tiroir et je m'attache les cheveux en queue-haute. Une queue-de-cheval suffira. Je mets des boucles d'oreilles, une montre et ça fera l'affaire.

Je descends les escaliers et mon ventre gargouille. Il est vrai que je n'ai mangé qu'une pomme depuis mon retour. Donc je cherche de quoi me faire un sandwich dans le frigo mais il est verrouillé. Comment peut-on fermer un frigo à clé. Je me tourne et je vois ma mère, les bras croisés en train de me regarder avec un sourire aux lèvres.

« Tu vas chez ta grand-mère je ne veux plus de toi ici, idiote. Embrassez un garçon est inadmissible. »

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