L'Autre Monde

Chapitre 26

J'ouvre légèrement les yeux et je regarde aux alentours en me levant doucement, à cause de la douleur qui me trafique toujours, je suis certaine que Gabriel m'a cassé des côtes. Je vois Mia et Léon dormirent profondément. Je cherche Élias dans toute la pièce, il n'est clairement pas là, je réfléchis. Il n'a pas pu partir seul, il est donc sûrement avec son frère, et ça n'a réellement rien de bon. Je me lève malgré la douleur, est-ce que l'amour peut passer au-dessus de la douleur ? Je me dirige vers la porte et je tente de l'ouvrir, bien entendu ça ne fonctionne pas, un bruit de serrure résonne dans mes oreilles, j'imagine voir Élias mort dans les bras de son frère, mon corps se remplit de frissons et je ferme les yeux pendant que la porte s'ouvre. Je n'entends pas un bruit, je rouvre donc les yeux et je vois ma mère, elle n'est plus habillée de la même façon, elle porte maintenant une robe rouge en velours très courte. Je la regarde de haut en bas mais je me dis qu'il ne vaut mieux pas faire la maligne avec ma mère. Elle me prend par le bras et me tire dans les escaliers, elle me pousse et je dégringole de tout mon corps. Une fois ma chute finie, je tente de me relever mais je n'y arrive pas, j'ai dégringolé plusieurs étages, je n'arriverai pas à me lever. Ma tête et mon nez ont arrêté de saigner, je ne sais même pas comment. J'entends le bruit des talons de ma mère dans les escaliers, elle se rapproche. J'essaie encore et encore de me relever mais je n'y arrive pas, je tourne la tête à la recherche d'aide mais je ne vois personne malheureusement. Ma mère arrive dans mon champ de vision, je n'arrive même pas à lever la tête, elle est accroupie en face de moi, elle parle mais je ne comprends pas un mot de ce qu'elle dit. Elle crie quelque chose et je sens quelques secondes après des mains se poser sur moi et me lever, une grosse brute me porte. Il me pose sur une chaise sans douceur, et deux autres brutes m'attachent à l'aide de chaines, le plus petit des deux donne une clé à ma mère qui la met dans son décolleté, un endroit où je ne pourrai pas les avoir. Elle fait demi-tour et j'en profite pour écouter ce qu'il se passe, les voix de Gabriel et d'Élias résonnent dans la pièce d'à côté:

« Élias ! Si tu te laisses pas faire je te torture je te préviens.

- Tant que tu touches pas Vic' je m'en fous. Fais-moi ce que tu veux mais jure-moi que tu ne lui feras rien.

- Je peux rien te promettre frangin.

- Sale lâche, détache-moi.

- C'est sûr je vais te détacher. »

Ma mère revient en parlant à quelqu'un, je tente d'écouter ce qu'elle dit à cette personne. Elle est de dos, mais je vois qu'elle plonge sa main pour récupérer ses clés, elle les donne à l'inconnu qui porte d'ailleurs des gants. Je n'entends que ces simples mots que ma mère prononce avant de me laisser seule avec l'inconnu.

« Occupe-toi bien d'elle Simon. »

Simon ? Je ne connais pas de Simon, donc il ne me veut pas de bien. Je baisse la tête en entendant les bruits de talons s'éloigner, je suis vraiment finie, tout comme les autres d'ailleurs. Je ne sais même pas ce qu'est le plan de ma mère. Une main gantée me relève la tête doucement avant que je n'entende une voix que je n'aurais plus jamais cru entendre.

« C'est bien toi Victoire ?

- Adam ?

- C'est moi, je me suis appelé Simon pour ne pas qu'elle se doute de quelque chose, désolé si je t'ai fait peur.

- Adam, tu tombes tellement bien ! Élias est à côté, va le sauver lui d'abord je t'en prie. Et d'ailleurs sauve Mia et Léon aussi avant moi s'il-te-plait.

- Sérieusement ?

- Adam...

- Comme tu le voudras. Juste tiens, prends les clés, mais ne te détache pas, je vais essayer de faire vite. »