Chapitre 25

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Carole ? C'est le prénom de ma mère. Je me suis faite piégée de la sorte, qu'est-ce qu'elle va me faire ? Je sais que je suis trop loin du bâtiment où sont mes amis, ils n'auront jamais le temps de venir m'aider. Est-ce qu'ils ont au moins remarquer mon absence ? Je ne pense pas, après ce que j'ai dit à Élias, je doute qu'ils viennent m'aider. Je regarde la neige sous moi, la neige n'est plus blanche, elle est devenue rouge sang et la tâche s'agrandit à vue d'œil. Je dirige mes doigts vers mon nez, je saigne à en mourir, et surtout il me fait souffrir.

« Alors ça va ? me demanda Gabriel en riant.

- Sale lâche c'est pas toi le gentil dans l'histoire, c'est Élias.

- Sans blague, mon frère est un véritable lover, c'est un perdant, il ne te mérite pas, contrairement à moi, annonça Gabriel en me levant la tête.

- Tu ne m'auras jamais, c'est Élias que j'aime, pas toi.

- Je le sais, mais tu vas voir, tu vas vite le regretter. Ta mère va venir nous chercher et ensuite elle te tuera, pendant que moi je tuerais mon frère ! s'écria Gabriel en hurlant de rire.

- T'es un comique toi, il n'est même pas là.

- T'as pas deviné ? Si Élias n'est pas là c'est parce que nous avons kidnappé tes amis. Je savais bien qu'ils étaient là-bas, donc je l'ai indiqué à ta mère et elle les a emportés. A l'heure qu'il est, ils sont sûrement dans la tour avec ta mère. »

Je regarde Gabriel comme si j'avais un monstre devant moi.

« Ils sont morts ?

- Mia et Léon peut-être mais Élias non, je te l'ai dit que c'est moi qui le tuerais de mes mains, j'ai hâte. »

Gabriel continue de m'expliquer la manière dont il tuera Élias avec un grand plaisir. Je tente d'arrêter le saignement mais je n'y parviens pas, je sens que je vais faire un malaise prochainement si ça continue de saigner. Une voiture décapotable noire arrive derrière Gabriel, il l'entend, se retourne et fait de grands signes pour indiquer au chauffeur où nous sommes. La voiture s'arrête devant nous et Gabriel me prend le bras et me traine par terre, quelqu'un ouvre la portière arrière et je me rends compte que la voiture est une limousine. Gabriel me lance dans la voiture mais ma tête cogne contre le véhicule, une douleur terrible s'empare de moi mais je me retiens de crier. Je m'assois et patiente, la voiture est plongée dans le noir ce qui me terrifie. J'entends un « clic » et de la lumière envahit l'intérieur, je vois ma mère assise en face de moi qui me regarde comme si j'étais un fantôme. Elle a l'air déçu de me voir, elle porte une veste en peau d'animal et un pantalon de cuir. Je saigne terriblement aussi de la tête et personne ne fait rien pour m'aider. Mon téléphone sonne et malheureusement pour moi la sonnerie est activée, du Michael Jackson résonne dans l'habitacle. Je tente de protéger mon seul espoir d'échappatoire mais Gabriel plonge sa main dans ma poche et il récupère mon téléphone. Il cite le prénom de mamie en regardant mon écran, il balance le téléphone sur le sol et il l'écrase de toutes ses forces avec son pied. Il le reprend après avoir sauté dessus et le lance par la fenêtre. Gabriel discute avec ma mère et je n'entends pas ce qu'ils disent. Je commence à perdre mes moyens et je ne pense qu'à une personne, Élias. Est-ce qu'il va bien ? Je ne sais pas. Je chuchote des « je t'aime » en pensant à lui. Je ne sais pas si je pense bien ce que je dis, mais au vu de la situation je m'en contre-fiche de le savoir. Nous nous arrêtons devant la tour où il y a peu de temps avant j'avais désactivé le mur, mais ce n'est pas ça que m'indique cette tour en premier, c'est là qu'Élias m'a embrassée pour la première fois. Je ne veux qu'une chose, le voir, je ne pense qu'à ça, je me rends à peine compte que Gabriel me prend par le bras et me tire dans cette tour. Je pleure toutes les larmes de mon corps de douleur, je pense qu'il m'a cassé une côte, voire plusieurs. J'ai énormément de mal à bouger et je lui fais comprendre, je lui hurle dans les oreilles mais rien n'y fait, il ne me lâche pas. Je réfléchis à ce que je pourrais faire, une idée soudaine et lumineuse me vient, je souris. Je sais que les escaliers sont très étroits dans cette tour, je vais me servir de ça, je me laisse faire et dès qu'il commence à me traîner dans les escaliers je lui frappe le pied de toutes mes forces. Il hurle à la mort et malgré la douleur qui m'envahit je cours de toutes mes forces dans les escaliers. J'arrive après de nombreuses minutes dans la fameuse pièce, elle est plongée dans le noir, les petites fenêtres qui illuminaient autrefois la pièce ont été recouvertes de draps. Grâce au peu de luminosité dans la pièce j'arrive à voir qu'elle est complétement vide. Je me tourne vers une pierre d'une couleur différente, je cours vers elle et je la tire de toutes mes forces. L'énergie commence à me manquer mais j'arrive à la faire tomber, je me glisse dans le trou et je vois 2 personnes dans cette pièce, contrairement à l'autre, des torches illuminent la pièce, je vois Mia et Léon enchainés à des chaises. Je tourne la tête dans tous les sens sans voir Élias, j'entends la pierre se remettre à sa place, on m'a enfermée ici.

« Élias ! criais-je. Reviens, s'il-te-plait, je t'aime. »

Je regarde partout mais la douleur me gagne et je m'écroule au sol. Je me relève quelques minutes plus tard en pleurs et je détache Mia et Léon, ils commencent à me demander si tout va bien, mais une fois de plus la douleur a raison de moi et je m'écroule. Je leur explique que nous sommes finis, que je n'ai pas mon téléphone, que je me suis rendue compte bien trop tard que j'aimais le frère de mon ex, Élias. Une porte que je n'avais pas vue s'ouvre, je me tourne malgré la souffrance que j'endure, je vois une grosse brute tenant quelque chose. Il lance cette chose qui semble être quelqu'un avant de dire :

« J'ai peut-être oublié ton prénom mon garçon mais tu sais bien te défendre, mais bon à 2 on arrive bien à tuer des gens. »

Je m'avance vers cette chose quand la brute à refermer la porte et je me rends compte que c'est Élias qui est parfaitement conscient, il baigne dans son sang, et il souffre clairement. Je pose mes mains sur son visage et je le regarde profondément en pleurant.

« S'il y a bien une personne qui a plus encaissé que les autres c'est bien Élias, intervint Léon derrière moi.

- Je suis d'accord, je ne veux pas te blâmer Vic' mais c'est un peu de ta faute si nous sommes là, repris Mia.

- Je sais, je ne voulais pas qu'il lui arrive tout ça, ils vous ont fait quoi ?

- Rien du tout. S'exclamèrent en chœur les amoureux. »

Nous parlons encore et encore en songeant à comment sortir d'ici. Il n'y a pas d'échappatoires possibles, les brutes sont partout, Gabriel nous déteste, Élias n'est pas en état et d'ailleurs moi non plus. Je le regarde et je lui caresse la joue, je ne sais pas si je l'aime vraiment mais la chaleur que je ressens lorsqu'il m'embrasse n'a rien de normal, pour moi elle représente clairement l'amour. Je continue de le regarder en mettant toute la passion possible dans mes yeux, je l'aime clairement, ça je ne peux pas le nier. Il lève la tête doucement, et je ne sais pas ce qu'il pense en ce moment, malheureusement. Il plonge ses yeux d'un vert profond dans les miens et il me dit ces mots qui me font instantanément pleurer.

« Je suis désolé que tu aies cru que je t'ai abandonné ce n'était pas mon intention, j'espère que tu ne pensais pas ce que tu disais. Comme quoi tu me hais, parce que je sais que je ne le supporterai pas, je t'aime Vic'. »

Je le regarde la bouche grande ouverte.

« Élias, je suis tellement désolée, moi aussi je t'aime enfin. »

Je ne le laisse même pas dire un mot je pose mes lèvres sur les siennes en repensant à Gabriel, il faut que je profite d'Élias avant qu'il ne meurt de la faute de son frère. Je me recule et je le regarde, je lui ai foncé dessus, il est donc tombé, il est appuyé sur ses coudes, il n'est pas choqué de la situation. Les « enfin » de Léon et Mia ne nous empêche pas de nous embrasser de nouveau.

« Merci Vic', me dit Élias avec un de ces fameuxsourires si tendres. »

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